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Benoît Hennaut (Aliaxis France) : "Il faut inciter les particuliers à entamer des travaux de rénovation énergétique"

Jérémy Becam
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Quelques jours après la fin du confinement, le 11 mai dernier, Benoît Hennaut est revenu pour Zepros sur la reprise de l’activité et les ambitions du groupe Aliaxis, proposé en France sous les entités Nicoll, Girpi et Aliaxis Utilities & Industry, pour les prochaines semaines. L’ancien vice-président d’Aliaxis France – il a en effet quitté son poste le 8 juin dernier – estime que le secteur doit être capable de concilier virage vert et relance de l’économie.

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Zepros : Comment se porte l’activité du groupe Aliaxis depuis la fin du confinement ?

Benoît Hennaut : "Notre activité tournait autour des 15 % à la fin du mois de mars et entre 20 et 30 % en avril. Nous avons ensuite connu une hausse progressive de notre activité pour atteindre les 50-60 % à fin-avril, tandis que le début du mois de mai nous a permis de tutoyer les 80 %. Il est difficile de dire s’il s’agit d’une reconstitution des stocks de la part de nos partenaires distributeurs ou s’il s’agit d’une véritable demande. Les grands chantiers n’ont pas encore repris. Il faudra encore attendre quelques semaines pour jauger la nature de reprise. Globalement, nous pensons que l’activité va être soutenue dans les prochaines semaines et même en août contrairement aux autres années. Néanmoins, nous ne nous attendons pas à un pic d’activité qui nous permettrait de combler le chiffre d‘affaires perdu durant le confinement. Nous avons une capacité d’installation sur le terrain qui ne peut pas être augmentée du jour au lendemain. Elle va justement être mise à contribution durant des périodes habituellement plus creuses. L’activité devrait augmenter au fil des semaines mais rester en dessus de son niveau habituel. Il va falloir rester vigilant à l’éventuelle inflation des coûts due à la crise sanitaire et à l’envie des particuliers d’entamer ou non des chantiers.

Zepros : Comment le groupe s’est-il préparé à cette reprise de l’activité ?

B. H : Durant le confinement, nous avons réfléchi à la meilleure façon dont nous pourrions accompagner cette reprise par rapport à nos différents partenaires. Tout d’abord, il faut souligner que la digitalisation a explosé ces derniers mois. Les différents acteurs du secteur ont investi dans le numérique pour proposer de nombreux services à distance. Cette démarche se poursuit encore malgré le déconfinement. Pour aider le redémarrage de l’activité, nous devons apporter un support à nos clients sans leur faire perdre de temps. Nous avons un certain nombre de dispositifs déjà en place comme des tutoriels vidéo, des vidéos de formation et nous travaillons actuellement sur la manière dont nous pouvons digitaliser notre force commerciale avec des outils dédiés. Nous travaillions déjà sur ce sujet en début d’année mais le confinement a grandement accéléré son développement. Il est essentiel d’apporter un maximum d’informations à nos clients. Dès la rentrée, ce dispositif devrait être mis en place. En plus du digital, le sujet du recyclage et de l’économie.

Zepros : Cette crise sanitaire va-t-elle amorcer un virage vert

B. H : Cette sortie de crise va nous permettre de développer davantage nos produits respectueux de l’environnement. Il va falloir réussir à concilier écologie et économie. Cet éventuel virage vert ne doit pas peser sur l’économie mais plutôt l’aider à repartir. Il est possible de développer dans le secteur du BTP des produits respectueux de l’environnement sans pénaliser les chantiers. Nous allons rentrer dans une période où les particuliers seront plus enclins à économiser qu’à dépenser. L’essentiel est de véhiculer un message de confiance auprès du grand public. Nous appelons également le gouvernement à venir en aide à notre filière du Bâtiment. La présence de l’État doit être forte dans le secteur du BTP qui a beaucoup souffert durant cette crise. Il faut inciter les investisseurs et les particuliers à investir dans les travaux de rénovation énergétique. Un autre élément de ce virage vert, c’est la relocalisation des usines. Nous l’avons vu pendant cette crise, être capable de produire et de livrer rapidement des produits est un véritable avantage et offre une grande flexibilité. Cela fait partie de nos réflexions de pouvoir relocaliser certaines de nos gammes en France."

Jérémy Becam
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