À Cologne, l’EisenwarenMesse a (aussi) parlé d’économie circulaire

Stéphane Vigliandi
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EisenwarenMesse 2024 - Köln.

Multifonctionnalité, ergonomie, puissance et performances accrues, connectivité et traçabilité, réparabilité, mais aussi durabilité… Début mars, la grand-messe internationale de la quincaillerie et de l’outillage a encore battu des records en termes d’innovations. Et d’audience avec 38 000 visiteurs dont près de 10 % de Français. Retour sur les grandes tendances 2024.

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“Work hard, rock hard” (“Travailler dur, très dur”) ! Du 3 au 6 mars dernier, c’était l’un des mots d’ordre scandé par les organisateurs de l’EisenwarenMesse alors que, depuis des mois, le gouvernement allemand s’évertue à contrer l’idée que l’Allemagne est « l’homme malade de l’Europe »

Après une édition 2022 qui avait dû se tenir à l’automne, la biennale a donc retrouvé ses dates habituelles. Avec des chiffres à la hauteur de ce que bon nombre de fournisseurs et distributeurs, mais aussi d’artisans qualifient de « rendez-vous BtoB incontournable » dans l’univers de la quincaillerie, des ferrures-serrures, de l’outillage, des EPI et de la chimie du bâtiment.

Au total, environ 3 200 exposants de 54 pays (92 % d’étrangers) dont une quarantaine de marques françaises, 38 000 visiteurs issus de 133 pays (70 % de visiteurs étrangers) dont un peu moins de 10 % venus de l’Hexagone et une surface d’exposition toujours aussi impressionnante : 114 000 m².

Comparés à l’édition 2022, ces chiffres sont hausse malgré – ou à cause – d’un contexte économique tendu : 1 400 exposants (50 pays) et 25 000 visiteurs de 125 pays. Ce qui fait dire au dirigeants de la KőlnMesse – l’organisateur du salon qui, cette année, célèbre ses cent ans – que la manifestation confirme « sa position de salon numéro un de l’industrie de la quincaillerie ».

« À une époque de plus ou moins forte pénurie de ressources [matières premières et inflation, métiers en tension dans l’industrie et dans le BTP… : Ndlr] et face aux défis actuels [transition environnementale et numérique], le salon a sans doute donné le “la” sur des marchés en pleine transformation », estime Thomas Dammann, directeur général de l’association ZHH – l’alter ego allemand de la Fédération française de la quincaillerie (FFQ) qui représente la distribution.

Pour sa part, Stefan Horst, directeur des opérations de l’Association allemande des fabricants d’outillage, évoque « une plateforme internationale qui, au-delà d’être une vitrine des innovations et de la créativité des marques et fournisseurs, permet de façonner l’avenir de notre industrie ».

Traçabilité, IA et optimisation

À la clé par exemple ? La recherche de la multifonctionnalité en outillage à main, mais aussi, côté électroportatif, la généralisation de dispositifs Auto-Stop et Rapid-Stop (arrêt de la machine « en moins de 2 secondes »), des batteries plus légères pour 50 % à 60 % de puissance supplémentaire et leur rétrocompatibilité élargie. Ou encore l’essor de solutions de connectivité permettant d’assurer la traçabilité du parc d’outillage pour en limiter les pertes ou les vols.

Autres arguments mis en avant par les fabricants sur leurs stands : la sécurité et une ergonomie renforcées pour une plus grande facilité d’utilisation afin d’optimiser la productivité sur les chantiers. Économie circulaire et RSE (recours aux EnR sur les lignes de production des industriels, intégration de matières premières recyclées dans les process industriels…), recyclabilité et réparabilité des équipements et composants électroniques à l’heure où certains pays de l’Union européenne, dont la France, commencent à adopter l’indice de durabilité. 

Si la digitalisation frappe à la porte de beaucoup d’univers produits, elle poursuit sa rapide montée en puissance dans la filière des serrures et du contrôle d’accès notamment. À cet égard, le numérique – l’e-commerce, le marketing digital et l’intégration de plus en plus poussée de l’intelligence artificielle – a fait l’objet de plusieurs conférences très remarquées dans le cadre de l’EisenForum : l’espace de conférences et tables rondes du salon.

« Des innovations au mètre » ! C’est par cette formule que l’organisateur du salon, la KőlnMesse, qualifie le “DIY Boulevard” : un parcours de 255 m de long où 58 sociétés ont dévoilé leurs nouveautés dans un espace conçu comme un point de vente.

Le hall dédié aux techniques de fixation, lui, a mis en avant des alternatives aux systèmes traditionnels afin, là aussi, de générer des gains de temps sur la mise en œuvre et des économies sur les coûts d’assemblage. À noter, côté ferrures, des évolutions en matière de mouvements de rotation et de fermeture à destination des agenceurs, et une personnalisation plus poussée pour se coordonner avec le design de certains meubles.

Bien en vue également l’offre en EPI et en vêtements de travail professionnels : un univers où les marques accentuent la R&D en termes de confort et d’optimisation d’utilisation, de connectivité pour les chaussures de sécurité ou les gilets haute-visibilité afin de prévenir tout risque d’incident ou d’accident sur les chantiers.

Quant à la chimie du bâtiment, les efforts portent sur des formulations dites plus “écoresponsables”, mais aussi les packagings conçus de plus en plus à partir de matériaux issus du recyclage. Prochain rendez-vous de l’EisenwarenMesse : du 3 au 6 mars 2026.

EisenAwards : les 3 lauréats 2024

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EisenAwards 2024.
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EisenAwards 2024.
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EisenAwards 2024.
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EisenAwards 2024.
Stéphane Vigliandi
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