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La construction « hors site » a de l’avenir

Grégoire Noble
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Qu’on la nomme « industrialisation » ou « construction hors site », la préfabrication en atelier ou en usine est une tendance lourde du secteur de la construction. L’Observatoire des métiers du BTP s’est penché sur la question en étudiant les impacts de ces procédés déjà largement utilisés. Edouard Jomier, directeur associé du cabinet Kyu, explique : « La préfabrication est utilisée par 60 % des entreprises et elle va se développer encore plus dans les prochaines années ». Pourquoi ? Car elle permet de répondre aux contraintes sur les coûts, les délais et la qualité du bâti. Et cette mécanisation (voire automatisation dans certains cas) n’est pas réservée aux grands groupes, ni à certains matériaux. Le spécialiste en efficacité note : « Tous les corps d’états sont concernés ». Dans le gros œuvre, on pense au béton pour des éléments légers (blocs) ou lourds (escaliers, prémurs, prédalles, poutres). Mais la filière sèche est également utilisatrice pour produire des structures assemblées mécaniquement sur chantier, en bois ou métal.
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En second œuvre, l’aménagement intérieur est également adepte de la construction modulaire avec des blocs douches et sanitaires intégrés, des cheminées standardisées ou des cloisons et faux-plafonds modulables. En électricité ou plomberie/CVC, les équipements de type pieuvre sont de plus en plus répandus. Édouard Jomier reprend : « La préfabrication n’est pas réservée au neuf, elle est aussi utilisée en rénovation ». Le taux d’usage y est de 56 % (63 % en neuf). Cette fois, il est question d’éléments de parquet ou d’isolation. L’exemple le plus souvent cité étant la démarche EnergieSprong aux Pays-Bas où 80 % des produits utilisés sont préfabriqués. Mais quelles sont les limites à cette tendance ? « Les produits sont plus chers, la méthode nécessite des investissements importants », souligne l’expert. D’autant qu’il faut intégrer le coût du transport ou certains freins culturels vis-à-vis d’une crainte de standardisation du secteur. Certains imaginent que la main d’œuvre s’en trouvera moins qualifiée tandis que d’autres redoutent une pose trop délicate de produits complexes... De nouvelles compétences sont donc à développer au sein des entreprises, petites ou grandes : « La phase de conception doit forcément être beaucoup plus aboutie et finalisée au moment du démarrage du chantier. La logistique doit être structurée de façon à garantir la continuité d’approvisionnement, tandis que des contrôles qualité devront être menés sur des éléments avant leur mise en œuvre. Enfin, il faudra une coordination sans faille pour fluidifier l’intervention », résume Édouard Jomier. Des opérations qui nécessiteront aux compagnons d’acquérir des connaissances supplémentaires en conception numérique (BIM), manutention ou levage.
G.N.
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Grégoire Noble
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