Le groupe Kramer renonce au rachat de l’usine Jacob Delafon
Le 5 février dernier, le groupe Kramer se portait candidat à la reprise du site de production de céramique sanitaire Jacob Delafon auprès du groupe américain Kohler, dans le cadre d’un démarrage envisagé au plus tard le 30 juin 2021. Cette reprise n'aura finalement pas lieu.
L’histoire semblait belle… elle n’aura finalement pas la fin espérée. Le 18 décembre dernier, Manuel Rodriguez, le président du groupe Kramer , fabricant français de robinetterie basé dans la Meuse (55), s’est rendu à Damparis, dans le Jura (39), afin de visiter l’usine de céramique sanitaire de Jacob Delafon , dont le groupe Kohler a récemment annoncé la fermeture. L’objectif ? La réalisation d’une pré-étude de faisabilité afin de se déclarer repreneur potentiel ou non de cette usine. Le site, qui appartient à Jacob Delafon depuis 1899 et emploie 150 personnes, est dédié aux pièces spéciales et aux collections confort et haut de gamme de la marque. Quelques semaines plus tard, le 5 février, Manuel Rodriguez, a envoyé une lettre d’intention à Kohler, dans laquelle il confirme sa volonté de racheter le site industriel de Damparis et propose la reprise de 91 emplois. Dans cette dernière, le président du groupe Kramer fixait un rétroplanning au 30 juin 2021, date à laquelle il proposait au groupe Kohler de se voir déchargé de la partie opérationnelle. Son projet se déroulerait en trois temps : jusqu'en juin 2022, la production pour le compte de Kohler « à des conditions tarifaires avantageuses », puis le lancement, au printemps 2022, de la fabrication de modèles propres au repreneur, et enfin « une montée en puissance progressive par l'apport de nouveaux marchés ». L'objectif serait alors de produire 250 000 pièces en trois à cinq ans. « La balle est dans le camp de Kohler » précisait Manuel Rodriguez.
« L’opacité du groupe Kohler » pointée du doigt
Moins de trois semaines après cette lettre d’intention, le groupe Kramer a publié un communiqué pour annoncer le renoncement au rachat de l’usine Jacob Delafon. « L’opacité dont a fait preuve le groupe Kohler en matière d’informations ne permet pas de répondre aux conditions et délais imposés par celui-ci et emporte aujourd’hui la conviction de l’impossibilité de mener à bien ce projet que le repreneur n’aura jamais pu exposer directement aux salariés », explique le groupe Kramer. Avec 30 millions de chiffre d’affaires en France (60 % sous MDD, 40 % sous ses propres marques Kramer et Horus), l’ancien potentiel acquéreur espérait, avec cet achat, ajouter la céramique sanitaire à ses activités. Actuellement, le groupe Kramer importe la céramique d’Angleterre. Manuel Rodriguez, président du groupe Kramer, précise également avoir adressé à l’ensemble des salariés du site de Damparis, une lettre ouverte pour leur faire part de sa décision de renoncer de façon responsable au projet, ne souhaitant pas ajouter davantage d’incertitude à leur situation déjà très anxiogène. Il assure, par ailleurs, que son groupe continuera de porter haut et fort les valeurs du made in France.