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BtoB & Export : ManoMano enfonce le clou

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] Après avoir lancé au printemps dernier ManoManoPro et levé 110 M€, la marketplace française de bricolage et jardinage vient d’opérer son 6e tour de table depuis sa création en 2013. Une enveloppe de 125 M€ pour accroître son essor à l’international et son pôle BtoB.

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ManoMano se verrait-il en “Zalando du bricolage” ? En tout cas, le modèle de développement du site de mode allemand est un peu le mentor de Christian Raisson et Philippe de Chanville. Dans une vidéo postée ce 28 janvier, les deux cofondateurs et dirigeants du ManoMano ont expliqué, dans les grandes lignes, les raisons de cette sixième levée de fonds. « Financer une boîte complètement internationale ! », ont-ils entre autres rappelé, tout sourire. Avec ce souci de la mise en scène : l’un agitait une scie ; l’autre un marteau. Comme un pied de nez lancé aux grands frères nord-américains Amazon, Wallmart et Wayfair (spécialiste de l’aménagement de la maison), au chinois Alibaba ou encore au français CDiscount !

Dans le viseur : 50 % du CA hors de France

Aux côtés de son partenaire historique Temasek (un fonds souverain de Singapour désormais accompagné par General Atlantic, Eurazeo, Piton Capital, Bpifrance et Kismet Holdings), ManoMano entend désormais accélérer son développement à l’étranger. En 2019, la France a encore représenté 65 % de ses ventes pour un CA consolidé de 620 M€. D’ici à 2023, l’objectif est de franchir le seuil des 50 % à l’international. Pour les deux patrons de la marketplace, la conquête de l'Europe est devenue « primordiale ». À l'occasion de tables rondes, l'un et l'autre rappellent à l'envi qu'il s'agit là d'« un enjeu de souveraineté européenne » face aux géants nord-américains et chinois de l’e-commerce. D'ailleurs, la start-up qui se positionne comme « une alternative digitale » à Castorama et Leroy Merlin, a été sélectionnée pour intégrer le programme French Tech 120. Et il y a quelques jours, elle s’est vue distinguée lors des "Trophées des Futures Licornes" dans la catégorie E-commerce & Publicité. Une façon de saluer ses performances ? Au cours de ces six dernières années, l’enseigne digitale qui serait déjà « rentable » dans l’Hexagone, a vu ses effectif passer de 9 à 420 collaborateurs. Cette année, les dirigeants annoncent vouloir encore recruter 200 profils supplémentaires ; notamment pour ses antennes de Bordeaux et Barcelone.

Séduire encore plus d’artisans

En Espagne, le pure player y a d’ailleurs ouvert en octobre 2019 sa première plateforme logistique à l’étranger. Tout juste un an après avoir ouvert sa base logistique en région parisienne (22 000 m²), puis déployé le service Mano Fulfillment : un dispositif de supply chain destiné à ses marchands partenaires. Avec une offre de prestations qui s'étoffe, ManoMano entend aussi clairement grignoter des parts de marché sur le segment des professionnels. En lançant officiellement, ManoManoPro en avril dernier, Ludovic Bauplé (l’ancien responsable du pôle BtoB parti en décembre 2019), expliquait alors à Zepros, que « notre enjeu, c’est notre capacité à accélérer encore l’expérience shopping sur un marché des pros où le niveau d’exigences, qu’il soit technique ou réglementaire, est plus élevé. Les paniers de courses sont plus complexes et nécessitent davantage d’expertises ». Selon le groupe, ManoManoPro capterait environ 10 % de son CA. Grâce à sa sixième levée de fonds, le distributeur va notamment affiner les algorithmes et la gestion des datas clients et fournisseurs. Avec un seul objectif : se positionner en « leader dans chaque pays européen » (5 filiales à ce jour en plus de la France), comme aime à le répéter Philippe de Chanville. Sur ces marchés de prédilection (bricolage, jardinage, pro) qui pèseraient pas loin de 400 Md€ en Europe, ManoMano annonçait, l'an passé, vouloir franchir le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires… dès 2020. S. V.
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Stéphane Vigliandi
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