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[EPI de catégorie 3] Avec le rachat du lyonnais Lems, le Groupe RG étoffe son expertise des "risques mortels"

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTO • Aux côtés de deux représentants du Groupe Lems (au centre), le PDG Pierre Manchini (1er à droite) et son DG Franck Ramout (1er à gauche) ont signé ce 8 juillet, au siège de leur entreprise dans le Rhône, le rachat du lyonnais Lems : un multispécialiste en EPI de catégorie 3 (risques mortels).

[Zepros Quo] Repreneur du réseau d’indépendants EPI Center fin 2019, le groupe d’origine lyonnaise vient officiellement de valider le rachat de son confrère rhodanien : le Groupe Lems. Cette opération de croissance externe lui permet de renforcer ses savoir-faire dans l’univers des équipements de protection individuelle (EPI) de catégorie 3.

Chez les grossistes en EPI, la crise sanitaire de coronavirus sonnerait-elle un peu plus tôt l’heure d'une nouvelle vague de concentrations ? Le groupe de distribution RG* – centré sur les seuls EPI – vient en effet d’officialiser l'intégration de son confrère Lems : un autre spécialiste de la prévention et de la sécurité au travail implanté, lui, dans le “couloir de la chimie”, près de Lyon. En un peu moins de quatre ans, c’est la 5e opération de croissance externe. Et depuis l’an passé, il s'agit déjà de son 4e rachat après les reprises du madrilène Joysa (mars 2019), du francilien Veltis et ex-adhérent chez Adeo (octobre 2019), puis d'EPI Center (décembre 2019). Dans un entretien à la rédaction de Zepros Quo en mars dernier, Pierre Manchini, le président de RG, rappelait que « dans une profession qui reste encore plutôt atomisée tant en France qu’en Europe, le groupe se développe de plus en plus via des acquisitions décidées depuis ces dernières années ». Avec la volonté clairement affichée de « jouer un rôle influent sur ces marchés ». En France, le marché des EPI (tous métiers confondus) évolue depuis plusieurs années dans un étiage de l’ordre de 1 Md€ HT**.

* Le Groupe RG est membre du Synamap à l’instar du Groupe Cofaq, d'EPI Center, de Protecthoms et du Réseau Socoda. À ce jour, ce n’est pas le cas du Groupe Lems. – ** Estimations distributeurs vs un peu plus de 1,2 Md€ HT selon le Synamap (chiffre 2019).

Similitudes et synergies

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Tout comme RG fondé en 1987 du regroupement de quatre entité régionales (Amiet, Cévenole de Protection, Gerin et Fiprotec), le Groupe Lems – créé en 1986 à Feyzin, dans le Rhône, par l’actuel gérant Franck Semet – se présente comme « un acteur reconnu de la gestion des EPI de catégorie 3 (prévention des risques mortels) », souligne le repreneur dans un communiqué publié ce 8 juillet en fin de journée. Ses expertises ? La fourniture, la location, la maintenance, la gestion intégrée de parcs (via une e-solution sur un portail web dédié), ainsi que la formation pour le compte de clients industriels. « Aujourd’hui, le cœur de cible clients est l’industrie chimique, pétrochimique » et sidérurgique, mais « le BTP fait clairement partie des futurs axes de développement », confie un porte-parole du Groupe RG. Actuellement, Lems s’appuie sur un réseau de six plateformes techniques régionales – les “SafetyShop” selon le vocable interne – et arrosent la vallée du Rhône (Feyzin - 69), PACA (Martigues - 13), la Normandie (Harfleur - 76), le Grand-Est (Saint-Avold - 57), le Sud-Ouest (Artix - 33) et la Bretagne (Donges - 44). Ces deux dernières implantations ont été ouvertes, respectivement, début février et fin septembre 2019. Afin d’intervenir « au plus près des installations de ses clients dans l’Hexagone », Lems dispose également de « plusieurs sites déportés », précise encore RG. Référençant treize marques principales ayant pignon sur rue, le groupe serait reconnu « plus particulièrement » pour son offre et ses services dans le domaine des systèmes de détection gaz (fixes et portables ; mono gaz, mono gaz jetable, multigaz, balises…) et de protection respiratoire. À ce titre, le distributeur est certifié MASE* depuis 2016.

Cité dans le communiqué, Pierre Manchini souligne que « les activités et les savoir-faire du Groupe Lems viennent compléter ceux de notre plateforme dédiée aux EPI de catégorie 3 (EGID 3) » : une nouvelle activité que le groupe déploie depuis bientôt trois ans. En écho, Ludovic Kermarrec qui dirige Lems évoque, lui, « une étape importante dans le développement de [son] entreprise ». En poste depuis cinq ans, il se dit « confiant quant aux synergies opérationnelles à venir entre nos plateformes techniques régionales et les agences commerciales du Groupe RG [27 sites dans l’Hexagone] ». Si l’actuelle crise sanitaire a – sans doute ! – mis en exergue « la prise de conscience croissante de la nécessité de protéger les personnels au travail », selon Pierre Manchini, son homologue chez Lems estime, pour sa part, que « de ce rapprochement naîtra une offre de services uniques permettant de répondre aux besoins des comptes nationaux à la recherche de services locaux, de réactivité et de consolidation des données ». D'ailleurs, dans cette optique, les deux nouveaux partenaires ont indiqué qu'ils prévoient de « mettre l’accent encore davantage sur la formation des utilisateurs d’EPI de catégorie 3 ». Stéphane Vigliandi

* Certification MASE (pour “Manuel d’amélioration sécurité des entreprises”) : ce référentiel commun à celui de France Chimie (ex-UIC jusqu’en 2018) repose sur un système de management s’inscrivant dans une démarche d’amélioration continue des performances Sécurité-Santé-Environnement des entreprises.

EN PHOTODans le giron du fonds LBO France depuis bientôt trois ans, le Groupe RG continue d’appuyer sur l’accélérateur de la croissance externe. En rachetant le lyonnais Lems, ce n’est peut-être pas tant l'intégration d'un CA supplémentaire qui l’intéresse que son expertise dans les EPI ciblant les risques mortels. Selon le repreneur, le Groupe Lems a enregistré un CA de « près de 6 M€ » (contre 1,545 M€ HT en 2014 : à +7,6% vs 2013 selon Manageo.fr pour un résultat d’exploitation de 376 k€). En 2019, le Groupe RG a revendiqué un CA de 208-209 M€ HT.

ACCIDENTS DU TRAVAIL • DES CHIFFRES STABILISÉS EN 2018

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Selon les dernières données de L’Assurance Maladie-Risques professionnels, la sinistralité a été en légère hausse en 2018* : à +2,9 % par rapport à 2017, en raison principalement de la reprise économique. La Sécurité Sociale a recensé 651 103 nouveaux accidents du travail reconnus (tous secteurs confondus).

* Chiffres publiés en décembre 2019

En revanche, leur fréquence s’est stabilisée à « un niveau historiquement bas » : autour de 34 accidents du travail pour 1 000 salariés depuis cinq ans. Il y a vingt ans, la prévalence était de l’ordre de 45 pour 1 000.

Dans le secteur de la construction et le BTP, 42 % des compagnons âgés de plus de 15 ans déclarent avoir été victimes au moins d’un accident de travail depuis le début de leur carrière. Régulièrement, l’OPPBTP rappelle pourtant l’importance – et l’obligation ! – du port des EPI sur les chantiers et en atelier.

Stéphane Vigliandi
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