40 % des négoces matériaux pourraient rouvrir le 23 mars
« La France est confinée, mais pas à l'arrêt ! », martèle inlassablement Emmanuel Macron depuis lundi dernier. En cours de journée, le président de la République a encore exhorté les entreprises et leurs salariés à poursuivre leur activité « lorsque cela est possible » et « dans le respect des règles de sécurité sanitaire ». Ce matin, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail s’est dite « scandalisée » face au souhait des fédérations du BTP d’arrêter les chantiers ; estimant abusives les demandes de chômage partiel. Une déclaration cinglante et jugée « scandaleuse » qui a très vite suscité une levée de boucliers tant à la Capeb qu’à la FFB ou encore la Fédération des Scoop du BTP. C’est dans ce contexte toujours flou que la Fédération du négoce de bois et de matériaux de construction a tenu un comité directeur qui s’est tenu à 14h00 aujourd’hui par visioconférence. C’est la deuxième réunion de crise en quatre jours. Dans un communiqué publié en fin de journée, la FNBM souligne que « consciente de cette “responsabilité civique” à laquelle le Chef de l’Etat fait référence », elle « accompagnera les adhérents qui étudient ou travaillent aux possibilités d’une reprise ».
Reprise partielle
« Depuis le 17 mars, la plupart des points de vente ont fermé leurs dépôts . Bien que l’ensemble des acteurs du Bâtiment (entreprises et négoces) pâtissent d’une situation pour le moins chaotique depuis le début du confinement, nous entendons soutenir une activité économique essentielle pour la Nation », souligne Franck Bernigaud, le président de la FNBM. Estimant que « chaque distributeur agira en son âme et conscience », ce négociant rhônalpin conseille de « rouvrir les points de vente et parcs matériaux dans le plus strict respect des gestes “barrières” et avec des effectifs restreints autant que possible ». Selon lui, « environ 40 % du réseau que représente la FNBM devraient pouvoir reprendre une activité dès le lundi 23 mars au matin. Dans le meilleur des cas, nous pourrions enregistrer 30 à 40 % d’activité par rapport à une période normale ».
En mode “drive un par un”
« Les commandes doivent être passées via les canaux digitaux ou téléphone. Le retrait des marchandises devra se faire en mode drive un par un, conseille-t-il. Toute la profession a les mêmes contraintes face à cette crise sanitaire. Chaque enseigne, chaque négociant doit mettre en place une organisation totalement sécurisée. » D’ici à vendredi soir ou lundi matin prochain, la fédération doit diffuser auprès de ses adhérents un second mini-guide sur l’organisation sécurisée des agences. S’il n’avance encore aucun chiffre sur l’impact économique au sein de la profession, Franck Bernigaud met toutefois en garde : « Nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles mesures de fermetures en cas de confinement généralisé si la crise sanitaire devenait majeure ». Travailler à l'heure du Covid-19 est décidemment un casse-tête inédit !