L'impact acoustique des PAC mieux pris en compte
Les pompes à chaleur se déploient partout sur le territoire et la qualité des installations doit rester le maître mot. Pour évaluer les nuisances potentielles que pourrait présenter une unité extérieure, l’Afpac a mis au point, avec le concours d’ingénieurs acousticiens, un petit simulateur gratuit. Test.
Les pompes à chaleur sont pleines de qualité à tel point que certains veulent en faire la panacée de la transition énergétique. Ce déploiement très rapide de millions de machines sur tout le territoire amène forcément des questions de qualité des installations. Car les unités extérieures, avec leurs compresseurs et leurs ventilateurs, peuvent générer du bruit et troubler la quiétude du voisinage, notamment lors des chaudes nuits d’été. Cette nuisance potentielle – qui touche un nombre très faible d’installations, peut-être 0,1 % des cas estime l’Afpac – a suscité le développement d’un outil simple et gratuit, à destination des seuls professionnels. Une Web app qui s’utilise de manière préventive, lors de la première visite sur site, avant devis, afin d’éviter toute action curative par la suite.
Christel Mollé, vice-président de l’Afpac, explique : « C’est simple d’utilisation et cela permet d’éduquer les installateurs aux aspects acoustiques. Mais attention, cet outil ne remplacera pas une étude acoustique menée par des ingénieurs acousticiens ! » L’application utilise le micro d’un smartphone pour capter le bruit ambiant (« résiduel ») avant l’installation d’une PAC. L’installateur doit d’abord sélectionner le type d’environnement (rural, péri-urbain, zone où le bruit est strictement contrôlé comme autour des hôpitaux…) ce qui donne des valeurs de référence. Puis il choisit ensuite le niveau de puissance acoustique de la PAC qu’il se propose d’installer. Selon la marque et le modèle, toutes les valeurs sont certifiées par les constructeurs et disponibles dans une base de données commune, remise à jour mensuellement. Le professionnel doit définir la configuration spatiale de l’installation (dans le jardin, sur une terrasse, contre un mur, dans un angle, au cœur d’une cour intérieure…), ce qui influera sur le résultat final en raison du phénomène de réverbération sur les surfaces planes. Il renseignera également la présence (ou non) d’un traitement acoustique tel que la présence sur le mur d’un matériau absorbant capable d’atténuer le bruit. Enfin, il choisira la distance au voisinage en mètres, afin d’évaluer la « pression acoustique » ressentie.
Une synthèse est éditée instantanément par l’application qui précise si l’installation prévue est conforme ou non au code de l’Environnement. Les dépassements par rapport au bruit ambiant sont particulièrement faibles : +5 dB(A) en journée, et seulement +3 dB(A) autorisés la nuit. Les experts notent toutefois qu’en 10 ans, de gros efforts ont été faits sur les machines qui ont diminué leur impact sonore (-7 dB(A)). Et ils rappellent qu’un cache esthétique en métal n’a pas du tout la même efficacité qu’un encoffrement technique, prévu pour atténuer le son tout en préservant l’aération. L’Afpac souligne que l’outil sera mis à disposition des professionnels (munis de leur Siret) sur son site Internet à compter du 14 mars 2024, la journée dédiée aux pompes à chaleur.