[Rénovation énergétique] L’UFME fait trois propositions pour massifier les travaux
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025 (PLF), l’Union des fabricants de menuiseries (UFME) vient de dévoiler son “Manifeste en faveur d’une politique durable de rénovation des logements”. À la clef : trois mesures jugées « concrètes, facilement applicables et sans augmentation des finances publiques ».
L’UFME remonte au créneau. Si le gouvernement Barnier cherche à faire 60 Md€ d’économies l’an prochain, l’ensemble des acteurs de la filière du Bâtiment se bat bec et ongles pour relancer les travaux de rénovation énergétique. De son côté, l’UFME vient de publier son “Manifeste en faveur d’une politique durable de la rénovation des logements” à l’attention des décideurs publics.
En février 2024, son chef de file Bruno Cadudal avait déjà milité pour réorienter MaPrimeRénov’ vers la fenêtre après avoir alerté les pouvoirs publics en janvier dernier en adressant une lettre ouverte au président Macron à la suite des annonces d’un coup de rabot porté à cette aide d’État.
Cette fois-ci, le syndicat professionnel (167 adhérents) émet une série de trois propositions qui, selon lui, permettraient de « massifier les travaux d’amélioration énergétique ». Avec un double enjeu : d’une part, « prioriser l’éradication des passoires énergétiques » ; d’autre part, « assurer la pérennité [des entreprises du Bâtiment] face à une crise qui dure ».
« L’objectif est d’adapter la politique de soutien à la rénovation énergétique pour être en phase avec la réalité du parc immobilier, et produire des résultats à la hauteur des enjeux environnementaux et économiques des logements. »
Bruno Cadudal, président du l’UFME
Stabiliser la TVA à 5,5 % et MaPrimeRénov’
Les deux premières propositions militent en faveur d’une stabilisation du volet fiscal et des dispositifs d’aides d’État. L’organisation professionnelle souhaite le maintien de l’assiette de travaux éligibles à la TVA à 5,5 %. Alors que pour les ménages, « le coût est le premier facteur décourageant pour entreprendre des travaux », la suppression ou la modification de ce taux incitatif enverrait « un message négatif aux Français ».
À propos de MaPrimeRénov’, le souhait de la filière des portes et fenêtres est de réengager pleinement les ménages dans une dynamique de travaux de rénovation énergétique. Quatre actions sont préconisées : l’assouplissement du parcours accompagné pour « le transformer en un Passeport à la rénovation énergétique » ciblant les logements individuels classés de D à G ; un ajustement du parcours simple pour les logements dits “performants” (classes de A à C) ; l’attribution des aides sans conditions de ressources ; enfin poursuivre la simplification des démarches administratives pour « lever les derniers freins ».
Changement climatique et santé publique
Troisième levier que l’UFME souhaite voir actionner par l’État ? « Inclure les dimensions d’adaptation au changement climatique et de santé dans les politiques de soutien à la rénovation énergétique des logements » grâce à l’isolation des logements via, entre autres, le remplacement des vieilles menuiseries par des fenêtres double vitrage de nouvelle génération.
À savoir : l’amélioration du confort d’été et d’hiver, favoriser les économies sur les coûts énergétiques, réduire l’empreinte carbone des logements.
Selon le Baromètre français des bâtiments sains 2024, publié par le groupe danois Velux, « la rénovation énergétique d’ampleur des logements pourrait entraîner plus de 750 M€ d’économies pour le système de santé ». Tandis que « le mal logement engendre 1 Md€ de dépenses de santé directes et 20 Md€ de coûts indirects (absentéisme, congés maladie, pertes de productivité », rappelle l’UFME dans son communiqué.