Le bois pourrait chauffer 10 millions de foyers français

La France est boisée : la forêt recouvre environ 1/3 du territoire national. Ce qui fait du bois une ressource renouvelable pertinente pour décarboner la chaleur au moyen d’une ressource locale. La filière, réunie pour la 3e édition de sa Journée Bois-Energie, rappelle que ce bois de chauffage est un co-produit de la gestion forestière et des industries de transformation. Il est issu de découpes et de déchets de bois en fin de vie. Et le collectif qui rassemble le CIBE, le SER, la Fedene, le réseau Amorce et ProPellet, rassure quant à l’éventuelle raréfaction de la ressource : « Le potentiel est encore plus grand, compte tenu de la diversité des ressources et des usages », rappelant que la forêt grandit de 90 000 hectares par an.

Côté chiffres, cette source d’énergie alimente aujourd’hui environ 7,2 millions de logements en France et près de 7 200 chaufferies bois collectives. Le secteur représente plus de 5 Mrds € de chiffre d’affaires (dont 3,4 Mrds € pour le seul segment domestique) et totalise 56 000 emplois répartis sur tout le territoire. La France compte près de 80 sites industriels dédiés à la production de combustibles (bûches, granulés). Mathieu Fleury, du Comité interprofessionnel Bois-Energie, enfonce le clou : « 25 000 emplois supplémentaires pourraient être créés d’ici à 2030 », moment où la chaleur devra être à 54 % d’origine renouvelable (contre 19 % à ce jour). La marge de progression est donc grande. Le président du CIBE argumente : « Le chiffre d’affaires reste sur le territoire et cela évite d’importer des énergies carbonées. La filière est au rendez-vous des attentes de la société et elle apporte des solutions immédiates de décarbonation des usages individuels et collectifs ».

D’ici à la fin de la décennie, ce sont 10 millions de foyers français qui pourraient être chauffés au bois, représentant une quantité de chaleur de 8,2 TWh. Pour autant, la consommation de combustible n’explosera pas et restera stable, car les nouveaux équipements sont et seront toujours plus performants. Seules conditions ? Bénéficier des effets d’une réelle taxe carbone, qui favoriserait le bois au détriment des énergies fossiles comme le fioul ou le gaz, et gérer les éventuels conflits d’usage de la biomasse en organisant au mieux la répartition des installations.