La "géo-énergie" pour remplacer les chauffages gaz et les groupes froids

La technologie proposée par Celsius Energy (groupe Schlumberger, spécialiste des forages) est une variante de la géothermie classique. Elle repose sur trois éléments différents : un échangeur thermique fermé, équipé de sondes inclinées et disposées en forme d’étoile, à partir d’un point central, dans lesquelles circule un fluide caloporteur. Ces sondes s’enfoncent dans le sol jusqu’à 150 mètres de profondeur mais ne présentent, en surface, qu’une empreinte minimale.

Un local technique ensuite, accueille une pompe à chaleur air/eau et les autres équipements. C’est cette PAC qui assure les échanges de calories avec le sol et qui fournit de la chaleur au bâtiment en hiver, ou qui l’en extrait pour l’envoyer dans le sol en été. La fourniture simultanée de chaud et de froid est même possible.

Enfin, troisième élément, une plateforme numérique automatisée, qui utilise l’intelligence artificielle et des modèles physiques optimisés, pour exploiter les ressources du sous-sol et réguler la PAC.

Une première installation est aujourd’hui opérationnelle à Clamart (Hauts-de-Seine) au centre technologique Schlumberger Riboud, un bâtiment commercial soixantenaire, de 5 étages et 3 000 m², accueillant 200 personnes de la R&D. Avant ses travaux de rénovation, l’ensemble était chauffé par une chaudière gaz et rafraîchi par des groupes froids conventionnels, comme tout bâtiment de bureaux standard.

La géoénergie permet désormais de réduire de 90 % l’empreinte carbone et de 40 % le coût d’exploitation du système, ce qui autorise l’atteinte des objectifs du décret tertiaire. D’autant que la plateforme Celsius Energy réduit la maintenance de la PAC grâce à la prédiction.

C’est l’équipe Sauter Régulation SAS qui s’est vu confier la commande du système de production d’énergie durable, en fonction des besoins énergétiques exprimés par les équipements de CVC. Leurs produits assurent la fiabilité de régulation de l’échangeur thermique, la gestion technique du bâtiment et assurent le suivi de la performance globale. Parmi les solutions déployées on trouve des automates, des capteurs, des actionneurs et des valves, le tout piloté par le logiciel de gestion Sauter Vision Center. L’automate Modulo 6, « choisi pour sa souplesse de communication et ses performances élevées » se montre capable de traiter localement jusqu’à 1 600 points, tout en demeurant suffisamment compact pour être intégré dans les armoires électriques. Communicant en BACnet/IP, il s’interface avec tous les protocoles de communication spécialisés.

Dans le bâtiment de Clamart, le Modulo 6 récupère des valeurs de comptage en Modbus RTU qui sont automatiquement mis à disposition en BACnet/IP. « Les automates regroupent ainsi tous les lots techniques des équipements tiers dans un système global stable et sûr », note Celsius Energy dont la plateforme de gestion d’énergie communique en IP avec les Modulo 6.

Les données sont hébergées dans un cloud. La suite Sauter Vision Center se montre interopérable grâce à une interface API Rest qui communique à son tour avec la plateforme Celsius, en toute transparence de bout en bout. Joe Rouhana, ingénieur CVC, souligne : « Celsius Energy a été séduit par les systèmes ouverts des produits de Sauter Régulation. Ceux-ci peuvent se connecter dans le cloud. L’utilisation du protocole BACnet facilite la communication et l’interopérabilité des équipements ». Convaincue, Cindy Demichel, présidente directrice-générale de Celsius Energy, conclut : « Avec la réalisation de cette première, nous voyons que notre solution offre activement aux occupants du bâtiment un confort thermique à faible émission de carbone. Nous nous concentrons maintenant sur notre 2^e installation pour un immeuble commercial en Bourgogne où la construction est déjà en cours, et elle sera opérationnelle dans les prochains mois ».