Ce qu’il ne fallait surtout pas manquer sur VivaTech 2025

, mis à jour le 27/06/2025 à 11h10
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Vivatech 2025

La 9e édition du salon parisien Viva Technology vient de se terminer, et ce rendez-vous entre startups et grands groupes a tenu ses promesses. Dans le secteur de la construction, plusieurs solutions ont particulièrement retenu l’attention de Zepros Bâti. Visite guidée.

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Les allées du salon Viva Technology fourmillent d'inventivité. C’était notamment le cas sur le stand estonien où la jeune pousse Myceen dévoilait un biomatériau de construction inattendu : le mycélium de champignons. L’avantage ? Le matériau pousse vite, dans la forme souhaitée, fixe du carbone et présente de nombreuses caractéristiques intéressantes pour l’isolation.

Killu Leet, responsable Biotechnologie de la firme, nous explique : « Le mycelium est mélangé à de la fibre de bois pour obtenir un isolant biosourcé à un coût très compétitif par rapport aux laines minérales ou à la fibre de bois seule. Pour l’instant nous arrivons à un coût d’une centaine d’euros par mètre cube, ce qui est moins cher que le bois seul (200 €/m3). Le but maintenant est de se rapprocher des laines minérales (50 €/m3) ». Déjà bien avancée, Myceen a déjà équipé une maison test de 18 instruments de mesure afin de valider les performances de son isolant mycélium+fibre de bois. Dans ce composé, le champignon agit comme une colle naturelle entre les fibres et rend le matériau un peu plus dense, résistant aux flammes et à l’eau, tout en restant léger et cohérent. Les nuisibles ne s’y intéressent pas et les propriétés acoustiques sont excellentes, le tout avec une empreinte carbone négative. À Paris, Myceen a déjà rencontré plusieurs acteurs majeurs de la construction (Bouygues, Saint-Gobain) et pourrait signer des accords de licence avec les plus intéressés.

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Myceen mycelium Vivatech 2025

Il faut avouer que le stand Bouygues est, à chaque édition, une mine pour découvrir des pépites. Outre Woodoo, la startup française qui développe du bois augmenté et dont Zepros Bâti a fait l’interview (voir par ailleurs), de nombreuses autres sociétés étaient présentées lors de Viva Tech 2025. C’est notamment le cas de Carborok, une entreprise française elle-aussi qui travaille sur la pâte de ciment afin qu’elle séquestre du CO2 dans un béton recyclé. Une piste déjà explorée par d’autres mais qui s’appuie cette fois sur « la minéralisation forcée de sables de béton ». Le gaz carbonique est issu de méthaniseurs, où il est capté, stocké et réemployé pour accélérer une réaction chimique naturelle dans le phénomène de prise du béton. Une première plateforme de recyclage est en action chez Colas à Nantes et s’avère déjà capable de séquestrer entre 20 et 30 tonnes de CO2/an dans les bétons recyclés. Chaque tonne de matériau fixe ainsi environ 18 kg de CO2, ce qui multiplié par les millions de tonnes utilisées chaque année pourrait finir par diminuer l’empreinte environnementale de cette industrie.

Chez Bouygues, Zepros Bâti a également croisé des robots. Notamment la solution CSC Robo (Hong Kong) qui automatise des tâches de percement et fixation pour les infrastructures ou les grands bâtiments. La machine ne commet pas d’erreurs, ne se fatigue pas et peut travailler en autonomie afin d’épargner une tâche répétitive et fastidieuse aux ouvriers.

Ne pas oublier les solutions énergétiques

Autre découverte dans les allées de Viva Tech 2025, celle de Wadi, une startup aixoise, créée en avril 2024, qui se penche sur la question des économies d’eau potable dans le bâtiment. Son ambition ? « Réduire de 40 % la consommation d’un habitat en récupérant, en nettoyant et en renvoyant l’eau des douches dans les toilettes, l’arrosage ou l’entretien extérieur ». La réutilisation des eaux « grises » (qui ne sont plus potables) est une thématique qui ira croissante avec l’évolution du climat, en particulier dans certaines régions frappées par des sécheresses (pourtour méditerranéen). La mini-station de traitement développée par la jeune pousse est proposée aux alentours de 3 000 € et pourrait permettre de réaliser des économies d’eau de 40 €/mois. Le retour sur investissement serait donc, pour l’heure, d’un peu plus de 6 ans. Mais la hausse du prix du m3 et des mesures locales incitatives pourraient venir raccourcir ce délai.

Enfin, Zepros a repéré VestaClim, une originale solution de rafraîchissement adiabatique pour les appartements anciens utilisant les conduits de cheminées. La technologie développée capte l’air extérieur, le refroidit et le purifie avant de l’envoyer dans la pièce. Le tout sans consommation électrique excessive (entre 5 et 10 fois moins qu’un climatiseur), sans rejet de calories à l’extérieur et sans travaux. Une piste intéressante pour les constructions haussmanniennes !

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VestaClim
Fort de 13 ans d’expérience dans la presse bâtiment, Grégoire, Rédacteur en chef de Zepros Bâti depuis 2019, est spécialisé dans les matériaux, l’isolation, la charpente, la couverture et les innovations énergétiques.
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