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Existe-t-il une méthode simple et fiable pour évaluer l’efficacité des travaux de réno ?

Grégoire Noble
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[Zepros Bati] Le projet Sereine est à mi-parcours. Porté par l'AQC et le CSTB, il vise à développer une méthodologie de mesure de la performance énergétique intrinsèque d'un bâtiment rénové pour assurer les occupants sur l'efficacité réelle des travaux. D'ici à la fin de l'année, outils et méthodes seront affinés afin de ramener le délai à seulement 24 heures dans le cas des maisons individuelles... Pour le collectif il faudra encore un peu attendre en revanche.

Le projet Sereine du programme Profeel, porté par l’Agence Qualité Construction, est à mi-parcours. D’ici à la fin de l’année, il accouchera d’une méthode rapide et éprouvée de mesure d’efficacité des travaux de rénovation énergétique. Un outil indispensable que les professionnels du secteur comme les décideurs attendent depuis longtemps. En moins de 24 heures, un opérateur formé, disposant d’un kit de mesure adéquat, sera ainsi en mesure de déterminer la performance thermique réelle d’un bâtiment, « de façon aussi fiable et simple que la mesure d’étanchéité à l’air », promet l’AQC.

Philippe Estingoy, son directeur général, argumente : « [Sereine] permet de valoriser les entreprises qui travaillent bien, d’améliorer la qualité des travaux en corrigeant d’éventuels problèmes et donc de restaurer la confiance avec les maîtres d’ouvrage, indispensable pour massifier les travaux de rénovation. Sans oublier le pilotage des politiques publiques. Quand on investit plusieurs milliards d’euros dans un plan de relance, il est essentiel de pouvoir en mesurer les retombées en s’appuyant sur un indicateur fiable ».

Vers un déploiement généralisé en 2022 ?

La méthode opérationnelle, qui sera complémentaire au Diagnostic de performance énergétique (DPE) qui doit lui donner une estimation des consommations, mesurera la réalité physique de l’enveloppe, indépendamment des usages. Les instruments de mesure seront composés de capteurs intérieurs et extérieurs, d’appareils de chauffage et de ventilateurs, ainsi que d’un ordinateur portable. Le bâtiment, vidé de ses occupants, verra ses ouvertures étanchées et ses systèmes énergétiques mis à l’arrêt. Une fois les capteurs installés, l’opérateur lance le chauffage et la mesure. Un algorithme génère alors des modèles numériques adaptés selon le bâti et calcule le coefficient de déperdition énergétique en Watt/Kelvin (assorti d’un intervalle de confiance). Stéphanie Derouineau, la coordinatrice scientifique et technique du projet pour le CSTB, ajoute : « Avec Sereine, nous disposons aujourd’hui d’une méthode opérationnelle fiable, simple à mettre en œuvre et déployable par des opérateurs formés. Notre consortium, qui associe les principaux acteurs de la recherche publique en France, est donc au rendez-vous de ses objectifs à mi-parcours ».

Les résultats précis sont aujourd’hui disponibles en 48 heures pour les maisons rénovées par l’intérieur. L’AQC souligne : « L’objectif est de pouvoir le faire en moins de 24 heures d’ici à fin 2021 ». Pour l’heure, 20 opérateurs ont été formés et réalisent des mesures sur le terrain depuis quelques mois. L’ambition pour la fin de l’année sera de passer de cette expérimentation à un usage à grande échelle dans l’habitat individuel, grâce à du matériel au coût optimisé. Pour l’habitat collectif, des études d’adaptation sont en cours afin de tenir compte de nouveaux paramètres susceptibles de perturber les mesures, notamment ce qu’il se passe dans le ou les appartements mitoyens. L’horizon pour obtenir une méthodologie adaptée sera plus lointain, avec un dispositif espéré pour 2024.

G.N.

Grégoire Noble
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