
Dès 2026, Point.P et CarbiCrete produiront des blocs béton “bas carbone” près de Lille [MàJ]

[MISE À JOUR] Après avoir noué un accord de coopération mi-2023, l’enseigne de Saint-Gobain et le canadien CarbiCrete (spécialiste des bétons à moindre impact CO2) ont officialisé l’ouverture d’une unité de fabrication à Don, dans le Nord. Démarrage de la production : au cours du premier trimestre 2026.
Le tandem Point.P-CarbiCrete annonce l’arrivée prochaine de leurs premiers parpaings “stockeurs de carbone” sur le marché hexagonal. C’est « une grande première en France », de l’aveu même de Nicolas Godet, le directeur général de Point.P. C’est aussi le point d’orgue d’un accord de coopération que le leader tricolore du négoce Bâtiment et l’industriel québécois avaient scellé fin mai 2023 lors du 6e sommet international ChangeNow à Paris.
Aujourd’hui, leur partenariat s’apprête à entrer dans sa phase opérationnelle. Dans un récent communiqué commun, la filiale de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB France) et CarbiCrete (contraction de “carbone” et “concrete”, béton en français) indiquent que la fabrication de leurs premiers blocs béton sans ciment séquestrant le CO2 sera lancée « au premier trimestre 2026 ».
Selon nos informations, la ligne de production est implantée dans une usine déjà existante et qui se situe à Don, près de Lille (Nord).
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Publication d’une FDES en 2026
Spécialiste des solutions de construction dites “bas carbone” et basé à Montréal, CarbiCrete a mis au point ce qu’il qualifie d’« innovation de rupture » sur le marché du BTP.
De quelle manière ? « La technologie repose sur la réaction du CO2 avec des sous-produits industriels tels que les laitiers d’aciérie […] qui remplacent intégralement le ciment, séquestrent le CO2 et assurent ainsi le durcissement du béton », détaillent les deux partenaires.
Avec CarbiCrete, « nous démontrons que le bloc béton sobre en carbone n’est plus un concept de laboratoire, mais une solution tangible, fiable et prometteuse. Et ceci sans changer le geste de l’artisan. »
Nicolas Godet, DG de Point.P
Selon de premières évaluations, l’empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie devrait être « inférieure d’environ 60 % par rapport aux blocs standards ». D’ailleurs, une fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) « validée par une tierce partie » sera publiée « début 2026 ». Y seront mentionnées entre autres « des valeurs précises » relatives au poids CO2 du produit.
Une capacité de production doublée entre 2026 et 2028
D’après Point.P, l’usine nordiste permettra de sortir « 20 000 tonnes dès la première année ». Avant une montée en charge estimée des capacités de production de l’ordre de « 40 000 tonnes à trois ans ».
L’industrialisation du procédé de CarbiCrete dans l’Hexagone fait suite à une phase d’expérimentation menée au Québec depuis 2023. Et qui a démontré « la robustesse de la technologie » et « sa viabilité économique ».
Jacob Homiller, le PDG de CarbiCrete cité dans le communiqué, se félicite que « notre entrée sur le marché français est un moment charnière […]. Cette avancée ouvre la voie à une adoption plus large de notre technologie en Europe et au-delà ».
Après Terlian fin 2023, son procédé constructif à base de terre excavée, Point.P poursuit ainsi sa démarche de décarbonation des matériaux de construction qu’il commercialise – à l’image de certains de ses confrères négociants indépendants, mais aussi d’autres industriels du béton.
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