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Saint-Gobain affiche des marges records au premier semestre 2023

Stéphane Vigliandi
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Saint-Gobain - Hall d'accueil, immeuble "Les Miroirs".

Sur les six premiers mois de l’année, le géant mondial des matériaux de construction a enregistré un chiffre d’affaires et un résultat net en repli. Mais la marge d’exploitation atteint son « plus haut historique ».

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À l’issue d’un premier semestre qualifié de « record », Saint-Gobain a fait plus que résister dans un climat d’affaires chahuté. « Dans un environnement macroéconomique difficile, le groupe a montré une nouvelle fois la force de sa stratégie “Grow & Impact” [en place depuis quatre ans] et la résilience de son modèle opérationnel décentralisé. […] Saint-Gobain a atteint au premier semestre de nouveaux plus hauts en termes de résultats, de marge et de création de valeur », s’est félicité son directeur général Benoit Bazin lors de la publication des résultats semestriels le 26 juillet.

À 24,95 Md€, le chiffre d’affaires a baissé de 2,1 % comparé au premier semestre 2022, tandis que le résultat net consolidé (à 1,49 Md€) a enregistré un repli de 15,7 %. En revanche, le résultat d’exploitation s’inscrit à un niveau « record » : à 2,813 Md€, soit 200 M€ au-dessus du consensus des analystes financiers.

Quant à la marge d’exploitation du groupe, elle a progressé « à un nouveau plus haut historique de 11,3% au premier semestre 2023, contre 11 % au premier semestre 2022 », selon le communiqué. « Saint-Gobain est au rendez-vous des attentes et des promesses avec des niveaux de performance records », a d’ailleurs indiqué Benoit Bazin.

Dorénavant, l’Amérique du Nord, l’Asie et les pays émergents drainent plus de 60 % du résultat d’exploitation du groupe Saint-Gobain.

Stabilisation de l’inflation ?

« Cette surperformance est aussi le résultat d’investissements ciblés en capacités de production ou en acquisitions comme par exemple Building Products of Canada (BPC) », a-t-il ajouté. Mi-juin dernier, le groupe a conclu un accord définitif pour racheter ce fabricant d’éléments de toiture et d’isolation (environ 300 M€ de CA en 2022, 460 salariés et trois usines au Canada) pour un montant de 1,325 milliard de dollars canadiens (±925 M€).

Cette opération ne fait que confirmer sa volonté de se renforcer sur les marchés nord-américains où Saint-Gobain a déjà investi plus de 5 milliards de dollars américains depuis 2020. Par zones géographiques, les résultats du groupe ont été tirés par l’Amérique du Nord (croissance de 5,5 % avec une marge opérationnelle de 17,8%) et l’Asie-Pacifique (+6,4 % et 12,5 %).

Si les volumes de ventes (-6,3 %) ont été affectés par la crise de la construction neuve, en particulier en Europe, les hausses tarifaires ont joué un effet compensateur. Avec un effet prix à +7,9 % sur le premier semestre, mais qui tend à se stabiliser en séquentiel : +10,2 % au premier trimestre 2023 et +5,9 % au deuxième trimestre.

MaPrimeRénov’ : “la” bonne nouvelle

« En Europe de l’Ouest, la rénovation – notre plus grand marché – continue comme attendu de bien résister avec des mesures de soutien et des réglementations pour accélérer l’évolution vers la neutralité carbone. Par ailleurs, les besoins structurels de construction neuve s’accroissent, même si l’activité est amputée temporairement par les surcoûts de financement », a estimé Benoit Bazin.

L’activité s’est toutefois rétractée de 3,7 % en Europe du Nord sur le semestre, tandis que les ventes ont continué de progresser de 2,6 % dans la zone Europe du Sud (dont la France), Moyen-Orient et Afrique.

Dans cette région, les politiques de soutien à la rénovation ont contribué à porter le marché. Le DG de Saint-Gobain s’est d’ailleurs félicité de la hausse de 66 % du budget de MaPrimeRénov’ qui passe de 2,4 Md€ par an à 4 Md€ dès 2024. C’est une enveloppe toutefois plus de deux fois inférieure par rapport à ce que Benoit Bazin juge nécessaire afin d’engager un vrai plan Marshall pour accélérer la rénovation énergétique en France.

Reste que Saint-Gobain qui se définit comme « la référence sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la rénovation », revendique avoir « continué à enregistrer des gains substantiels de parts de marché » sur les six premiers mois de 2023.

Matériaux et solutions pour conquérir de nouveaux marchés

• Ecocem et Saint-Gobain ont annoncé le 12 juillet un partenariat pour développer et commercialiser des solutions de liants, bétons et mortiers à faible empreinte carbone.

• CarbiCrete. Lors du 6e sommet international ChangeNOW fin mai à Paris, le groupe a annoncé la signature d’un partenariat avec la start-up canadienne CarbiCrete pour produire des blocs béton sans ciment qui séquestrent le CO2.

Développement de solutions innovantes basées sur des polymères et céramiques de performance destinées, par exemple, au transport d’hydrogène et à la résistance au feu des batteries pour véhicules électriques.

Stéphane Vigliandi
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