Une année 2022 exceptionnelle pour le granulé bois… malgré les turbulences

Grégoire Noble
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pellets granulés bois

L’année écoulée a été « atypique » pour la filière française des granulés. Les niveaux de consommation et de production dépassent les 2 Mt/an et, malgré les tensions sur les prix qui auraient pu entraîner une volée de bois vert, les Français se montrent satisfaits de cette solution de chauffage. Propellet analyse l’activité de 2022 et donne des perspectives rassurantes pour 2023.

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En 2022, tout a été chamboulé : les prix du gaz et de l’électricité se sont envolés, et ces hausses sont venus s’ajouter, pour les industriels, à des augmentations de tarifs sur le fret et sur les emballages. D’où une augmentation des coûts de production qui a également touché les granulés de bois, comme l’explique le syndicat national des producteurs Propellet : « La hausse générale post-Covid sur les prix (énergie, transport, emballage…) et celle de la matière première du granulé ont contribué à un accroissement significatif du prix de ce dernier ». À ce phénomène, s’est ajouté celui d’une crainte de pénurie lors de la saison de chauffe. La moitié des foyers français ont donc anticipé leur réapprovisionnement, créant un déséquilibre, fort mais transitoire, sur le marché.

Le syndicat professionnel détaille : « Pour faire face à cette situation, la filière a augmenté l’import de +40 % tout en diminuant l’export de -30 % ». Dans le même temps, les capacités de production ont été accrues, avec l’ouverture de trois nouvelles unités sur le territoire national apportant +270 000 tonnes de granulés supplémentaires. La production totale atteint désormais les 2,05 Mt (+15 %), ce qui n’est pas encore assez pour que la France soit auto-suffisante, puisque la consommation s’élève à 2,5 Mt (+2 %). Propellet précise : « Les producteurs de granulés ont des profils variés contribuant ainsi largement à l’agilité et à la réactivité de la filière. Les scieurs comptent évidemment pour plus de la moitié des capacités de production, les indépendants et coopératives agricoles fournissant le complément ».

Un retour à la normale des prix et une poursuite de la croissance ?

Entre 2021 et 2024, la production française s’est accrue de 1 Mt/an et elle devrait continuer à progresser pour doubler d’ici à 2028. La consommation devrait elle aussi largement augmenter. La filière compte tirer profit du remplacement de nombreuses chaudières au fioul ou au gaz par des machines à pellets, et des aides gouvernementales type Chèque Bois Energie. Sur les perspectives 2023, Propellet conclut : « Une baisse des tensions est d’ores et déjà observable à tous les niveaux de la filière, avec un retour à une situation normale amorcé pour les prix et la disponibilité du granulé ainsi que pour les délais de livraison des appareils à granulé ».

Des utilisateurs qui restent très satisfaits

Les ménages qui utilisent le chauffage au granulé comme chauffage principal possèdent généralement un poêle (86 %) ou une chaudière (9 %). En 2022, ils expliquent en majorité (59 %) avoir eu une consommation inférieure aux années précédentes, en raison de températures plus douces. Le prix des granulés, ils sont nombreux à avoir réussi à payer leur sac moins de 9 € (50 %). Seuls 18 % ont versé plus de 10,5 € pour un même sac. Il n’en reste pas moins que ces prix ont quasiment doublé entre le début d’année 2022 et la période actuelle. Malgré la tension sur la ressource constatée en 2022, près de 8 utilisateurs sur 10 continuent cependant à recommander cette énergie. Pour eux, « c’est un chauffage efficace, pratique et facile à utiliser, et [malgré tout] plus intéressant économiquement que les autres ».

Grégoire Noble
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