Top100 Zepros Négoce : entretien avec Patrick Schaeffer (CMEM)

Marie Laure Barriera
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« Il y aura une CMEM neuve après la crise ! »
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Le directeur général de la super-centrale revient sur la gestion de la crise sanitaire à titre professionnel et personnel mais aussi sur les nouvelles priorités stratégiques.

Comment avez-vous globalement géré la crise de la Covid-19 ?
Patrick Schaeffer : Nous étions et restons totalement équipés pour le télétravail, ce qui était déjà une demande des 12 salariés de la centrale. Durant la crise, ça a très bien fonctionné. Aussi, malgré le confinement, nous avons rempli nos trois missions : l’accompagnement financier des adhérents, le versement des RFA en avril et en mai, et l’accompagnement social et juridique tous les jours pendant trois mois. Enfin, nous avons contribué à la sécurité des salariés en communiquant des infos aux adhérents pour acheter masques et autres systèmes de protection, voire même à l’achat direct.

Vos modes d’organisation, de management et commerciaux ont-ils été affectés ?
P. S. : Le bilan des trois mois de crise sanitaire, malgré sa radicalité, a confirmé la justesse de ce que nous avons mis en œuvre, à savoir que nous n’avons eu à déclarer aucun jour de chômage des collaborateurs. D’ailleurs, une journée hebdomadaire de télétravail sera désormais la règle. Sur le plan commercial, grâce notamment à l’observatoire du marché mis en place depuis deux ans, nous nous en sommes peut-être mieux tirés que d’autres.

Quels sont vos indicateurs à fin juin 2020 ?
P. S. : À fin juin, nous constatons -10 % d’activité pour les travaux extérieurs et -15 % pour les chantiers d’intérieur. Au total en fin d’année, nous serons entre -5 et -10 % selon les marchés. Cependant, la baisse de rentabilité n’est pas aussi importante que la baisse d’activité. D’autant que je dois souligner la forte reprise en juin, sans doute cependant un effet de rattrapage. Enfin, force est de constater aussi, positivement, que plus les équipes sont petites, mieux elles s’adaptent à l’environnement : cela a été le cas de la CMEM.

Quelle est la place du digitale dans votre organisation et à l’avenir ?
P. S. : La CNEM est en grande partie un outil numérique, c’est dire toute l’importance que cette ressource a pour nous et pour nos adhérents. La gestion de données, le référencement, la communication numérique, tout cela est notre quotidien. Par conséquent, nous allons déployer plus encore nos moyens en ce domaine. Comment commercialement mieux utiliser les bases de données ? Avec 300 000 articles pour 300 fournisseurs, comment faire de la CMEM un outil de commerce, comment développer plus encore l’e-commerce pour nos clients, notamment sur la question du paiement cash ? Telles sont les pistes qui devront être empruntées à l’avenir.

Quelle place réservez-vous à la transition énergétique ?
P. S. : La première place, et je vous répondrais en deux temps : nos actions en interne d’abord, et bien sûr en valorisant tout l’intérêt que nos adhérents portent à ce pilier de leurs activités en matière de construction. En interne, le télétravail de nos 12 salariés permet des économies de déplacement et d’investissement en véhicules, soit 1 000 km par semaine ou 50 000 km par an, ce qui fait du bien au bilan carbone ! Plus largement pour nos adhérents, nous serons attentifs à valoriser le made in France, notamment pour des raisons d’environnement et d’optimisation des ressources de proximité : le rapprochement des sources d’approvisionnement sera donc pris en compte. Enfin, le marché de l’isolation est très porteur, et depuis longtemps. Par exemple, il représente déjà 25 % de l’activité bois panneaux et menuiserie ; tout cela augmentera encore.

Quelles évolutions percevez-vous du côté des clients de vos adhérents ?
P. S. : Il faudra à l’évidence surveiller le niveau d’activité des artisans et plus largement l’écosystème financier qui anime le secteur de la construction et de la rénovation, en particulier le crédit. Mais ceci est vrai pour tous les acteurs de la filière, pour tous les groupes. Je pense qu’il y aura un peu de casse, malheureusement.

Et sur le plan social ?
P. S. : Le télétravail va probablement perdurer dans des formes adaptées selon les entreprises, mais je crois que c’est une donnée qu’il faudra désormais incorporer, quelle que soit la structure. C’est un modèle qui s’est imposé par la crise mais il est désormais demandé par les salariés, il faudra en tenir compte dans l’organisation du travail.

À titre personnel, comment avez-vous vécu cette période ?
P. S. : Le confinement et toute la crise sanitaire ne m’ont pas permis beaucoup de temps de repos, croyez-moi ! Il a fallu être en contact permanent avec tout le monde, à partir de chez moi, mais ce fut une source de créativité authentique. Assurément, il y aura une CMEM neuve à partir de cette crise !

(Recueilli par C. Nagyos)

CMEM en bref

  • Activité : référencement des fournisseurs et gestion des RFA dans les secteurs des matériaux de gros œuvre et second œuvre, du bois panneaux et menuiserie
  • Chiffre d’affaires : 2 Md€ en 2019 (2,5 en 2018 avant le départ de Bigmat)
  • Nombre de points de vente : 1 500
  • Nombre d'adhérents : 14 groupements adhérents et 800 membres

Lignes et lumière

  • Filiale de CMEM
  • Activité : conception de menuiserie, réservé aux adhérents du CNEM
  • Nombre de points de vente : 160
Marie Laure Barriera
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