La page du fioul n'est pas encore tournée

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Habituellement grand oublié des discussions énergétiques, le fioul domestique revient depuis quelques mois au cœur du débat. Hausse de la taxe carbone, fin du fioul dans 10 ans, chaudière à un euro... Dans le cadre du Grand Débat National, FioulReduc a interrogé 3 026 de ses clients chauffés au fioul. Voici les 3 principales conclusions de cette consultation. D’abord, une majorité n'est pas prête à quitter le fioul. En 2019, malgré l'augmentation des aides, seuls 12 % envisagent de changer d'énergie tandis que 22 % pensent réaliser des travaux d'isolation.

Un certain scepticisme demeure
Ensuite, après 376 € d'augmentation moyenne de la facture de fioul entre 2017 et 2018, la pause dans la hausse de la taxe carbone est accueillie avec soulagement. 60 % des répondants appellent à plus de transparence sur l'utilisation de cette taxe et souhaiteraient qu'elle finance en priorité les aides pour la transition écologique. Enfin, les aides et les solutions proposées par le gouvernement laissent les répondants sceptiques, et ce pour plusieurs raisons : 47 % ne savent pas s'ils y sont éligibles, 57 % ne sont pas raccordables au gaz de ville, une majorité doute de l'efficacité des pompes à chaleur, tandis que beaucoup craignent la recrudescence des arnaques de la part de chauffagistes peu scrupuleux. Pour Hervé Degrève, co-fondateur de Fioulreduc, « au vu des réactions des particuliers concernés, l'objectif annoncé par le gouvernement de tripler le rythme de remplacement des chaudières au fioul (600 000 remplacements en 2 ans) semble très ambitieux. Même s'il existait des solutions de substitution adaptées à toutes les situations et si les aides étaient élargies à l'ensemble de la population, les Français ne changent pas de chaudière comme ils changent de voiture, la plupart attendront que leur équipement tombe en panne pour le changer ».