La supply chain de Rexel prend une nouvelle dimension aux portes de Lyon

À Miribel, dans l’Ain, les chiffres sont à la hauteur des ambitions de Rexel France en matière de supply chain et de préparation des commandes en just-in-time. Pas moins d’un an et demi de chantier, sept mois d’installation, un bâtiment de 36 000 m² couverts et un investissement de l’ordre de 14 M€ sur une enveloppe globale de 50 M€ que le distributeur consacrera à ses CLR d’ici à 2025 ou 2026…

Ce mercredi 7 décembre, ils étaient environ une centaine de professionnels (grands comptes, installateurs, collectivités territoriales, institutionnels, salarié.e.s du site…) conviés à assister au fameux coupé de ruban en présence de Thomas Moreau, le président de Rexel France.

Avant de découvrir un site flambant neuf construit sur l’ancien entrepôt de 17 000 m² d’Intermarché et ses cinquante quais qui avaient été rasés en 2019 pour s’installer à Saint-Quentin Fallavier (Isère).

Ce “petit bijou de technologie” est lié au déménagement, au cours du printemps dernier, de la base de Saint-Vulbas, voisine d’environ 40 km de Miribel. D’ailleurs, la direction de Rexel France estime que son nouveau hub est aujourd’hui « l’un des plus grands AutoStore en France* ».

« La livraison à J+1 ? Rexel en fait son cheval de bataille depuis le début des années 2000. Notre site de Saint-Vulbas datait d’une vingtaine d’années. Il y avait lieu d’exploiter un outil modernisé et automatisé pour répondre plus rapidement aux besoins de nos clients », argumente Patrick Jolivot, le directeur des ventes et du développement commercial pour la région AuRA (Auvergne-Rhône-Alpes).
* Le plus important AutoStore de France est actuellement exploité par le groupe de distribution BtoB Manutan. À Gonesse (95), la plateforme logistique de 50 000 m² qu’il détient en propre est dotée de 61 robots, 60 000 bacs et 10 postes d’injection.

De son côté, Thomas Moreau met en avant « les deux (r)évolutions mises en œuvre à Miribel qui vont être étendues ensuite sur la plan national ». Tout d’abord, « la notion de service qui se doit d’être toujours plus pointue et exigeante en termes d’hyper réactivité et d’hyper disponibilité des produits ».

Ensuite il s’agit selon le dirigeant d’« ajuster au mieux ce service en fonction des contraintes forcément différentes selon les typologies de clientèle [Rexel revendique un portefeuille de l’ordre de 155 000 clients actifs à l’échelle nationale]. C’est désormais un impératif de nous appuyer sur un modèle multiformat en termes de d’assemblage des colis, de délais de livraison et de services ».

Avant de préciser : « Nous voulons aller encore beaucoup plus loin pour être au rendez-vous de cette… hyper priorité ! ». Sur un marché toujours plus concurrentiel, l’enjeu est de taille.

Sur le plan environnemental ensuite. Le patron de Rexel France annonce d’entrée de jeu la couleur. À l’image de la nouvelle base logistique de Miramas (Bouches-du-Rhône) qui devrait être opérationnelle courant mars 2023, le site de Miribel a un objectif dans son viseur : se diriger vers la neutralité carbone « dès que possible ».

Estampillé BREEAM Very Good, le CLR de l’Ain que pilote Emmanuel Dereudre s’inscrit dans une démarche de sobriété énergétique et se fixe un objectif jugé « ambitieux » : réduire de 20 % la consommation d’énergie d’ici à juin 2023.

Pour y parvenir ? Rexel a fait installer 471 panneaux photovoltaïques en toiture sur 820 m² pour alimenter le bâtiment à hauteur d’un tiers en autoconsommation, s’est équipé d’un système de pilotage automatique des énergies (chauffage, éclairage avec détecteurs de présence…), a mis en service cinq bornes de recharge électrique sur le parking, tandis que les camions de livraison de son prestataire (Altrans) roulent au biogaz.

Après avoir intégré le club restreint de l'indice CAC 40 ESG à la rentrée 2022, Rexel France avait d’ailleurs annoncé mi-octobre 2022 investir 3 M€ pour que l’ensemble de son patrimoine immobilier devienne plus sobre. « Une façon d’appliquer à nous-mêmes ce que nous recommandons à nos clients », argumente Thomas Moreau.

En attendant, avec ses quelque 50 000 références stockées, le hub de Miribel et ses 136 collaborateurs (88 en CDI et 48 intérimaires) devraient pouvoir traiter jusqu’à 7 000 colis par jour en vitesse de croisière.