Les groupes électrogènes sans fumée et sans odeur arrivent

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] L’hydrogène va peu à peu se répandre dans le monde de l’énergie. EODev l’a compris et a présenté, ce 17 septembre 2020, plusieurs applications nouvelles : un groupe générateur électro-hydrogène GEH2 de 80 kW (100 kVA) et son « range extender » maritime REXH2. L’entreprise a récemment levé 20 M€ pour assurer son développement.

C’est sur le site d’Eneria (filiale du groupe Monnoyeur), son partenaire industriel, qu’EODev a présenté ses deux derniers nés, des groupes électrogènes fonctionnant non plus au Diesel mais à l’hydrogène. L’entreprise entend « accélérer la transition écologique grâce à des solutions énergétiques propres, accessibles et durables, développées et fabriquées en France avec une visée internationale ». Le générateur GEH2 et le range-extender marin REXH2 ont été dévoilés côte à côte et ont fait la démonstration de leurs capacités.

« Fini le casque antibruit et le masque anti-pollution habituellement portés à côté d’un générateur Diesel ! Place au bruit de l’eau (pure) rejetée par la pile à combustible dernière génération, fournie et intégrée par Toyota », annonce la société. Le gros groupe GEH2, installé dans un parallélépipède de 4 mètres cubes, peut être monté en série pour développer des puissances allant de 100 kVA jusqu’à 2 MVA. De quoi alimenter des sites isolés (bases de vie, relais télécom) ou des chantiers en zone confinées (tunnels, mines) puisqu’il n’y a aucune émission de gaz d’échappement. L’unité peut également être utilisée pour de l’événementiel ou comme alimentation de secours sur des sites sensibles (hôpitaux, aéroports, hôpitaux). Du côté du REXH2, le petit groupe électrogène embarqué pourra servir à la propulsion ou à la vie à bord d’embarcations, seul ou combiné à du photovoltaïque. Nul doute que sa compacité mènera à la mise au point d’autres modèles, bien terrestre ceux-là, qui pourront aider les artisans sur les chantiers plus modestes, ne nécessitant pas de grosses unités comme le GEH2.

L'H2 qui valait 7 milliards

EODev travaille également à la mise au point d’une station verte pour la production et la distribution d’hydrogène vert, à partir d’électricité photovoltaïque et d’eau (douce ou salée). Les utilisateurs de véhicules utilitaires pourront s’y ravitailler, tout comme les futurs véhicules lourds, la production pouvant se faire en continu. Romain Jallon, le directeur des opérations de la startup, déclare : « La transition énergétique est sous nos yeux. Tous les ingrédients sont réunis, les technologies fonctionnent, sont fiables, matures et deviennent économiquement viables. Pour qu’elles le soient encore plus rapidement, il faut uniquement accélérer le déploiement, et que les ‘early adopters’ que nous rencontrons deviennent une majorité d’utilisateurs. C’est ce qui se passe aujourd’hui ».

Rappelons que le gouvernement a lancé un vaste plan hydrogène doté de 7 milliards d’euros afin de faire de l’Hexagone un acteur majeur de cette énergie. Les annonces de la part d’entreprises innovantes sont nombreuses, à l’image de Lhyfe, qui comme EODev a réussi une levée de fonds de plusieurs millions d’euros , et dont le portefeuille est passé en 6 mois de 10 à 40 projets. Cette société pose d’ailleurs la première pierre de son site de production à l’échelle industrielle à la fin du mois de septembre en Vendée. Selon ses estimations, un plein d’hydrogène vert coûtera 70 € à la pompe pour une autonomie d’environ 700 km, « soit un prix comparable aux carburants actuels ». Matthieu Guesné, son fondateur, conclut : « Pour développer rapidement l’hydrogène en France, nous appelons de nos vœux le financement d’un réseau de stations sans lequel les usages ne pourront se développer. 411 M€ devraient permettre d’équiper les 411 stations-services existantes sur les aires d’autoroute du pays ». La bascule vers ce carburant n’émettant que de la vapeur d’eau pourrait être donc plus rapide que prévu !

G.N.

Grégoire Noble
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