Pour la FFB, des signes de reprise du neuf dans une conjoncture 2025 fragile

, mis à jour le 26/06/2025 à 17h25
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Chantier construction logement

Pour son dernier point d'activité, la Fédération Française du Bâtiment a mis en avant les signaux encourageants du côté du neuf mais aussi les incertitudes qui demeurent sur l’ensemble de la filière. « La FFB ne baisse pas la garde ! », c'est en substance ce qu'à laissé entendre le président Olivier Salleron. 

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La FFB a dévoilé les derniers chiffres de l'activité Bâtiment enregistrés entre janvier et avril 2025, après un tout début d'année peu lisible, les mises en chantier de logements progressent de 7,7 % par rapport à la même période un an plus tôt. Ce rebond est principalement tiré par le logement collectif, en hausse de 10,5 %, bénéficiant de la mise en œuvre effective des programmes de relance portés par Action Logement et CDC Habitat. L’habitat individuel enregistre également une évolution positive, quoique plus modérée (+4,4 %). (voir aussi)

Le dynamisme est encore plus marqué du côté des autorisations de construire, qui affichent une croissance de 11,9 % sur la période. Là encore, le collectif mène la danse (+14,1 %), suivi par l’individuel (+8,3 %). Cette progression varie selon les zones géographiques : les zones B1, B2 et C enregistrent des hausses soutenues (respectivement +15,9 %, +14,1 % et +16,1 %), tandis que la zone tendue A-Abis reste quasi stable (+1,0 %).

Du côté des bâtiments non résidentiels neufs, la tendance reste contrastée mais s’améliore. Les surfaces mises en chantier reculent encore légèrement (-2,3 %), un tassement cependant bien moindre que les reculs antérieurs. La situation reste tendue pour les bureaux (-12,4 %) et les bâtiments publics (-7,1 %), alors que les autorisations de construction non résidentielle repartent à la hausse (+5,6 %). Toutefois, certains segments demeurent dans le rouge : bureaux (-14,9 %), équipements publics (-2,5 %) ou hôtellerie (-1,9 %).

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FFB COnjoncture 2025


 

Amélioration-entretien : la situation encore préoccupante

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Activiité rénovation énergétique FFB

Entre les premiers trimestres 2024 et 2025, l’activité recule de 1,2 % en volume, un repli généralisé à la fois au logement (-1%) et aux bâtiments non résidentiels (-1,5 %). En particulier, la rénovation énergétique dans le logement subit un nouveau recul (-0,6 %), freinée par les difficultés persistantes autour du dispositif MaPrimeRénov’. En revanche, la rénovation énergétique des bâtiments non résidentiels poursuit sa progression (+3,3 %). Malgré cela, les prévisions estivales restent orientées à la baisse pour l’ensemble du secteur.

Sur le front de l’emploi, la tendance est également négative. Le premier trimestre 2025 affiche une contraction de 2,4 % des effectifs dans le bâtiment par rapport à l’an dernier, soit environ 33 000 postes supprimés, dont 25 000 salariés. Les perspectives restent sombres, les chefs d’entreprise de plus de dix salariés exprimant un pessimisme croissant quant à l’évolution de l’emploi salarié dans les mois à venir.

Signe d’un climat économique tendu, la situation de trésorerie des entreprises reste stable mais sous surveillance, avec une inquiétude montante face à l’allongement des délais de paiement. En parallèle, le décrochage entre les prix du bâtiment, en baisse de 1,2 %, et les coûts de production, en hausse de 1,4 %, fragilise les marges. Résultat : une baisse de 0,5 point du taux de marge opérationnelle au premier trimestre 2025. Une tendance que les entreprises anticipent comme durable, plusieurs d’entre elles déclarant en juin s’attendre à une nouvelle baisse des prix de vente d’ici trois mois.

Les attentes de la FFB sur la loi de Finances 2026

• a minima, la préservation du budget de MaPrimeRénov’, soit 2,3 milliards d’euros d’engagement État, auxquels s’ajouteront des CEE majorés pour accompagner l’accélération des rénovations d’ampleur ;
• le maintien du PTZ neuf ré-élargi à tout le territoire et à tous les types de bien, d’autant qu’il est aujourd’hui prévu jusqu’à fin 2027 ;
• mais aussi la mise en place du statut du bailleur privé, seul à même de réalimenter un marché locatif encalminé depuis la fin du Pinel.

Au sujet de la RE2020 et de la REP PMCB

Olivier Salleron a évoqué les deux autres dossiers en cours de réflexions

 Sur la RE 2020 et la question des surcoûts
« La FFB a remis à Robin Rivaton [la ministre Valérie Létard lui a confié une mission d’évaluation et d’observation de la RE 2020 et de son jalon 2028 : Ndlr] une étude sur les surcoûts liés au seuil 2028 de la RE 2020 et les impacts sur les marges des entreprises du Bâtiment. Le surcoût est plus ou moins de +7,5 % en résidentiel et individuel collectif. Nous le ferons ensuite pour les immeubles de bureaux. (...)  Avec une réglementation qui évolue en gros tous les trois ans, cela complexifie les choses.
D’autant qu’il n’existe pas suffisamment de FDES et de PEP sur les matériaux avec le risque que la filière n’arrive pas à franchir la marche 2028. Il faut revoir rapidement toutes ces fiches (mais elles sont propres à la réglementation française) pour avancer : c’est une demande forte de la FFB. »

Sur  la REP PMCB et  le moratoire 

« Sur les seuls métiers du second œuvre, seuls 7 % de l’objectif de collecte fixé par les pouvoirs publics est atteint. Le dispositif reste trop complexe aujourd’hui. La FFB sera très attentive et force de proposition pour sortir de cette période de moratoire. Il faut simplifier le système. (...) « La FFB a déjà exprimé son souhait à plusieurs reprises d’exclure de la REP tous les déchets inertes issus des chantiers de gros œuvre et du bois construction. Il y a une liste de quatre ou cinq métiers que nous souhaitons voir sortir de la REP. »

 

Journaliste depuis plus de 20 ans, Marie-Laure dirige les rédactions du Pôle Bâtiment de Zepros depuis 2014, pilotant contenus et événements autour des enjeux de transition écologique, numérique, réglementaire et d’innovation.
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