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Propellet appelle à éviter les « coupes budgétaires à la hache »

, mis à jour le 28/04/2025 à 18h30
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Cyrille Mercier président Propellet

Dans une lettre ouverte publiée ce lundi, le président de Propellet, Cyrille Mercier, a mis en garde contre les réductions budgétaires touchant le secteur du chauffage au granulé de bois. Alors que s'ouvrent les consultations sur le futur énergétique de la France, l'organisation appelle à des décisions « collégiales, concertées et équilibrées ».

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Cyrille Mercier n'y va pas de main morte. Dans une tribune envoyée à la presse ce lundi, le président de Propellet déplore les reculs observés ces derniers mois.

Estimant que « les décisions de ces derniers mois invitent plutôt à être prudents », Cyrille Mercier rappelle que le gouvernement avait auparavant encouragé les investissements dans la filière, avant de faire « marche arrière toute ». Il cite notamment « la division par deux en l'espace de huit mois des aides à la rénovation pour le chauffage au bois à destination des particuliers » ainsi que « l'absence de réaction de l'État à l'évolution de la réglementation européenne EcoDesign sur les appareils de chauffage au bois ».

Selon Propellet, ces signaux négatifs se traduisent concrètement par un « ralentissement des investissements, destruction d'emplois et d'entreprises dans le secteur de la rénovation énergétique, équilibre précaire des usines » et « un doute qui s'installe dans la tête du consommateur ». Le document rappelle que le marché des chaudières à granulé a enregistré en 2024 une baisse de 36 % des ventes par rapport à l'année précédente, avec seulement 7 100 unités écoulées.

Remplacer les appareils peu performants

Cyrille Mercier interroge par ailleurs les propos de la ministre du Logement, Valérie Létard, qui avait évoqué devant le Sénat le 11 février dernier une « baisse progressive et modérée des aides ». Le président de Propellet s'inquiète : « Qu'est-ce que notre gouvernement veut dire lorsqu'il parle de baisse “progressive et modérée des aides” ? »

Refusant de voir dans ces restrictions une simple nécessité budgétaire, il souligne : « À en regarder les quelques dizaines de millions d'euros que le chauffage au granulé représente dans l'équation de MaPrimeRénov', on peut en douter… » Il remet aussi en question l'argument d'un « bouclage biomasse » justifiant une limitation des ressources : « L'État lui-même (à travers ses missions d'inspection dans un rapport publié en novembre 2024) reconnaît que ses chiffres sont imprécis et insuffisants. »

Appelant à « tenir compte de tous les critères et de toute la complexité du sujet », il propose que la filière apporte son expertise aux pouvoirs publics. Pour Cyrille Mercier, plutôt que de « réduire la politique d'encouragement de notre filière à une simple équation de ressources », il faudrait « mettre en place un grand plan de remplacement des appareils anciens et peu performants par de nouveaux appareils performants, pour améliorer les rendements et la qualité de l'air ».

Des qualités comparables aux autres énergies

En matière de stratégie énergétique, il plaide pour un mix énergétique diversifié, critiquant la dépendance au tout-électrique : « Plutôt que de vouloir faire reposer le chauffage de demain sur un tout-électrique dont on n'est jamais vraiment sûr qu'il sera tenable à terme, promouvons un mix-énergétique de chauffage diversifié et vertueux. » Selon lui, le granulé de bois présente « des qualités comparables à celles d'autres énergies (géothermie, photovoltaïque ou pompes à chaleur) ».

Avec « ses 75 usines, ses 20 000 emplois, ses plus de 2 millions de tonnes produites chaque année et la confiance de 2 millions de foyers français heureux de se chauffer au granulé », Propellet affirme que la filière doit avoir « son mot à dire dans les décisions sur le futur énergétique de la France ».

Le président de Propellet conclut son appel en invitant à « associer [ses] expertises pour définir les contours d'un mix de chauffage performant et résilient » et en répétant : « Évitons les coupes budgétaires à la hache. »

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