Coronavirus : ce qu’ont mis en place les négoces

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Dans le négoce Bâtiment, ce n’est pas encore le couvre-feu commercial. Mais « les négociants et leurs clients vont devoir vivre la crise au jour le jour, et s’adapter. Depuis le 12 mars, nous recevons de plus en plus d’appels et de mails d’adhérents sur la conduite à suivre. La fédération les sensibilise sur la protection de l’ensemble de leurs collaborateurs (commerciaux, magasiniers, livreurs…), sur les mesures liées au chômage partiel notamment », observait vendredi 13 mars Laurent Martin-Saint-Léon, le délégué général de la FNBM qui diffuse auprès de ses membres un guide sanitaire. Ce dimanche 15 mars, la FNBM et les autres fédérations du négoce via la CGI se sont rapprochées du gouvernement la fédération s’est d’ailleurs rapprochée du gouvernement et des autres organisations de la filière (Capeb, FFB…) pour « agir de concert » Afin d’assurer la continuité de l’activité de la construction et de la rénovation sur le territoire, une demande spécifique « à titre exclusif et temporaire » a été transmise aux pouvoirs publics (voir ci-dessous).

Publié au Journal Officiel ce matin, un arrêté du 15 mars 2020 autorise encore l’enlèvement chez les négociants et les livraisons sur chantiers en respectant un certain nombre de mesures (voir ci-dessous). Dès dimanche, quelle que soit la filière (matériaux, électricité, sanitaire, finitions, quofi) plusieurs enseignes et sociétés de négoce indépendantes ont indiqué sur les réseaux sociaux que leurs agences restent ouvertes uniquement pour les clients professionnels en se conformant strictement aux “gestes barrières” préconisées actuellement par les pouvoirs publics.

Ainsi, dix jours après avoir maintenu son salon biennal Peinture & Décoration à Angers qui a accueilli 80 fournisseurs et 450 entreprises du Bâtiment, Arnaud Grimonpont, le DG de Diot-PGM a mis en place son plan de bataille contre le virus. Dans les 10 agences situées dans le nord-ouest, cet adhérent Socoda indiqué que « les commandes doivent être passées à votre interlocuteur habituel (commercial, comptoir ou service client) par téléphone exclusivement ». Si « les conditions sanitaires le permettent », les livraisons sur chantier sont assurées. Désormais, les retraits marchandises s’effectuent « à l'extérieur des agences ».

Comme pour les GSB, l’accès au grand public est fermé dans les showrooms au moins jusqu’au 15 avril prochain suite aux annonces du Premier ministre samedi dernier. Mais Bricoman et Leroy Merlin entre autres ont annoncé ce matin que la vente en ligne et le drive sont maintenus ; tandis que Castorama et Brico Dépôt indiquent « réfléchir aux moyens de continuer à accompagner les clients ». Chez les loueurs de matériels, les agences restent également accessibles aux seuls professionnels déjà clients. Mais Kiloutou, entre autres, a mis en place « une organisation locale afin que les particuliers puissent rendre les matériels qu’ils auraient loués dans le respect de la réglementation et des gestes barrières ».

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Chez SGDB France, Point.P ou PUM Plastiques par exemple ont annoncé ce matin que salles expos et libres-services seront fermés. « Seules les cours resteront ouvertes à la clientèle professionnelle en compte pour l’accueillir en extérieur et permettre de récupérer l'ensemble des marchandises dont ils ont besoin. Toute commande devra être faite avant le passage en agence par téléphone, e-mail, SMS, internet ou fax afin de réduire le temps de passage ». Comme pour d’autres distributeurs, la récupération des commandes se fera en mode drive et les livraisons restent assurées. Téréva invite d’ailleurs les clients à passer commandes sur son site Téréva-Direct ou en retrait click &collect 10 mn. A ce sujet, Rexel et ses deux autres enseignes Coaxel et SCT se veulent rassurants. « Nos approvisionnements ont été sécurisés et nos stocks sont ajustés en permanence pour garantir une disponibilité optimale », indique le groupe dont les 36 centres d’appel viennent en soutien pour répondre aux questions des installateurs.

Pour sa part, Sonepar indique avoir renforcé les stocks tampons et sur plateformes afin de « livrer dans les délais standards dans toutes les gammes de produits ». A la FDME, son délégué général, Roland Mongin, note que « pour l’instant, il n’y a pas encore d’alertes sur les niveaux d’approvisionnement des enseignes ; mais les jours à venir risquent d’être plus compliqués ». De son côté, CMEM vient d’indiquer à ses adhérents, clients et fournisseurs qu’« à l’heure actuelle, sachez que la centrale CMEM et l’ensemble de ses services continueront leurs activités dans ses locaux ou en télétravail ; nous serons joignable par mail et téléphone ». Mais, la supercentrale a décidé d’« annuler toute réception de public non essentielle ».

Dans ce contexte jugé complexe et incertain, toute la filière est donc mobilisée pour « agir en responsabilité », rappelle-t-on à la FNBM. Et en attendant une 2e allocution du président Emmanuel Macron prévue ce soir à 20h00, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a indiqué ce matin sur RMC des « mesures exceptionnelles » pour les artisans et indépendants (rétroactivité des demandes de chômage partiel, suspension des prélèvements de cotisations sociales en mars…). Afin d’éviter la « casse sociale », elle a appelé les entreprises à ne pas licencier, mais à mettre « tout le monde au chômage technique ». Stéphane Vigliandi