À Sablet, l’école trouve du chaud et du froid dans son sol

Grégoire Noble
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Géothermie école Sablet Elydan

L'école primaire de ce petit village du Vaucluse est allée puiser des ressources sous son bac à sable. Enfin, sous son parking, pour aller y trouver des calories en hiver et les y rejeter en été.

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L’école primaire de Sablet (Vaucluse) a été équipée d’un système géothermique par sondes verticales pour assurer à la fois le confort thermique en hiver et en été. L’ouvrage comprend neuf sondes spiralées qui descendent à 140 mètres de profondeur, raccordées à une PAC réversible eau-eau de 55 kW. Cette installation remplace une ancienne chaudière au fioul, ce qui supprimera 25 tonnes de rejets de CO2/an.

Le maire de la petite commune, Jean-Pierre Larguier, explique : « L’école date des années 1950, il était indispensable de la rénover et de la mettre aux normes. Après avoir refait l’isolation complète d’une partie des bâtiments et de la salle de motricité, nous nous sommes attelés à la question du chauffage, face notamment aux multiples hausses des tarifs de l’énergie ». Son adjoint Benoît Gilgenmann ajoute : « Le bâtiment était chauffé par une chaudière fioul datant de 1992 qui tombait régulièrement en panne et dont le budget gasoil ne cessait d’augmenter. Nous avons étudié plusieurs solutions dont la cogénération bois, le gaz, l’aérothermie et même la géothermie sur aquifère, projet non retenu pour préserver nos ressources en eau ».

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Géothermie école Sablet Elydan

C’est le bureau d’études Geosynergie (certifié RGE Opqibi 10.07 Études des ressources géothermiques) qui a proposé une solution avec champ de sondes verticales. Ce qui revient à exploiter l’énergie calorifique ou frigorifique du sous-sol, disponible en permanence. Les sondes en PEHD sont reliées entre elles par un réseau de canalisations qui fait circuler un liquide caloporteur. Nicolas Bellon, le gérant du BE, raconte : « Nous avons réalisé l’étude de faisabilité ainsi que la phase de test de réponse thermique afin de valider les paramètres du projet (…) L’avantage du système est qu’il est réversible pour assurer un confort d’été et un confort d’hiver ».

« Nous prévoyons un retour sur investissement à 6 ou 7 ans », Jean-Pierre Larguier, maire de Sablet.

Elydan, l’industriel qui fournit les sondes, précise qu’elles sont confectionnées en polyéthylène PE100 RC qui résiste à la fissuration lente, à la corrosion, aux agents chimiques et à l’abrasion. Fournis en diamètre DN32, les tubes ont la particularité d’avoir une structure intérieure spiralée qui doit assurer une meilleure restitution thermique par rapport à des tubes lisses. L’entreprise assure qu’ils « peuvent réduire jusqu’à 20 % la résistance thermique du fluide caloporteur et les pertes de charge ». Les sondes disposent d’un pied avec bouclier de protection en Noryl et double pot de décantation, afin d’augmenter encore leur durabilité. Elydan se permet ainsi de garantir 50 ans ses capteurs géothermiques, et promet une durée de vie d’un siècle « sous 20 °C ». Grâce à tous ces raffinements, l’installation est supposée couvrir 100 % des besoins en rafraîchissement et 96 % des besoins en chauffage de l’école. Des chiffres qui font rêver : « À peine inauguré, ce projet vertueux, économe et pérenne intéresse déjà d’autres mairies ! », se félicite l’édile de Sablet.

Fiche technique :

Maître d’ouvrage : mairie de Sablet (84)
Bâtiment : école de 6 classes avec cantine et annexes
Superficie : 850 m²
Bureau d’études : Geosynergie
Puissance PAC : 55 kW
Nombre de géo-sondes : 9
Profondeur : 140 mètres
Budget : 268 k€ (financés à 80 % par des aides de l’Ademe, la région PACA et le Fonds Vert)

Grégoire Noble
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