La cimenterie du futur d’HGCT en production

Thierry Goussin
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Cimenterie Hoffmann Green Cement.

C’est une cimenterie sans four ni cheminée qui a été inaugurée en fin d’année dernière à Bournezeau, en Vendée. Particulièrement innovante, la cimenterie Hoffmann Green Cement Technologies ne génère pas de déchets et ne consomme pas de ressources naturelles pour ses productions.

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Les formulations, garanties sans clinker, mélangent des coproduits issus de l’industrie à des activateurs spécifiques. L’aventure industrielle de ce ciment bas carbone a démarré en 2014, lorsque Julien Blanchard, dirigeant de la PME vendéenne Argilus, a rencontré David Hoffmann, ingénieur chimiste.

Quatre années plus tard, les deux associés ont donc finalisé un investissement de dix millions d’euros (terrain, bâtiment de 4 000 m², process) dans un outil industriel pilote, complètement automatisé, qui va livrer ses premiers produits en début d’année 2020.

David Hoffmann a mis au point et breveté trois technologies alternatives au ciment Portland : H-P2A (colles pour éléments de maçonnerie à joints minces), H-EVA (mortiers, enduits de façade, traitement du sol) et H-UKR (béton préfabriqué, béton prêt à l’emploi). Suivant les formulations, la cimenterie HGCT utilise des argiles et des métakaolins flashés, des sulfogypses, de la chaux, des laitiers de hauts-fourneaux.

Avec l'ensemble de ces coproduits industriels et de nouveaux process de production, ces ciments nouvelle génération « ont un impact carbone quatre fois moindre que le ciment gris, sous les 250 kilos de CO2 par tonne produite », précise Julien Blanchard, président de HGCT. Un impact encore diminué par l’auto consommation de l’électricité produite par trois trackers solaires, qui comblent 25 % des besoins de l’usine.

Un surcoût tout à fait acceptable

Affichant des qualités similaires voire supérieures aux ciments classiques, les ciments verts produits à Bournezeau coûtent pratiquement deux fois plus cher. Mais, nuance David Guglielmetti, directeur du développement d’HGCT et ancien directeur innovation marketing d’Italcementi, « il n’y a que 7 % de ciment dans un bloc parpaing. Le surcoût sera d’environ 15 centimes sur un parpaing et de 150 euros sur une maison de 120 m² ».

L’usine a une capacité de production annuelle de 50 000 tonnes. Déjà 25 000 tonnes sont prévendues, notamment grâce à des partenariats conclus avec des acteurs du BTP. L'industriel va ainsi participer au chantier conduit par Eiffage sur le centre commercial parisien Gaîté Montparnasse, propriété d’Unibail-Rodamco, avec son partenaire LG Béton pour la livraison d’escaliers de béton préfabriqué et en solo pour du béton prêt à l’emploi.

Hoffmann Green Cement Technologies s’est aussi rapproché du fabricant d’éléments modulaires Cougnaud, - qui a pris une part de son capital -, et va lui fournir un ciment pour les prédalles béton de ses modulaires. HGCT conduit également des projets avec Edycem, et avec Saint-Astier sur la production d’un enduit à base de chaux. Les perspectives semblent donc au vert pour la jeune société, dont le projet a été retenu en septembre dans le Programme d’Investissements d’Avenir 3.

Son développement passera par la construction de nouvelles usines, soit sur le site vendéen, qui en a le potentiel, soit dans d’autres régions. « L’agilité réside aussi dans nos usines zéro déchet et zéro émission. Elles peuvent s’implanter entre un Leroy Merlin et un Ikea », illustre Julien Blanchard, qui ne dissimule pas ses ambitions.

Thierry Goussin
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