[Décarbonation & Économie circulaire] Coédis et Ignes signent une charte d’engagements

Fin septembre 2022, le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, l’annonçait lors des Assises du Bâtiment : « La transition énergétique sera accélérée grâce au “Carbone Score” des matériaux » − un indicateur qu’il présentait comme une sorte de FDES − issues de la base Inies − simplifiée et mentionnant le poids CO₂ de chaque matière employée.

Aujourd’hui, la signature par Coédis et Ignes d’une charte d’engagements volontaires va dans ce sens. Dans un communiqué publié ce lundi 3 juillet, les deux organisations professionnels en précisent les contours. Leur charte porte sur « le partage de données environnementales prioritaires en faveur de la décarbonation et l’économie circulaire » des produits vendus par la distribution professionnelle : matériel électrique, électronique et équipements de génie climatique.

La démarche volontaire se veut « particulièrement engageante » pour les 380 sociétés adhérant à Coédis (soit environ 4 000 agences et showrooms) et les quarante entreprises membres de l’alliance Ignes qui font le choix d’« aller au-delà des obligations règlementaires des produits BtoB ».

En outre, elle se présente comme étant « complémentaire aux traditionnels critères prix/qualité/performances ». Sa finalité ? Guider les artisans et clients finaux dans leur acte d’achat ? Selon Coédis et Ignes, « cette initiative pourrait aussi alimenter les réflexions de l’État autour du Carbon Score des produits du Bâtiment » − un dispositif encore aux contours un peu mystérieux et qui est encore en concertation publique.

Dans un premier temps, les membres des deux organisations professionnelles concentreront leur travail sur « un premier jeu d’indicateurs prioritaires » sur les volets de l’impact carbone des produits et de l’économie circulaire. La charte fournit « une méthodologie précise » pour le calcul des indicateurs.

• Volet carbone → Relatif aux produits et à leurs emballages, un indicateur intitulé “Contribution au réchauffement climatique” va mesurer leur impact en kg CO₂ équivalent sur l’ensemble du cycle de vie. Les données sont issues des fiches relatives au profils environnementaux des produits (PEP) Écopassport.

• Volet économie circulaire → Deux indicateurs mentionnent la part (en %) de matière recyclée utilisé pour la fabrication : l’un pour le produit, l’autre pour l’emballage. Un troisième indicateur reste encore à définir autour de la réparabilité/durabilité.

L’ambition de Coédis et d’Ignes est désormais d’« embarquer toutes les entreprises » de la filière : des PME aux grands marques et groupes de distribution. Les industriels devront transmettre leurs données environnementales aux enseignes sous le format d’échange de données Fab.Dis.

Côté négoce, la fédération Coédis indique qu’elle va « inciter ses adhérents à utiliser ces données environnementales et les valoriser au mieux, en toute transparence, pour améliorer l’expérience du client et le guider vers un acte d’achat responsable ».

Reste que ce « réel défi » induit de nouveaux investissements financiers, de l’expertise et des ressources spécifiques à allouer. Raison pour laquelle la mise en œuvre des engagements fixés par la charte bénéficient d’un planning : d’abord à l’horizon 2025, puis 2028.

Lors de l’édition 2022 du Mondial du Bâtiment, la décarbonation et l’économie circulaire se sont imposées comme “les” deux dossiers sur lesquels la filière du Bâtiment doit accélérer. Si les industriels restent aux avant-postes de cette transformation, le sujet impacte toute la chaîne de valeur : donneurs d'ordres, prescripteurs, entreprises et, bien sûr, les grossistes.