Du stock et moins de sur-mesure, la solution d’Armstrong pour relancer rapidement les chantiers

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[Zepros Bâti] Comment le spécialiste des plafonds fait-il face à la crise du coronavirus ? Eléments de réponse avec Lorenzo Mannara, directeur des ventes Europe du Sud et marketing EMEA chez Armstrong World Industries.

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Zepros Bâti : Quelles sont les activités de votre groupe en France et comment sont-elles affectées par le Covid-19 ?

Lorenzo Mannara : Nous employons environ 300 personnes entre deux usines à Valenciennes (Nord) et Pontarlier (Doubs) et des services support et commerciaux à Ivry (Val-de-Marne). L’ensemble est impacté depuis la mi-mars. Tous les postes administratifs et commerciaux ont été mis en home office sous 48 heures et l’intégralité des services fonctionne. Du côté de la production, les directeurs d’usines ont réorganisé les équipes et mis en place les mesures barrières. Ils ont continué de fabriquer jusqu’à la décision de nos clients du négoce spécialisé de fermer leurs réseaux à la fin du mois de mars. En attendant, nous avons monté nos stocks en prévision de la reprise jusqu’à ce que la production s’interrompe pendant une semaine, au début du mois d’avril.

Zepros Bâti : Comment voyez-vous la suite de cette période de confinement et d’arrêt de l’activité ?
Lorenzo Mannara : Aujourd’hui les réouvertures des points de vente se font au compte-goutte. L’activité reste très basse. Nous maintenons la relation commerciale avec nos clients mais la demande est faible. Tous ensemble nous sommes sur un mode quasi-figé. Si tous les pays sont impactés, l’Europe du Sud (Italie, Espagne, France) est davantage touchée avec un arrêt brusque. La sortie de crise va être très compliquée. Le début d’année s’annonçait bien avec + 15 % en janvier-février puis tout est remis à plat de façon radicale. Au mois d’avril, nous sommes dans une situation où 85 % des chantiers sont arrêtés sans volonté de reprendre. Cela va être une catastrophe. La reprise sera progressive au mois de mai, le robinet ne s’ouvrira pas aussi vite qu’il s’est fermé. Nous aurons du stock à écouler et les chantiers, du retard à rattraper. Or les mesures de distanciation à appliquer sont assez compliquées à respecter. Il y a donc un grand flou.

Zepros Bâti : Quels seront les points cruciaux ?
Lorenzo Mannara : A mon sens, ce qui sera important sera la disponibilité et la flexibilité pour répondre aux demandes de nos clients. Les stocks constitués sont mixtes dans toutes nos usines. Nous sommes à l’écoute des distributeurs et entrepreneurs pour qu’ils obtiennent rapidement le produit désiré, avec le moins de discussion possible. Le redémarrage doit être fluide, sans à-coups. Nous n’aurons pas le temps de rechercher ou de remplacer un produit qui ne convient pas sur un chantier. Or 25 % de nos références sont du sur-mesure. Il y a de fortes probabilités que le marché s’oriente vers des produits plus standards pour avancer plus vite. Les délais seront raccourcis grâce à des solutions techniques plus abordables et plus rapides.

Zepros Bâti : Au niveau des autres maillons de la chaîne de valeur, comment cela se passe-t-il ?
Lorenzo Mannara : Notre activité est également impactée par nos fournisseurs de matières premières (acier, bois…) mais il n’y a pas de sujet particulier, pas de goulot d’étranglement de ce côté-là. A l’autre extrémité, la distribution n’a pas pour l’instant de souci de trésorerie mais leurs propres clients entrepreneurs courent un risque. Et pourraient faire face à une pénurie de main d’œuvre qualifiée.

Zepros Bâti : Comment gérez-vous la crise ? Des opérations particulières sont-elles en cours ?
Lorenzo Mannara : Nous avons mis au chômage partiel nos différents services selon des taux différents, mais nous avons pris toutes les mesures y compris la prise de jours de congé. En tant que groupe international, nous avons mis en place une cellule Covid qui effectue deux conférences téléphoniques par semaine. En parallèle, nous avons des réunions hebdomadaires avec les équipes pour conserver une culture commune et faire circuler l’information. Concernant des opérations particulières, nous n’en avons pas encore en prévision, mais nous serons davantage sur de la logistique que sur de la vente pure. Les lancements prévus et les salons ont été repoussés mais nous avons toujours plusieurs sujets maintenus. Notamment – et c’est d’actualité – la nouvelle gamme pour hôpitaux et Ehpad avec six produits testés, ainsi que le plafond monolithique acoustique récemment lancé, à la fin de 2019. Un autre lancement est maintenu, reste à savoir si ce sera pendant l’été ou légèrement plus tard, en septembre.

Propos recueillis par Grégoire Noble