Avec le rachat de Ursa, Etex plus que jamais en ordre de marche

La filière sèche est un terme ancien qui reprend tout son sens depuis l’arrivée sur le devant de la scène de la préfabrication et encore plus récemment du hors site. « C’est un domaine que nous maitrisons parfaitement, explique Bernard Delvaux. Mais en France, cette technique constructive reste largement minoritaire, même si le développement du bâtiment bois commence à faire bouger les lignes. Depuis 2020, le groupe accentue sa croissance externe avec l’achat de 9 entités spécialisées dans la préfabrication, surtout dans les panneaux de façade ».
Il est aussi aux avants postes sur les JO2024, auquel il participe avec E-Loft, procédé de construction pré-industrialisée de modules 3D en bois.

Sans oublier l’acquisition récente d’Ursa. Une pépite qui, sous la direction de Jean-Pierre Laherre, a su se faire une belle place sur un marché national en forte croissante mais également extrêmement concurrentiel. « Cet investissement non négligeable pour Etex est somme toute logique, déclare Valérie Lebon. Néanmoins, Ursa va rester indépendante en termes de management et d'organisation même si les synergies avec les autres marques du groupe sont évidentes en termes de structuration de l’offre afin de proposer un portefeuille de gammes et des solutions produits les plus complètes et cohérentes ». Les ponts possibles entre les marques touchent également la stratégie RSE, la réduction de l’empreinte carbone qui sont des enjeux majeurs dès aujourd’hui. « Nous travaillons d’ores et déjà sur la réduction des consommations d’eau et d’énergie pour les usines de plaques de plâtre Siniat. Cette préoccupation va bien évidemment se généraliser sur l’ensemble des sites de production du groupe », précise Valérie Lebon.

« Le recyclage est un sujet sur lequel Etex est en pointe actuellement, rebondit Bernard Delvaux. Toujours pour Siniat, la collecte et le recyclage sont des sujets récurrents dans la mesure où le gypse est un matériau qui peut se recycler indéfiniment. Par ailleurs, chez Ursa, la part de verre recyclé est de 72 % et devrait passer à 80 % en 2030. Concernant l’XPS, nous en sommes à 41 % de produits recyclés, avec un objectif à la même échéance de 50 % ».

Le parcours du nouveau CEO du groupe, qui a pris officiellement ses fonctions au début de l’année, permet de jeter un regard neuf sur le développement de la construction hors site. Car si tout le monde reconnaît que la préfabrication permet de conjuguer efficacement et de façon répétitive performance thermique, acoustique, anti-feu, elle répond aussi à un autre problème qui devient prégnant : la pénurie de personnel et les pertes de compétences induites. Pour Bernard Delvaux, « la construction est un des secteurs qui a le moins évolué ces 50 dernières années. Par rapport à d’autres activités, la productivité est faible puisque sur l’ensemble d’un projet “standard”, les matériaux ne représentent que 15 à 20 % du budget global. D’importantes marges de manœuvre sont donc possibles, surtout au moment où les surcoûts se généralisent, que ce soit pour les chantiers neufs que pour la rénovation ».

Pour accompagner cette évolution du marché et l'accélération attendue des systèmes préfabriqués, une vision industrielle à moyen et long termes est nécessaire afin que les marques du groupe se dotent de capacités de productions supplémentaires. Les produits d'isolation sont particulièrement concernés et la contribution d'Ursa sera une des pierres angulaires de cette stratégie. Ainsi, un projet d'extension de l'usine de Saint-Avold (57) est envisagé.

Industrialiser davantage la construction/rénovation permettra donc d’accélérer la réduction drastique des consommations d’énergie et des émissions de CO₂ dont le bâtiment est “responsable”. Et la filière sèche, dont le groupe Etex est un acteur majeur, est parfaitement placé pour relever ces défis. MLB-MW