Pompes à chaleur : plus de 40 000 emplois à pourvoir d’ici à 2030

Grégoire Noble
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Pompe à chaleur en extérieur

La situation de la pompe à chaleur est déjà excellente en France et les choses devraient encore s’améliorer. Les PAC air-eau seront les solutions plus vendues en chauffage dès 2023 dans le résidentiel individuel. Et les futures incitations réglementaires, comme la sortie du fioul puis du gaz, inciteront toujours plus de Français à se tourner vers ces technologies. D’où la nécessité de trouver des bras pour toute la filière, depuis la fabrication jusqu’au SAV.

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L’Afpac peut dormir tranquille : ses journées de travail seront bien remplies et ses nuits, peuplées de rêves mirobolants. Car les perspectives de marché en France sont plus que prometteuses pour les années et décennies à venir. Selon les chiffres avancés dans une étude prospective qu’elle vient de publier, le marché, qui est aujourd’hui de 1,1 million de machines (air-eau, air-air, eau-eau) devrait avoir doublé en 2050, avec plus de 2 millions de PAC commercialisées par an. Le parc installé dépassera alors les 20 millions d’unités !

Dans le détail, ce seront 1,45 million de pompes à chaleur qui seront installées chaque année dans les maisons individuelles, plus 275 000/an dans le collectif (centralisé ou individualisé) et 350 000/an dans le tertiaire. Mais quels seront les moteurs de cette très forte demande ? Arnaud Kautzmann, le secrétaire de l’Afpac, explique : « Dès 2026, la fin des chaudières au fioul y compris en rénovation, et la fin du gaz dans l’individuel neuf, porteront le marché, tout comme l’interdiction de louer des logements classés ‘G’. Puis, entre 2027 et 2031, ce sera la fin du gaz dans le collectif neuf en système centralisé tandis que l’interdiction de location touchera les logements ‘F’. Entre 2032 et 2039 ensuite, nous verrons la fin du gaz en logement collectif, cette fois en système individualisé, et l’interdiction de location pour les logements ‘E’. Enfin, entre 2040 et 2050, la fin de toute énergie fossile dans le logement individuel, y compris en rénovation ». L’étude prospective de l’Afpac s’appuie sur d’autres hypothèses, comme la construction annuelle d’environ 378 000 logements et la rénovation d’environ 1 million d’autres (plus un rythme de rénovation annuel de 3 % du parc tertiaire). Quant à la durée de vie des machines, elle est estimée à 17 ans dans l’individuel et à 22 ans dans le collectif et le tertiaire.

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PAC en maisons individuelles
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PAC en logements collectifs (centralisée)
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PAC en logements collectifs (individualisées)
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PAC en tertiaire

Des emplois dans le SAV, la distribution, l’installation et la fabrication !

Avec François Deroche, le président de l’association, ils analysent : « La PAC air-eau sera la technologie la plus vendue en chauffage à partir de 2023, sous l’effet des incitations réglementaires et de la hausse des rénovations, avec une forte accélération dès 2022. En 2050, les hybrides représenteront environ 10 % du marché de la rénovation, appuyées par le développement du biogaz. Au même moment, le nombre de PAC géothermiques sera multiplié par 10, pour atteindre les 30 000 machines par an ». Toutes les technologies trouveront donc leur place, prioritairement dans les maisons, puis dans les immeubles. Dans le collectif en effet, le démarrage sera plus lent, mais en 2050 « les trois-quarts des logements seront chauffés par des PAC ». En rénovation, les contraintes d’intégration compliqueront un peu les choses, mais les chaufferies hybrides devraient apporter une partie de la réponse. « Même les PAC géothermiques auront leur mot à dire dans les réseaux urbains à boucles tempérées », affirme-t-il. Les PAC air-air elles aussi seront à la fête, puisque la question du confort d’été sera au cœur des préoccupations en 2050. Du côté des bureaux, les deux responsables de l’Afpac notent : « Il y aura une accélération des PAC air-eau dans les bâtiments d’enseignement et le tertiaire avec 4 000 PAC collectives installées par an en 2050 en remplacement des chaudières à gaz centralisées. Les PAC air-air viendront, elles, remplacer une partie du parc Joules actuel à compter de 2040 ».

Pour accompagner cette transformation en profondeur du paysage du chauffage/rafraîchissement en France, l’Afpac évoque des besoins impressionnants : 41 000 emplois à créer d’ici à 2030 ! Les effectifs passeront ainsi de 54 500 actuellement, à 95 500 dans moins de dix ans. C’est la partie maintenance-entretien qui se taillera la part du lion, avec 14 000 postes à pourvoir, devant la distribution, qui aura besoin de 12 000 personnes de plus. Les installateurs devront également être plus nombreux (+10 500) tandis que la partie production embauchera mais dans des proportions moindres (+4 500). François Deroche et Arnaud Kautzmann font toutefois remarquer qu’une partie de ces effectifs proviendra de la filière gaz, obligée de se convertir à la PAC. Mais de nombreuses opportunités seront à saisir pour des techniciens et des commerciaux.

Grégoire Noble
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