La lettre au président de la République pour sauver le logement
« La crise du logement s’installe durablement dans notre pays », mais le gouvernement n'entend pas les alertes successives des acteurs du Bâtiment. Six organisations professionnelles, FFB, FNAIM, FPI, Pôle Habitat FFB, UNIS et PROCIVIS, ont cette fois choisi de s'adresser directement au président de la République.
Etonnement, inquiétudes et exhortation à agir alternent dans le courrier cosigné par la FFB, la FNAIM, la FPI, le Pôle Habitat FFB, PROCIVIS et l’UNIS. Les six organisations professionnelles y expriment surtout une nouvelle fois leur incompréhension de ne pas être entendues depuis des mois. Un sentiment renforcé par la récente décision du ministère de reporter à juin le rendez-vous prévu le 9 mai, et qui devait présenter les conclusions du Conseil national de la refondation (CNR) dédié au logement.
Les signataires en appellent donc au président de la République pour prendre des mesures fortes. En premier lieu, pour débloquer à la fois l'accès à la propriété et au marché locatif, elles attendent un allègement des contraintes sur la capacité d’emprunt des Français, doublé du rétablissement « du prêt à taux zéro avec une quotité de 40 % sur l’ensemble du territoire assorti d’un élargissement de la cible éligible et d’une révision des plafonds d’opérations afin de tenir compte de la hausse des prix. »
Autre clé pour le marché, faire revenir les investisseurs. Le courrier appelle ainsi à un retour du dispositif Pinel « dans sa version 2022 dans l’attente d’un travail collégial sur le statut du bailleur privé. »
« Il faut agir vite »
Si le logement neuf est le plus impacté par cette crise, les derniers chiffres sur la rénovation commencent à inquiéter les acteurs du Bâtiment. Des actions en faveur de la rénovation énergétique figurent également dans ce courrier avec pour finalité de « rendre les objectifs atteignables avec les ressources des ménages. » Tout en demandant des moyens publics accrus, c’est une nouvelle fois l’absence d’engagement des milieux bancaires qui est pointée du doigt par les organisations professionnelles. Faute de solutions bancaires, expliquent-elles, il faudra revenir sur le calendrier imposé par la loi Climat et Résilience « pour le rendre compatible avec les contraintes de prises de décision en copropriété et éviter des pertes irréversibles dans le parc locatif privé. »
Alors que l’ensemble de la filière demande des annonces fortes et rapides, pour finir, les signataires s’étonnent de la décision récente du président de la République d’organiser une nouvelle « conférence des parties » sur le logement.
Et de rappeler que depuis des mois, de nombreuses réunions ont déjà eu lieu au sein du CNR dédié, et que le temps est venu de l’action et d’un plan de financement adapté aux enjeux.