Et combien coûte de ne pas entretenir une pompe à chaleur ?

Grégoire Noble
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Pompe à chaleur entretien

Le Synasav s’est également emparé de cette question et a confié à Yannick Le Guennec, enseignant en BTS Génie Climatique au lycée La Martinière Monplaisir de Lyon, le soin de mener des tests pour mesurer dans son laboratoire les variations de performance d’une PAC air-eau en fonctionnement « dégradé ». « Ceci pour évaluer l’incidence d’un défaut d’entretien dans une étude indépendante des fabricants », précise l’ingénieur en métrologie. 

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Au moyen d’un protocole soigneusement élaboré et d’un banc expérimental particulier (une chambre froide isotherme accueillant l’unité extérieure de la PAC pour simuler les températures extérieures de façon stabilisée et normalisée), diverses mesures ont été réalisées afin de déterminer le coefficient de performance réel et les consommations électriques de l’engin. « Les conditions de température extérieures étaient fixées à -7°C ; +2°C ; +7°C ; +12°C, et les consignes de température de départ à 35°C ou 55°C, pour simuler une utilisation d’un plancher chauffant ou de radiateurs », détaille Yannick Le Guennec.

Des désordres cumulés

Divers désordres sont ensuite simulés : réduction du débit au condenseur, embouage du système, encrassement de l’évaporateur, fuite de fluide frigorigène… Tout a été envisagé. Et mesuré. Si, en mode normal la PAC présente un SCOP de 3,28 ou 2,65 (W35 ou W55) et des consommations électriques de 32 ou 40 kWh/m²/an, les performances diminuent plus ou moins sensiblement selon le défaut. Pour un problème de diminution de débit au condenseur, elles se maintiennent mais la PAC se déclenche plus fréquemment et peut se mettre en défaut. En cas d’embouage des circuits, le SCOP diminue de 22 % et la consommation augmente dans les mêmes proportions (+27 %). « Il y a un fort impact pour un petit dépôt », constate l’enseignant-chercheur. Lors d’un encrassement de l’évaporateur, le SCOP baisse de 8 à 15 %, selon le degré d’obstruction, tandis que les consommations électriques grimpent (+8 à +18 %). Enfin, si une petite perte de charge du fluide frigorigène devait survenir, le SCOP ne baisse, de 12 %, que pour la haute température de consigne (55°C) et la consommation augmente d’autant. En revanche, une plus grosse fuite entraîne un effondrement des performances : -50 % sur le SCOP et +90 à +120 % de consommation électrique !
Conclusion : en cas de négligence dans son entretien, une PAC risque d’accumuler plusieurs de ces désordres et de voir ses performances s'écrouler. D'où une surconsommation importante d'électricité, une perte de confort et un risque de panne accru. Il convient donc de peser le pour et le contre... Mais pour le Synasav, qui représente la maintenance, l'intérêt d'une visite annuelle pour toutes les machines est une évidence. 

Grégoire Noble
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