Les ventes d’Hérige en retrait de -14,6 % au T1 2020
[Zepros Négoce] Dans un climat de crise aiguë, le groupe indépendant du Grand Ouest a accusé un très net repli de son chiffre d’affaires trimestriel sur l’ensemble de ses trois métiers. L’ETI familiale a fait une demande de prêt garanti par l’État (PGE) tout en engageant un plan d'économies.
Quand la crise met aussi en exergue la solidarité interprofessionnelle chez les acteurs du Bâtiment… Dans un commentaire publié, ce 5 mai en cours de soirée, sur le compte LinkedIn du Groupe Hérige, le directeur d’une agence de location de matériel de BTP y est allé de son soutien et de ses encouragements après la publication des résultats trimestriels du fabricant-distributeur multispécialiste : « Ça va le faire ! Hérige traverse les années avec résilience. Gardez le cap, vous allez tenir », a-t-il posté. Simplement, confraternellement...
Seize mots lâchés comme un appel collectif à se serrer les coudes pour affronter, ensemble, une crise économique dont l’ampleur n’est pas encore vraiment connue. En diffusant à son tour ses chiffres trimestriels, hier en fin de journée, le groupe multirégional a annoncé une fin de trimestre – forcément – dans le rouge. Sur les trois premiers mois de l’exercice 2020, son chiffre d’affaires de 132,8 M€ a chuté de -14,6% en données comparables et -13,8 % à périmètre courant.
EN PHOTO • Le groupe vendéen présidé par Alain Marion a fait une demande de PGE pour « redémarrer pleinement et efficacement l’ensemble de ses activités, et pour répondre à la demande de ses clients une fois les mesures de confinement levées ».
Négoce, béton et menuiseries très impactés
Tout comme Edycem (la filiale Béton du groupe), les enseignes VM et LNTP avaient repris progressivement et de façon partielle leur activité sécurisée auprès des seuls clients BtoB dès le 24 mars. « Bien orientée jusqu’au 17 mars », sa principale activité de négoce de matériaux s’affiche au finish en baisse de -12,5 % en données comparables, souligne Hérige dans son communiqué. Même verdict sévère pour la branche Industrie du béton dont l’activité recule de -14,2 % à champ comparable malgré la « progression à deux chiffres avec une hausse continue des volumes dans le béton prêt-à-l’emploi et les produits préfabriqués en béton » en janvier et février.
Quant au pôle Menuiserie Industrielle, là aussi « après une bonne dynamique » au tout début 2020, le recul de chiffre d’affaires s’élève à -14,3 % en données comparables. Avec l’arrêt net des chantiers mi-mars, les lignes de production n’ont pu redémarrer que mi-avril. DG d’Atlantem, Bruno Cadudal évoquait tout récemment à la rédaction de Zepros Bâti « une reprise en escalier » – avec une montée en régime plus franche la dernière semaine d’avril dans les neuf usines Menuiserie d’Hérige, mais aussi dans ses trois ateliers Charpentes.
En parallèle des mesures sanitaires déployées sur tous ses sites, le groupe coté en Bourse précise avoir « rapidement déployé un plan de réduction de coûts avec un suivi de gestion très rigoureux » : recours à l’activité partielle ; ajustement important de son programme d’investissements annuel ; et proposition de suppression du dividende lors de la prochaine assemblée générale. Un PGE a également sollicité. L’entreprise centenaire et ses quelque 2 400 salariés Etp avaient réalisé un chiffre d’affaires de 622,1 M€ en 2019 à +2,8 % (+2,6 % à périmètre comparable), affiché un bond spectaculaire du résultat net, tandis que le taux de marge d’exploitation était passé en douze mois de 2 % (2018) à 2,9 %. Un exercice 2019 qui aura également été une année record en termes d’investissement industriel : Hérige avait injecté 35 M€ au total dont 20 M€ pour sa seule branche Menuiserie.
EN PHOTO • Après plusieurs semaines passées à modéliser et éprouver les bonnes méthodes et grands principes pour sécuriser les parcours clients BtoB et BtoC, les 82 agences VM sont, elles aussi, prêtes pour aborder le 11 mai.