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Pavé tok

Des États généraux du Bricolage début 2020 ?

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] Afin d’éviter ce qui s’est produit dans le secteur agro-alimentaire désormais encadré par la loi EGalim votée en octobre 2018, les industriels du marché du Bricolage appellent la filière à organiser des États généraux dans le but d’assainir les relations commerciales… avec les deux principaux distributeurs du marché.
« Quel consommateur en 2022 ? » Ce 28 novembre à Paris, c’est la question sur laquelle auront planché les membres d’Inoha (les Industriels du Nouvel Habitat). Durant cette 5e édition des “InohaDays” qui se voulait « une journée inspirante », les experts se sont succédé à la tribune pour brosser les portraits d’un nouveau consommateur volatil, évoquer les porosités entre les marchés BtoC et BtoB, “relever les compteurs” face à l’envol de l’e-commerce* – un canal qui, selon le Crédoc, devrait capter plus de 13 % des ventes en 2020 dans le bricolage & jardinage. Ou bien encore effectuer une piqûre de rappel visant à confirmer une tendance qui touche également le marché du DIY : la consommation collaborative ou alternative.* Selon Jean-Éric Riche, « un-tiers des ventes de produits de bricolage [serait] réalisé sur internet par les industriels »

« Coup de gueule » et « gâchis »

Dans la foulée, la “Nuit by Inoha” a sacré six industriels pour recevoir les Trophées 2019. Sur les bords de Seine, l'ambiance devait être festive. Mais le temps d’un discours, l’atmosphère s’est refroidie. Le ton extrêmement grave et la gorge parfois serrée, Jean-Éric Riche, le président du club d’industriels Inoha, s’est livré à une diatribe – à peine voilée – concernant « les écueils qui se profilent sur nos marchés en raison du rapprochement [la concentration] de la distribution ». Et de pointer « des distributeurs qui veulent devenir des… producteurs ; les industriels devenant de simples sous-traitants ». Si la remarque valait pour les GSB qui « vendent de plus en plus aux professionnels », elle vise tout autant les négoces qui « vendent aussi aux particuliers ».
Sur un marché des GSB qui marque le pas, après huit ans de croissance en volume comme en valeur, Jean-Éric Riche a néanmoins évoqué le « désarroi », « la lassitude », voire « la dégradation du moral depuis cinq ans » des industriels du secteur. Et a insisté sur « l’anxiété grandissante » des fabricants et leur « très vive inquiétude » quant « à l’avenir de l’industrie » du bricolage et du jardinage. Un vrai « gâchis » d’après lui…En 40 ans d’histoire, jamais un président d’Inoha (ex-Unibal) n’avait tenu – officiellement – des propos si durs. Parmi les raisons de son courroux ? « Un électrochoc » ressenti face aux comportements de « certains grands groupes » de distribution – sans les citer, Leroy Merlin et Castorama en tête. Notamment « la suppression par une enseigne [Leroy Merlin] » du Code de bonne conduite dans certains nouveaux contrats de référencement 2020.

« Relations de force » ?

« Code de bonne conduite : ça dérape ! » : dans son édition datée de décembre 2019, c’est d’ailleurs avec ce titre cash que notre confrère “Zepros Habitat” révèle les tensions naissantes entre Inoha et la FMB (Fédération des magasins de bricolage). Cette décision « unilatérale » de la part de l’enseigne phare d’Adeo qui s’est accaparée 43 % des ventes (valeur) en GSB en 2018 (vs 29 % pour Kingfisher France), risquerait bien de créer « un fossé qui peut encore grandir entre distributeurs et industriels », a martelé Jean-Éric Riche. Et de citer le cas des marchés de l’ameublement et des articles de sport soumis au bon vouloir de certaines centrales d’achats et de leur politique de MDD…
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Signé en 1993 entre la FMB et Unibal (Inoha), le Code qui régit les relations commerciales au sein de la filière doit rester, selon le chef de file des 250 industriels adhérant à Inoha, « un outil de dialogue et de concertation ». « Il servira de base pour organiser des États généraux [du bricolage] en début d’année 2020 […] avant que l’État ne nous impose une loi comme cela s’est fait dans la distribution alimentaire », a suggéré Jean-Éric Riche. Une politique de la main tendue à son alter ego de la FMB qui devrait prochainement convoquer un conseil d’administration à ce sujet. À moins que le “cas Leroy Merlin” ne soit abordé dans le cadre de l’instance paritaire de concertation et de conciliation. Créée par la FMB et l'ex-Unibal, elle permet de « traiter des cas de dysfonctionnements pour jouer un rôle de facilitateur visant à favoriser le retour au respect des dispositions du […] Code ».Si le principe de l’organisation d’États généraux est validé, permettra-t-il d’aider, côté fabricants, les « nombreuses TPE et PME » qui sont « aujourd’hui en difficulté », comme l’a rappelé le président d’Inoha ? Un récent rapport sénatorial sur la loi Alimentation (EGalim) estime que le texte n’aurait pas forcément atténué les pressions imposées aux fournisseurs… Stéphane Vigliandi
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Stéphane Vigliandi
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