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Confort dʼété : près de 7 Français sur 10 en « souffrance thermique » dans leur logement

Stéphane Vigliandi
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Stores - Walter Stores, catalogue 2019

Alors qu’une quatrième vague de chaleur devrait frapper la France dès la semaine prochaine, une récente étude menée par l’Ifop pour le groupement Actibaie évalue l’impact des périodes de forte chaleur dans les logements. Selon 88 % des Français, il devient urgent de trouver des solutions.

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Il a fait chaud ! Très chaud ! Et, a priori, l’Hexagone n’en a pas encore fini avec les épisodes caniculaires cet été ? Après trois vagues intenses de forte chaleur où le thermomètre a pu, par endroit, dépassé les 40°C dès la fin juin, l’été 2022 est incontestablement très inhabituel selon Météo France.

Après une très brève accalmie, un temps extrêmement sec devrait d’ailleurs faire son retour dès le début de la semaine prochaine selon le dernier bulletin à dix jours de la Chaîne Météo (voir infographies ci-dessous). Ces prévisions restent néanmoins encore à être confirmées.

Confrontés à un baromètre de plus en plus dans le rouge, les Français indiquent souffrir de la chaleur dans leur logement. Selon l’étude Ifop* réalisée fin juin 2022 pour le groupement Actibaie (le syndicat réunissant l’ensemble des métiers de la baie et des fermetures), ils sont déjà 69 % à se déclarer en « souffrance thermique » dans leur logement, tandis que 30 % des ménages en seraient victimes « de plus en plus souvent ».
* Étude “Les Français et leur logement” réalisée en ligne par l’Ifop du 22 au 24 juin 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 010 individus âgés de 18 ans et plus.

Sur les 43 vagues de chaleur observées depuis 1947, seules 9 ont eu lieu avant 1989. Entre 2010 et 2021, 19 épisodes caniculaires ont touché l’Hexagone.
(Source : Météo France)
 

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“Précarité énergétique”… d’été

Dans ce contexte, 88 % de la population considèrent qu’« il est important de trouver une solution pour réduire la température dans les logements, dont près de la moitié (46 %) à très court terme », constate l’étude.

Pour Hervé Lamy, le délégué général d’Actibaie, « les problématiques de chaleur ne sont pas l’apanage des passoires thermiques qui totalisent déjà cinq millions de logements. Même les logements très performants sur la thermique d’hiver peuvent être très inconfortables lors de période de fortes chaleurs. Il est temps que les pouvoirs publics prennent à bras le corps ce sujet pour les logements existants, comme ils l’ont fait dans le neuf avec la RE 2020 ».

En début d’année, le syndicat membre de la Fédération française de Bâtiment était d’ailleurs à nouveau monter au créneau auprès du gouvernement pour demander à intégrer les stores et volets dans le dispositif MaPrimeRénov’.

Premiers gestes contre les fortes chaleurs

D’après l’étude Actibaie-Ifop, les ménages savent déjà identifier les gestes adoptés pour rafraîchir leur logement : 82 % ferment les stores et/ou volets, 77 % aèrent les pièces durant la nuit, 62 % ferment les fenêtres en période d’ensoleillement. Mais 41 % utilisent un ventilateur et 21 % un climatiseur.

Réduire le recours à la clim’ ?

D’entrée de jeu, Hervé Lamy milite bien sûr en faveur de l’utilisation des stores et volets jugés « très efficaces pour réduire la température intérieure ». Selon le représentant syndical de la filière, « en maison individuelle, l’indicateur d’inconfort [Dh : le degré heure est mesuré en °C/heure et représente le niveau d’inconfort perçu par les occupants dans leur logement] peut être réduit de 40 % en installant des volets et des stores manuels ».

Si ces équipements sont automatisés, l’indice Dh peut encore « être abaissé de 20% supplémentaires ». Prêchant pour sa paroisse, Actibaie tape en somme sur les doigts de la climatisation. « Si aujourd’hui 21 % des Français ont recours à la climatisation », ils seraient 19 % à envisager d’acheter un climatiseur.

Une hérésie selon Actibaie alors qu’une étude publiée par l’Ademe en juin 2021 estime que la climatisation serait actuellement responsable de près de 5 % des émissions d'équivalent CO2 du secteur du bâtiment en France.

Aides fiscales souhaitées

« Ces gaz frigorigènes ont globalement des pouvoirs réchauffant élevés et, au final, les émissions de gaz à effet de serre relatifs aux fluides sont plus de deux fois plus importantes que les émissions liées à la consommation d’électricité […]. On estime qu’un climatiseur mobile consomme 2,5 fois plus d’électricité qu’un climatiseur split (PAC réversible) », rappelle l'Agence de la transition écologique.

Quoi qu’il en soit, Hervé Lamy martèle une fois encore que « les dispositifs d’aides à la rénovation énergétique n’intègrent pas la problématique du confort d’été Les stores et volets sont totalement exclus. Sur ce sujet, la France est à la traîne comparée à nos voisins allemands ou italiens qui ont sauté le pas ». Actibaie sera-t-il entendu par les pouvoirs publics dans le cadre du projet de loi de Finances 2023 ? Pas si sûr… Pourtant, près de 50 % des propriétaires se disent « prêts à équiper ou rénover leur logement pour l’installation ou l’automatisation de stores et volets si une aide financière de l’État était proposée ».

Stéphane Vigliandi
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