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Chauffage : le granulé bois ambitionne de représenter 10 à 15 % du marché

Grégoire Noble
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granulés bois pellets

À l’occasion du bilan annuel de la saison de chauffe 2023, l’association Propellet a livré les chiffres du marché français du chauffage au granulé de bois. Elle a également dressé des perspectives pour les poêles et chaudières, et se montre très optimiste sur les développements attendus d’ici à 2030 pour cette énergie aux multiples avantages.

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Pour Eric Vial, le président de l’association nationale du chauffage au granulé de bois, « les nouvelles sont encourageantes » au moment où les Français doivent songer à s’équiper pour l’hiver prochain ou à refaire leurs stocks de biocombustible. D’autant que « le prix des granulés sont au plus bas au printemps » et que « de gros volumes sont disponibles ». Pour le responsable de Propellet, « c’est le moment d’y aller ! », sans plus tergiverser pour les consommateurs qui souhaitent passer à ce mode de chauffage.

Les ventes de poêles à granulés ont finalement rebondi sur la fin de l’année dernière, avec des commandes qui étaient à +36 % au début de 2024, par rapport au début de 2023. Le volume de machines écoulées est repassé au-dessus des 20 000 unités par trimestre. Mais Propellet déplore « un fort manque de visiteurs en magasin » tout en notant que ceux qui franchissent effectivement les portes des points de vente se transforment le plus souvent en acheteurs. Le parc français de poêles à granulés représente désormais 1,7 million de foyers équipés et ce nombre devrait quasiment doubler d’ici à 2030, pour atteindre les 3,2 millions.

Du côté des chaudières, la situation est décalée dans le temps. Eric Vial explique : « Le redémarrage est attendu pour l’automne ou l’hiver 2024, car le parcours pour les chaudières est plus long que pour s’équiper d’un poêle ». Son association enregistre un maintien du volume des ventes sur le segment des machines pour le collectif (puissance >70 kW) et même d’un décollage du marché des fortes puissances pour le marché des process industriels. Le parc français a augmenté de +18 % sur les trois dernières années mais cette croissance devrait accélérer. S’il est aujourd’hui de 170 000 chaudières, il pourrait compter 400 000 machines en 2030. « Nous sommes assez optimistes sur cette évolution », souligne le responsable associatif.

« Il est inadmissible que l’État soit un VRP pour les seules PAC. Il y a un mix énergétique des renouvelables et toutes doivent être soutenues de la même façon », Eric Vial (Propellet)

La filière entière semble reprendre des couleurs après la difficile saison 2022-2023. La consommation nationale des granulés s’est stabilisée à 2,5 Mt, presque entièrement couverte par la production française (2,25 Mt). Cette dernière n’en finit pas de progresser, avec l’entrée en service de 3 nouvelles usines de production par an (+250 kt de capacités). Propellet remarque que les stocks de pellets n’ont jamais été aussi importants, trois fois plus qu’à l’accoutumée, en raison du climat doux et de cette réindustrialisation du territoire. Sur cette ressource, Eric Vial insiste : « La matière est à 100 % issue de l’industrie forêt-bois : 95 % viennent de sous-produits de sciage et 5 % de coupes d’éclaircie ou sanitaires. Aucun arbre n’est abattu pour ne donner que du granulé ». Avec la forte demande du bois de construction, dont les volumes devraient avoir été multipliés par trois en 2035 par rapport à 2015, les sous-produits continueront donc à être abondants.

Le granulé met en avant ses avantages : outre l’aspect renouvelable et local de cette énergie, le fait qu’il soit stockable sur plusieurs saisons et qu’il participe à la décarbonation du secteur du chauffage (0,01 kg eqCO2/kWh contre 0,06 pour l’électricité, 0,24 pour le gaz naturel et 0,32 pour le fioul domestique) sont d’autres arguments. Mais pour les Français, celui du prix reste le principal. Est le pellet se montre compétitif avec un prix d’environ 8,5 €/kWh contre 12 € au gaz, 12,7 € au fioul et plus de 25 € à l’électricité ! L’association s’est livrée à des simulations pour le coût annuel du chauffage d’une petite maison (90 m²) chauffée par vecteur air. Les occupants devront s’acquitter de factures de 430 € de granulés, de 640 € pour une PAC air-air ou de… 1340 € pour des convecteurs électriques ! De même, pour une plus grande maison (150 m²), les prix sont assez différents selon l’énergie choisie : 1 535 € pour des granulés, contre 2 200 € avec une PAC air-eau et 2 800 € pour remplir une cuve de fioul.

Eric Vial conclut : « Les usagers apprécient cette énergie et la recommanderaient à 80 %. Les équipements sont durables et réparables et leurs performances sont maintenues, quelles que soient les conditions extérieures ». La PAC n’a qu’à bien se tenir.

Grégoire Noble
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