
<Focus 4/10> Qualité de l'air : la vérité sur les émissions de particules

Longtemps pointé du doigt comme un facteur majeur de pollution de l'air, le chauffage au bois domestique voit pourtant son impact sur les émissions de particules fines reculer. De nouvelles études révèlent que sa part dans les concentrations de PM2.5 est bien inférieure aux idées reçues et continue de diminuer grâce aux progrès technologiques. Explications.
Contrairement aux idées reçues, le chauffage au bois domestique n'est pas le principal responsable des émissions de particules fines en France. Selon le Laboratoire central de suivi de la qualité de l'air (LCSQA), qui vient de révéler les chiffres, la combustion du bois domestique représente désormais moins d'un quart des particules fines présentes dans l'air.
Pour être précis, les activités résidentielles (dont le chauffage bois) représenteraient 22 % des concentrations d'entités solides de diamètre inférieur à 2,5 µm (les fameuses PM2.5). C'est également la conclusion d'une autre étude menée par le laboratoire spécialisé Céric, pour lequel la part du chauffage au bois domestique dans les concentrations nationales de particules PM2.5 est inférieure à 22,4 %. Et cette part est en constante diminution.
Une réduction de 50 % des émissions en deux décennies
Entre 2000 et 2023, les émissions de particules fines PM2.5 issues du bois-énergie ont chuté de 50 %, selon les dernières analyses de l'Agence de la transition écologique (Ademe). Des données corroborées par le Citepa. « Cette réduction trouve son explication par une amélioration significative des appareils de chauffage, des combustibles et des installations », assure Axel Richard, chargé de mission Bois domestique au SER.
De façon assez paradoxale, la consommation de bois-énergie domestique a par ailleurs baissé de 38 % entre 1992 et 2022, malgré une hausse du nombre de foyers chauffés au bois, passé de 6 à 7,5 millions. Et ce n'est pas fini ! Grâce à l'amélioration des performances des appareils, des combustibles et des logements, la consommation de bois va encore baisser d'au moins 15 % dans les dix années à venir prédisent les experts.

Le défi du remplacement des anciens appareils
Toutefois, 3 millions d'appareils anciens, installés avant 2005 et considérés comme peu performants, sont encore en service. Parmi eux, 800 000 foyers ouverts affichent des rendements très faibles et des émissions élevées. Leur remplacement est crucial pour poursuivre l'amélioration de la qualité de l'air. « Les meilleures technologies de chaudières et poêles à granulés actuellement disponibles peuvent atteindre des émissions pratiquement nulles sans avoir besoin de mesures secondaires de réduction des émissions, comme des filtres », affirme Ingwald Obernberger, professeur à l'université de Graz et expert mondial des émissions de particules des appareils de chauffage.
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