[Actionnariat salarié] Le (coup de) cœur du jury de la FAS balance pour Samse

Sensibiliser les milieux économiques et politiques français sur « l’importance de développer l’actionnariat salarié pour associer davantage les salariés au partage de la valeur de leur entreprise et à la gouvernance ». Depuis plus de trente ans, c’est la mission que s’est fixée la FAS. Mi-décembre dernier, l’association qui représente 3,5 millions d’actionnaires salariés a récompensé neuf entreprises pour leurs best practices en matière d’engagement social et de responsabilité sociétale. Parmi les lauréats, sept entreprises distinguées sont des PME et ETI régionales ou des sociétés issues du secteur non coté. « Ce qui montre le dynamisme actuel de l’actionnariat salarié dans ces secteurs », s’est félicitée la FAS lors de la remise de ses 17^es Grands Prix. Aux côtés d’OVHcloud et d’Orange ou encore de sociétés issues de la filière du BTP comme Vinci, Les Zelles, écoCO₂, le jury a attribué une mention spéciale au groupe Samse en lui décernant son prix “Coup de Cœur”.

La distinction lui a été remise en raison de « sa vision de très long terme du partage de la valeur et de l’actionnariat salarié, mise en place dès 1968 ». À l’époque, les collaborateurs de l’entreprise perçoivent une prime de participation payée non pas en numéraire, mais en actions. Cotée sur l’Euronext (22,7 % de son capital), le groupe de distribution a mis en place un RES (rachat de l’entreprise par les salariés) « face au risque avéré d’une OPA imminente avec une majorité du capital vulnérable en bourse », rappelle le groupe Samse dans un communiqué diffusé ce 7 janvier pour annoncer son prix “Coup de Cœur” de la FAS. Nouvelle étape franchie début 2020 pour reconquérir son indépendance face au risque de rachat par le fonds Blackstone. Plusieurs plans d’actionnariat salarié ont été accompagnés par « une politique d’abondement généreuse », ont estimé les membres du jury.

Dans un entretien diffusé en replay par la FAS, Olivier Malfait, le PDG du groupe Samse, rappelle que « pas mal d’outils ont déjà mis en place en utilisant les stock-options, des actions gratuites ». L'an dernier, un plan de co-investissement a été proposé à 530 managers, ainsi qu’un plan d’attribution gratuite d’actions ciblant les cadres n’ayant pas encore co-investi ou encore le renforcement de la politique d’abondement. Prochaine étape dans le cadre du plan stratégique à cinq ans “Horizon Bleu” ? « Je pense que nous allons pouvoir maintenant élargir le dispositif à certaines filiales du groupe rentrées récemment dans le périmètre et qui pour l’instant ne disposent pas encore de la possibilité d’investir », indique le dirigeant. À l’image, par exemple, de Zanon Transports rachetée fin 2018. À moyen terme, l’objectif est d’avoir « 90 à 100 % des salariés actionnaires ». Épargne salariale, épargne retraite et actionnariat salarié : pour Loïc Desmouceaux, le président de la FAS, il importe d’« aller encore plus loin dans l’association des salariés à la performance, au capital et à la gouvernance des entreprises, pour mieux préparer l’avenir ». D’autant plus que le vieillissement de la population active fait peser un risque sur le financement du système de retraite.