Faute de vacances à l’étranger, les Français veulent améliorer le confort de leur foyer
[Zepros Bâti] Après deux mois de confinement, les Français souhaitent améliorer leur cadre de vie, à défaut de pouvoir profiter d’horizons plus exotiques. Ils sont nombreux à déclarer vouloir rénover leur logement d’ici à la fin de l’année. Mais pour quelles raisons et quel budget ?
À en croire l’enquête Cofidis/CSA Research, les Français seraient familiers des travaux d’entretien, d’embellissement voire de rénovation. Sur le millier de personnes interrogées, les trois-quarts en auraient déjà fait chez eux et les deux-tiers l’auraient fait récemment (moins de 2 ans) généralement ceux qui viennent de s’établir dans la vie. Plus de la moitié des répondants aurait même l’intention d’entreprendre prochainement des travaux de rénovation, dont un tiers d’ici à la fin de l’année. Propriétaires (86 %) et retraités (78 %) sont largement représentés, mais les 25-34 ans et les CSP+ pourraient être les moteurs de cette demande. Mathieu Escarpit, directeur Marketing de Cofidis, analyse : « Le confinement a renforcé cette tendance et, malgré la crise économique qui s’amorce, les Français maintiennent leurs envies de réaliser des travaux de rénovation ».
Rats des villes et rats des champs ont des projets différents
Leur envie ? Améliorer leur confort de vie et l’agrément (52 %) et éviter la vétusté du logement (32 %). Les travaux envisagés sont donc principalement des interventions de décoration des pièces de vie (48 %) – murs, sols, plafonds – ou rénovation des pièces d’eau (32 %). Des projets intéressent les locataires et les résidents en appartement, nombreux en Île-de-France. La rénovation énergétique, utile pour réduire les consommations mais onéreuse, passe donc au second plan : un Français sur quatre seulement considère cette option. Les principaux intéressés sont à l’opposé des précédents : ils vivent dans des villes petites ou moyennes (35 %) et sont propriétaires de maisons (28 %). À choisir, les répondants feront d’abord isoler leur logement (38 %) avant d’optimiser leur système de chauffage.
Se pose alors la question du budget, qui risque de freiner les ardeurs de certains. Le montant moyen envisagé est de 9 550 €, mais cette somme varie fortement suivant les catégories sociales. Les plus jeunes (18-24 ans) ne consentiront « que » 6 400 € en moyenne, avec un quart d’entre eux qui ne pourront même allouer que 1 000 € ou moins à ce projet. Les retraités se situeront dans la moyenne (9 480 €) tandis que les professions intermédiaires et supérieures débloqueront des montants plus élevés, situés aux environs de 10 100 €. Toutefois, un tiers des Français affirme que le manque de budget sera le principal écueil, notamment chez les CSP- « dont la situation financière risque de se dégrader dans les prochains mois », note Cofidis. Pour financer leurs travaux, les répondants mobilisent leur bas de laine avec des sommes mises de côté à cet effet (50 %, notamment les 50-64 ans) ou en ponctionnant sur le budget courant du foyer (40 %, principalement chez les plus modestes). En complément, certains auront recours au crédit (17 %, surtout les plus jeunes). Mais très peu feront appel aux dispositifs d’aides publiques (9 %). Ces derniers sont mal connus (65 %) et ne soutiennent que les travaux qui sont efficaces énergétiquement. La nouvelle campagne de communication sur « MaPrimeRénov’ » sera essentielle pour les informer.
Pour réduire le montant des travaux, les Français envisagent de réaliser eux-mêmes les interventions (61 %) et ils ne seront que peu nombreux à vouloir déléguer l’intégralité du chantier à un ou des professionnels (17 %). Les bricoleurs ne feront appel aux artisans que pour les interventions les plus compliquées. Côté outillage, la tendance sera également à l’allègement des coûts en faisant appel à la location de matériels (72 %, principalement les 35-49 ans), l’achat d’occasion ou en discount (66 %) voire à la location entre particuliers (58 %). Cofidis signale d’autres « bons plans », comme l’achat de produits de grandes marques lors de ventes privées (57 %) ou l’emprunt et le troc entre particuliers (49 %, surtout des jeunes de moins de 35 ans). Des résultats qui confirment ceux déjà observés en 2019 : le montant charnière était alors de 5 000 €, que ce soit pour l’isolation ou le remplacement du chauffage. Auto-financeurs, les Français ne recouraient que peu au crédit (14 % selon Ispos et le Club de l’amélioration de l’habitat) ou aux aides publiques (8 %). Les entrepreneurs - autres que le 2nd oeuvre - devront prendre en compte tous ces paramètres pour proposer des offres adaptées, soutenues par les pouvoirs publics et capables de convaincre les Français de l’intérêt de ces travaux sur le confort, la santé ou la valeur patrimoniale du logement.
G.N.
Méthodologie : étude réalisée du 16 au 20 mars 2020 par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon représentatif de la population française (selon le sexe, l’âge, la catégorie socio-professionnelles, la région et la taille de l’agglomération de résidence) de 1 008 personnes majeures.