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Le Groupe Lorillard capitalise sur le bois

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Bâti] Après avoir intégré fin 2019 la PME basque HP, le Groupe Lorillard réorganise sa production. Et vient de lancer un plan d’investissement jugé « historique » par son PDG.

Avec son chiffre d’affaires qui avait fondu d’environ 25 % en deux ans – pour finir à près de 21 M€ HT en 2019 dont les trois-quarts en BtoB –, Fermetures Henri Peyrichou (HP Fermetures) n’aura pas su résister à la fin du CITE et aux divers coups de rabot sur les aides d’État. Placée en redressement judiciaire depuis l’été dernier, la PME familiale implantée près de Bayonne depuis 1946 a été absorbée cet automne par le Groupe Lorillard qui a repris 134 de ses 171 salariés. Pour bénéficier de sa notoriété, ce spécialiste du sur-mesure a rebaptisé la marque HP Fermetures & Menuiseries. En outre, l’arrivée de Sonia Mougey (une transfuge du Groupe Millet) à la direction commerciale de cette entité et d’un chargé d’exploitation doit permettre, entre autres, de développer l’activité Chantiers de la marque. À la tête du Groupe Lorillard depuis bientôt cinq ans, Thierry Luce a pour habitude de dire que « nous sommes entrepreneur, plutôt qu’industriel ».

EN PHOTO • Thierry Luce, PDG du Groupe Lorillard.

En quête de taille critique

Chiffres à l’appui, le dirigeant rappelle que le pôle Travaux (fourniture + pose) de la société a vu son activité bondir « de 52 M€ fin 2017 à plus de 100M€ l’an passé ». Considérée comme « le véritable ADN du groupe », cette activité s’appuie actuellement sur cinq agences Lorillard Entreprise en province (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille et Toulouse), ainsi qu’en région parisienne (35 M€ de CA environ l’an dernier). Grâce à l’entrée de HP Fermetures, le repreneur basé à Chartres a affiché l’an passé un volume d’activité consolidé de l’ordre de 180 M€ HT. Si ce troisième rachat depuis 2015 permet au groupe de « bénéficier d’une présence commerciale plus forte dans le Sud-Ouest », Thierry Luce en tire aussi une leçon : « Sur un marché de plus en plus concentré, la taille critique se situe désormais au-delà des 200 M€ d’activité ».

Automatisation et digitalisation

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Dans ce contexte, l’ETI familiale a validé un plan d’investissement de 32 M€ sur cinq ans, dont 7,5 M€ en 2020. « C’est le double de ce nous consacrions tous les ans jusqu’à présent », confie le PDG. Pourquoi ? Face à la concurrence étrangère – entre autres d’Europe de l’Est – qui grignote des parts de marché (3 % en 2016 vs 10 % en 2019), Lorillard intensifie l’automatisation des lignes de production pour « gagner en productivité ». À la clé, il vise une hausse de 25 % de ses capacités de production.

Le rachat de HP induit aussi une réorganisation des six usines du groupe pour optimiser l’activité. Par exemple, sur le site Molénat (marque dédiée aux négoces), la production alu est transférée sur l’usine HP de Bayonne au 2e trimestre. Le but est d’augmenter l’offre bois de Molénat d’ici à la fin de l’été 2020. « Sur ce segment, la demande est en forte croissance pour des raisons environnementales et de développement durable », rappelle Thierry Luce. Hormis le Nord-Ouest et l’Est où il est encore peu présent, le groupe estime désormais disposer d’un « bon maillage territorial ».

Quant à la digitalisation du groupe, elle monte en charge « progressivement », assure le dirigeant. Notamment le dispositif E-Lori dévoilé lors du salon ÉquipBaie fin 2018. Opérationnel depuis bientôt un an, ce service de commandes en ligne reposait jusqu’à présent sur une offre très standardisée en menuiseries PVC et aluminium. « Courant 2020, nous y intégrons nos solutions en bois, annonce-t-il. Même si ce canal ne capte qu’à peine 1 % de nos volumes commercialisés à ce jour, il y a un véritable enjeu en termes d’expérience clients. » Avec des délais de livraison garantis sous dix jours ouvrés contre une moyenne de quatre à cinq semaines en ce qui concerne l’offre standard par les canaux traditionnels… L’argument commencerait d’ailleurs à faire mouche auprès d’autres cibles que les menuisiers. « E-Lori commence à séduire toutes les entreprises intervenant sur l’enveloppe du bâtiment : les maçons, les plâtriers, mais aussi les couvreurs », constate la direction du groupe. Stéphane Vigliandi

EN PHOTO • Actuellement, l’offre du groupe s’appuie à 65 % sur le PVC. La part des menuiseries bois et aluminium doit doubler à terme. Ici, le nouvel atelier de laquage bois (1,5 M€ du budget) sur le site de Chartres.

ACCESSIBILITÉ PMR • Twinéa en version 2

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En 2007, Lorénove innovait avec son coulissant en PVC Twinéa. Début 2020, la marque a lancé Twinéa 2 décliné en 4 couleurs. Désormais renforcé en matériaux composites HPC* (fibres de verre), la solution intègre un seuil extra-plat en aluminium de 25 mm (en photo) disposant d’une barrette isolante en polyamide afin de répondre à la norme PMR et garantir une circulation fluide entre l’intérieur et l’extérieur. La solution affiche ainsi des gains énergétiques (Uw de 1,4 W/m²) et solaires (Sw de 0,50). Disponible en 2, 3 ou 4 vantaux, cette version 2 garantit « un clair de vitrage optimisé » avec un gain lumineux (TLw) de 64 %. Elle est équipée d’un vitrage thermique et acoustique de 28 mm.

* HPC : Hybrid Premium Composite

EN PHOTO • Affichant un indice d’affaiblissement acoustique aux bruits aériens (Rw) de 35 dB, Twinéa 2 bénéficie du label Acotherm : la certification acoustique et thermique délivrée par le CSTB.

Groupe Lorillard • Chiffres-clés

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• 180 M€ HT de CA en 2019 dont 100 M€ sur le pôle Travaux

• 80 % de l’activité en rénovation

• 9 agences intégrées Fenêtres Lorénove et 70 concessionnaires

• 1 050 salariés

(Source : Groupe Lorillard)

Stéphane Vigliandi
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