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Face à un marché français bouché, WC Loc élargit ses horizons

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Enygea, spécialiste des sanitaires mobiles pour les chantiers, diversifie son offre et recherche des relais de croissance à l’international. Hervé Montagne, son p-dg, souhaite ouvrir des filiales dans 2 à 3 nouveaux pays par an, tout en proposant de nouveaux services d’entretien des bases de vie et de potabilisation de l’eau.

Le groupe Enygea et sa marque la plus connue, WC Loc, sont en pleine santé. L’expert de l’hygiène sur les chantiers est ainsi passé de 50 personnes et 4 M€ de chiffre d’affaires en 2007 à 300 employés et 40 M€ en 2019 ! Une réussite qu’explique Hervé Montagne, le président de l’entreprise : « La croissance a été organique, avec un maillage plus fort sur le territoire soit 12 agences et une trentaine de dépôts en France, une gamme plus étoffée de produits et de services, mais également externe, avec une quinzaine d’acquisitions en 12 ans ». La maison-mère agit ainsi comme une holding « active », en gérant les services centraux, laissant aux agences opérationnelles la gestion de la relation client.

Le dirigeant analyse le marché français : « Il a évolué mais son développement n’est pas suffisant par rapport à ce qu’il est au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis. La réglementation française est complexe, avec plusieurs ministères en charge, dont celui du Travail et celui de l’Environnement. Et le code du Travail pour les toilettes de chantier date de 1965... ». Si le responsable de WC Loc espère faire évoluer les textes pour inciter à l’implantation de sanitaires sur les chantiers de courte durée (moins de 4 mois), il assure principalement « rechercher la croissance à l’international ». Déjà présente en Belgique et au Portugal, la société envisage de pousser vers le sud et le Maghreb, où les cabines utilisées en Europe pourraient connaître une deuxième voire une troisième vie.

Valoriser les biodéchets en bioressources

Mais Hervé Montagne souhaite également diversifier ses métiers et présenter un profil d’entreprise moins vulnérable. Il poursuit : « Aujourd’hui nous réalisons 60 % de notre chiffre d’affaires sur les chantiers et 40 % dans l’événementiel. Mais heureusement que nous ne faisons pas que de l’événementiel en ce moment, avec les annulations liées au coronavirus qui surviennent aujourd’hui ! L’idée est donc de ne pas être que sur le sanitaire pur en France ». Enygea mise donc sur d’autres activités, dont Waterlab, pour la potabilisation d’eau sur site et le traitement des eaux usées, ou encore BasesClean, une offre d’entretien des bases de vie. Le groupe mise sur son maillage territorial et son expertise des installations temporaires, notamment pour l’organisation de tournées sur tous les chantiers et sites.

Le groupe nordiste mise également sur le développement durable et la responsabilité sociétale puisqu’elle travaille à de multiples pistes de réduction de son empreinte environnementale. Par la récupération et la réutilisation d’eau de pluie par exemple. Car les toilettes autonomes ont une très faible consommation qu’il serait possible de couvrir avec ces apports. En installant également des panneaux solaires sur les cabines pour les rendre autonomes énergétiquement ensuite. Ou encore, en imaginant de valoriser les biodéchets récoltés en les transformant en engrais. Par le procédé « UriBoost » (EcoSec), l’urine pourrait précipiter en cristaux de struvite. Pour les toilettes sèches, le compostage se fait déjà à Verberie (Oise). L’intérêt sera double : moins solliciter les stations d’épuration et remplacer des produits fertilisants issus de la chimie par des productions plus... naturelles. La société rappelle qu’une personne produit 500 litres d’urine par an soit largement de quoi fertiliser 400 m2 de cultures. Un avenir durable se trouve peut-être dans cet or liquide qui s’ignore.

G.N.

Quelques chiffres :

15 000 équipements en France pour la seule marque WC Loc

Quatre solutions différentes : toilettes autonomes avec recirculation, toilettes sèches avec compost, toilettes sous-vide et toilettes raccordables

Consommation de 19 litres d'eau pour 500 passages/WC (avec techno de recirculation)

Une vidange par semaine pour chaque équipement installé

Grégoire Noble
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