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Le chauffage au bois domestique, l’indispensable pour passer l’hiver

Grégoire Noble
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hipster devant sa cheminée

Le Syndicat des énergies renouvelables a tenu à rappeler l’importance du chauffage domestique au bois (bûches ou granulés) dans le mix français. Les plus de 7,5 millions d’appareils qui équipent les foyers  permettent en effet de se passer d’électricité aux heures les plus froides. Le développement de cette source de chaleur – renouvelable et stockable – pourrait être une bonne idée pour passer les prochains hivers sans frissonner.

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Le bois serait-il finalement le meilleur allié de l’électricité ? C’est ce que pense le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui rappelle que le bois énergie est la première filière française des renouvelables en termes de production et d’emploi, avec 10 Mtep et 50 000 postes. Et dans ce panorama, le chauffage domestique au bois est très important (7 Mtep et 26 000 emplois) pour apporter de la chaleur décarbonée. Les experts du syndicat soulignent qu’il s’agit d’une « énergie diffuse sur le territoire mais importante en volume ». Pour preuve, le marché français des appareils domestiques est supérieur à 7,5 millions de machines avec 6 millions de foyers, inserts et poêles à bûches, plus 1,5 million de poêles à granulés. Ces technologies équipent 40 % des maisons individuelles. « En 2022, plus de 500 000 appareils auront été vendus, en hausse de 20 à 25 % par rapport à 2021, avec une très forte demande en bois bûche », note Damien Mathon (Cheminées Poujoulat), président de la commission EnR & Bâtiment. Ainsi, entre 250 et 280 000 pièces alimentées en bûches trouveront preneur cette année, plus 200 000 poêles à granulés et 40 000 chaudières à granulés.

Soulager un réseau électrique trop tendu

Des installations qui fonctionnent bien et engloutissent d’importantes quantités de combustible : entre 30 et 35 millions de stères par an plus 2,4 millions de tonnes de granulés (dont 2 Mt produites en France). L’entreprise Poujoulat a voulu en savoir plus sur les habitudes de chauffage au bois des Français et commandé une étude menée par l’Ifop auprès de 400 propriétaires de tels systèmes. Il ressort que la moitié des répondants utilise le bois comme chauffage principal et qu’un peu plus de la moitié d’entre eux consomme entre 3 et 10 stères par an. Malgré la progression du nombre de poêles et d’inserts, la consommation de bois stagne grâce aux efforts d’isolation menés sur le bâti qui réduisent les besoins caloriques, et grâce à l’amélioration du rendement des appareils. Ce dernier est ainsi passé de 50 ou 60 % il y a quelques années à 75 ou 80 % aujourd’hui. Et il devrait continuer d’augmenter encore.

Quel est le profil de consommation des Français ? Ils présentent un taux d’utilisation élevé en journée l’hiver (plus de 60 jours/an et 6 heures par jour), et démarrent généralement leur installation avant 18 heures. Ce faisant, ils limitent l’appel de puissance électrique et viennent soulager le réseau national au moment du pic du soir. Il a été calculé que 2,6 millions de chauffages au bois évitent d’avoir recours à 10 GW de courant électrique, soit l’équivalent de 10 tranches nucléaires ! Un recours accru à la biomasse domestique pourrait donc être salvatrice dans les années qui viennent, pour passer les caps difficiles des saisons froides. Le SER estime que d’ici à 2030, 1,5 million de machines supplémentaires seront installées pour atteindre un parc de 9 millions de foyers, ce qui pourrait permettra à la France de se passer de 5 à 11 GW d’électricité. Pas de souci d’approvisionnement, la forêt française est en croissance et les prélèvements actuels correspondent à la moitié de cette pousse. D’autant que les bûches proviennent généralement des feuillus alors que les granulés sont issus de la sciure des résineux, une complémentarité bienvenue. Les pénuries et flambées des prix enregistrées à la rentrée sur les granulés notamment, proviennent principalement d’une anticipation des besoins avant la saison de chauffe par les Français. Mais, selon Frédéric Coirier (pdg de Poujoulat), la situation est rentrée dans l’ordre et les prix sont revenus à des prix plus raisonnables (environ 9,5 € le sac de 15 kg), même s’ils restent supérieurs à ce qu’ils étaient avant… la flambée des prix de l’électricité. Décidément.

Grégoire Noble
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