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Et si on stockait la chaleur estivale, au fond ?
Publié le 15/10/2019
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La société Accenta vient de lever 4,7 M€ « pour démocratiser le bâtiment bas carbone ». Son p-dg, Pierre Trémolières, nous dévoile précisément de quoi il retourne : « C’est une technologie de stockage inter-saisonnier de la chaleur couplé à une chaufferie intelligente pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Notre logiciel va choisir la solution la plus efficace en fonction des besoins thermiques du bâtiment. Nous allons chercher l’optimum énergétique ». Car, dans le contexte global de transition énergétique et environnementale, afin de limiter le réchauffement climatique, il est urgent de réduire les émissions de CO2. Dans un bâtiment en exploitation, la fonction « chauffage-climatisation » pourrait concentrer un maximum de gains.
Le p-dg d’Accenta souligne : « Les autres technologies existantes optimisent les consommations du bâtiment, mais leurs gains sont de 10, 15 ou 20 %. Notre technologie qui s’intéresse au rendement thermodynamique des pompes à chaleur diminue drastiquement les consommations en améliorant structurellement ce rendement, ce qui permet d’émettre beaucoup moins de CO2 en boutant hors du bâtiment le gaz et le fioul ». Techniquement, le système électrique présente un haut rendement : en été, il profite de la chaleur perdue de la climatisation, qui est récupérée et stockée dans le sous-sol. De l’électricité photovoltaïque fera tourner une (ou des) PAC : la surproduction estivale, d’habitude remise sur le réseau, sera donc transformée en chaleur, elle aussi injectée dans le sol. Un couplage avec des panneaux solaires hybrides, produisant à la fois de l’électricité et de la chaleur valorisable, aurait d’ailleurs tout son sens nous confirme Pierre Trémolières. « En l’état, le coefficient de performance pourra atteindre les 6 ou 7, avec une électricité peu chère et décarbonée », annonce-t-il. En hiver, le bâtiment viendra puiser cette chaleur, enfouie à plus d’une centaine de mètres de profondeur (selon la nature du sol). La chaufferie bas carbone peut ainsi diviser par deux l’empreinte carbone du poste chauffage-climatisation.
Le p-dg d’Accenta souligne : « Les autres technologies existantes optimisent les consommations du bâtiment, mais leurs gains sont de 10, 15 ou 20 %. Notre technologie qui s’intéresse au rendement thermodynamique des pompes à chaleur diminue drastiquement les consommations en améliorant structurellement ce rendement, ce qui permet d’émettre beaucoup moins de CO2 en boutant hors du bâtiment le gaz et le fioul ». Techniquement, le système électrique présente un haut rendement : en été, il profite de la chaleur perdue de la climatisation, qui est récupérée et stockée dans le sous-sol. De l’électricité photovoltaïque fera tourner une (ou des) PAC : la surproduction estivale, d’habitude remise sur le réseau, sera donc transformée en chaleur, elle aussi injectée dans le sol. Un couplage avec des panneaux solaires hybrides, produisant à la fois de l’électricité et de la chaleur valorisable, aurait d’ailleurs tout son sens nous confirme Pierre Trémolières. « En l’état, le coefficient de performance pourra atteindre les 6 ou 7, avec une électricité peu chère et décarbonée », annonce-t-il. En hiver, le bâtiment viendra puiser cette chaleur, enfouie à plus d’une centaine de mètres de profondeur (selon la nature du sol). La chaufferie bas carbone peut ainsi diviser par deux l’empreinte carbone du poste chauffage-climatisation.
Idéal pour le tertiaire mais également pour les écoquartiers ou les entrepôts
Ce stockage est dit « Borehole thermal energy storage » (BTES). Il correspond à un petit champ de sondes géothermiques, puisque la densité de calories apportées est importante. La solution Accenta serait, selon les dires de la société, éligible à la quasi-totalité du territoire français. « Trois ans de R&D ont été nécessaires pour améliorer la performance de ce stockage inter-saisonnier », nous précise le p-dg. Son rendement est ainsi passé de 70 à 98 %. « On ramène presque autant de chaleur qu’il en a été injecté ». Le système est contrôlé par de l’intelligence artificielle, capable grâce aux prévisions météorologiques et aux habitudes des occupants, d’anticiper les besoins thermiques du bâtiment. Si la solution semble davantage orientée vers le tertiaire et les bâtiments publics, l’entreprise assure qu’elle pourra également répondre aux besoins du logement collectif, notamment dans les villes moyennes et la grande couronne, où les travaux géothermiques seront moins complexes que dans un hyper-centre urbain. Selon la configuration, le temps de retour sur investissement serait de 5 à 10 ans. Pierre Trémolières renchérit : « C’est de 2 à 5 fois moins cher qu’un programme de travaux extensifs sur l’enveloppe ». Le chef d’entreprise estime que le BTES serait particulièrement indiqué dans l’alimentation des réseaux de chaleur, afin de maximiser leur taux de renouvelable.
Outre le siège social d’Airbus à Toulouse, qui utilise le logiciel de contrôle intelligent, la solution Accenta pourrait être déployée dans de nombreuses localités : la société travaille avec Eurovia, pour tirer parti de la route solaire thermique, et avec Icade, pour alimenter un éco-quartier au nord de Paris. « La levée de fonds réalisée auprès de deux investisseurs, d’un côté le fonds de capital-risque Serena spécialisé dans le digital et de l’autre Eren Groupe, un industriel des EnR, servira à financer de la R&D. Nous allons embaucher 20 personnes pour le machine learning, l’IA, et ainsi apporter des outils aux bureaux d’études et aux gestionnaires de chaufferies ». Interrogé sur la concurrence d’autres startup, comme l’américaine Dandelion, soutenue par Google, qui développe également du stockage géothermique pour la CVC, Pierre Trémolières conclut : « Il y aura une bataille à l’international avec les GAFAM. Car le stockage thermique est beaucoup plus vertueux que le stockage électrochimique en usage stationnaire ».
G.N.
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