Image
Pavé tok

[Mobilités propres] Le groupe Plattard teste un carburant à base de colza 100 % “Made in France”

Stéphane Vigliandi
Image
Partager sur

EN PHOTO • « Renouvelable, biodégradable à 100 % » et issu du colza cultivé dans l’Hexagone, l’Oleo100 produit par Saipol, filiale du groupe Avril, a déjà fait quelques adeptes dans la filière du BTP : notamment Bergerat Monnoyeur (concessionnaire des véhicules Caterpillar), le cimentier Vicat, Vinci Énergies ou encore, désormais, le groupe familial Plattard accélèrent la transition écologique de leurs flottes.

[Zepros Négoce] Déjà engagé dans une démarche d’économie circulaire, le groupe familial basé dans le Rhône lance une phase pilote avec un substitut au GNR (gazole non routier) en vue de réduire l’empreinte carbone de ses tournées de livraison de proximité.

Si dans sa newsletter de juin “Quoi de neuf ?”, la filiale du groupe Samse (34 % du capital*) salue le report de la suppression de l’avantage fiscal sur le GNR du 1er juillet 2021 à janvier 2023, elle vient aussi d’annoncer qu’elle « continue sa route vers une mobilité durable ». Dans un communiqué publié au début du mois, l’ETI familiale indique avoir validé sur son site de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, l’installation d’une cuve de carburant végétal : l’Oleo 100. Dévoilé fin 2018 par le groupe Avril, ce substitut au GNR est produit en France par sa filiale Saipol. Présente en France et à l’international, l’entreprise – positionnée à l’origine sur les filières agro-alimentaire et de la nutrition animale – s’est diversifiée dans les métiers de la chimie et des énergies renouvelables. Sur le portail dédié à Oleo 100, son promoteur rappelle que ce carburant alternatif est issu d’une coproduction de protéines végétales locales (les esters méthyliques de colza) pour l’alimentation des élevages. De type B100 (voir encadré ci-dessous), il est « destiné à l’alimentation des moteurs thermiques à allumage par compression ». Alors qu’un partenariat a été noué fin 2020 avec Renault Trucks pour tenter de « lever les freins techniques et financiers » en vue de développer une filière B100 100 % française, Vicat devrait adopter l’Oleo 100 pour sa flotte d’engins de carrière dans une quinzaine de sites au cours de l’été 2021. En février dernier, le cimentier rappelait dans un communiqué que « dès 2018, [il] s’est investi dans l’usage de ce carburant vert en équipant sa filiale SATM de camions compatibles à l’utilisation du B100 d’Oleo100 ».

Depuis le printemps, cette alternative au GNR est expérimentée pour le fret ferroviaire sous la Manche. De son côté, le groupe que préside Jacques Plattard est engagé « depuis de nombreuses années » – comme d’autres acteurs de négoce Bâtiment – dans le transport fluvial. Sur le bassin Rhône-Saône, il utilise des barges convoyant « jusqu’à 4 000 tonnes de matériaux » ; soit « à chaque voyage, l’équivalent de 180 camions », précise l’entreprise. Cette fois-ci, elle indique franchir « une nouvelle étape vers une mobilité durable » en ayant recours à l’Oleo100. Après la mise en service d’une cuve dédiée au siège social de Villefranche-sur-Saône, Plattard va mener une campagne d’essais sur quatre camions pilotes « pour effectuer les livraisons de proximité ». Sur sa plaquette de présentation, il revendique « plus de 50 000 livraisons par an » pour la seule activité de sa branche Négoce. Selon Saipol, l’Oleo100 est un carburant « biodégradable » permettant en moyenne de réduire de 60 % les émissions de CO2 « sur l’ensemble du cycle de vie du carburant ». Et « jusqu’à 80 % des émissions de particules fines pour un coût-iso gazole ». Cet essai de Plattard dans la capitale du Beaujolais sera-t-il transformé dans d’autres filiales du groupe Samse ? Dans son rapport annuel 2020, le distributeur grenoblois rappelle quoi qu’il en soit qu’il est engagé dans une « démarche de réduction des gaz à effet de serre ». Stéphane Vigliandi

* Participation opérationnelle au 31/12/2020

Le B100 : une fiscalité spécifique

Produit à partir du colza, ce type de biocarburant est soumis à des normes européennes et françaises strictes. Son utilisation est autorisée en France depuis le 29 mars 2018 et fait l’objet d’une fiscalité particulière. Selon l'entreprise Saipol qui produit depuis deux ans l’Oleo100 sur trois sites, son alternative au GNR « respecte des standards de qualité qui vont au-delà de la législation française en vigueur sur le B100, afin de répondre aux attentes des constructeurs automobiles les plus exigeants ».

⚠️ Pour en savoir + sur les biocarburants

Stéphane Vigliandi
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire