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À Paris, la moitié du parc de logements est à rénover thermiquement

Grégoire Noble
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toits de Paris

Dans une note du mois de juin, l’Agence parisienne d’urbanisme relevait que 567 000 résidences principales étaient classées E, F ou G dans (l’ancien) DPE, soit la moitié du parc, ce qui est nettement supérieur à la moyenne nationale. Pourtant les dépenses de chauffage par habitant y sont plus faibles, en raison de la densité urbaine. Mais les choses pourraient changer avec l’interdiction de location des passoires thermiques…

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Les chiffres datent de 2018 mais il y a peu de chances que les proportions aient réellement changé depuis : à cette période, 567 000 logements de la capitale présentaient un diagnostic de performance énergétique décevant, classé dans les trois dernières classes (E, F ou G). Cela représentait alors 54 % de tout le parc parisien de résidences principales. En ne prenant que les deux dernières classes, c’était 326 000 logements – soit près du tiers de l’ensemble – qui étaient considérés comme des « passoires thermiques ». Un état déplorable lié aux prix parisiens, à la tension de la demande et au manque de constructions « récentes » (d’après… 1975 et l’introduction de la première réglementation thermique), qui ne sont que 21 %. Le logement social, lui, remonte légèrement le niveau, puisque les étiquettes E, F et G, ne totalisent que 67 200 logements (soit 34 % de cette catégorie). L’entretien du parc y est meilleur et les constructions récentes plus nombreuses.

L'interdication de location des passoires thermiques pourrait changer les choses

Les immeubles anciens, datant d’avant 1948, sont particulièrement représentés dans ce Paris des épaves thermiques : 78 % des étiquettes E, F et G, leurs sont attribuées. Ce qui amène une cartographie énergétique différenciée selon les arrondissements : ceux situés au centre de Paris ou rive droite (10e, 11e et 18e) sont sur-représentés, alors que d’autres, comme le 8e et le 16e, sont sous-représentés. L’Apur analyse : « Ces écarts entre arrondissements peuvent s’expliquer en partie par des différences de structure du parc de logement (taille, année de construction, statut d’occupation) ». Paradoxalement, « malgré des diagnostics globalement moins favorables, la consommation réelle d’énergie reste modérée ». La dépense moyenne annuelle de chauffage y est en effet l’une des plus faibles de France avec 5 400 kWh (pour les cinq usages réglementaires) contre 6 400 kWh à un Francilien. Là encore, la particularité du logement parisien, beaucoup plus petit (59 m² en moyenne contre 75 m² en Île-de-France et 91 m² en province), influe sur le résultat, tout comme le mode de vie.

En 2018, l’Apur note que « les diagnostics de performance énergétique influaient peu sur l’achat ou la location ». Dans un marché tendu, « où la rareté des biens disponibles limite les choix et restreint les possibilités de négocier les prix, la performance énergétique du logement ne semble pas déterminante ». Mais la loi Climat & Résilience pourrait venir tout changer : les passoires thermiques (étiquette F et G) seront interdites à la location à compter de 2025. Et dès le mois d’août 2022, leurs propriétaires bailleurs ne pourront plus y augmenter le niveau de loyer. Cela concernera environ 203 000 logements locatifs (soit 43 % de toute l’offre privée). Beaucoup plus loin dans le temps, en 2034, cette interdiction s’étendra aux étiquettes E (105 000 logements de plus). D’où un sursaut attendu du nombre de travaux de performance énergétique dans les mois et années qui viennent. L’Apur estime que l’isolation par l’extérieur d’un logement parisien se chiffre entre 20 et 25 k€. Mais les contraintes architecturales et patrimoniales freineront ce type d’intervention. Et il sera difficile d’isoler par l’intérieur, en site occupé tout en faisant perdre de précieux mètres carrés… L’avenir du parc locatif parisien semble donc bien compliqué, même si les aides comme MaPrimeRénov’ de l’Anah sont aujourd’hui accessibles à tous les propriétaires, sans condition de ressource.

Grégoire Noble
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