Santé du corps et santé morale : les hauts et les bas des artisans du Bâtiment

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La santé des chefs d’entreprises artisanales du Bâtiment est auscultée depuis 7 ans par le baromètre réalisé par l'IRIS-ST en partenariat avec la Capeb et la CNATP. Cette nouvelle édition prend une dimension particulière puisqu’elle reflète les incertitudes, les doutes mais aussi la capacité de réaction de ces dirigeants tout au long de la crise sanitaire. Revue de détails des hauts et des bas du secteur.

Le premier intérêt de ce baromètre est d'enregistrer les effets de la crise sanitaire sur les artisans du Bâtiment et plus particulièrement sur leurs organisations de travail, qui peut avoir un impact direct sur l'état des troupes.
Le 1er confinement à la mi-mars 2020, a vu l'arrêt des chantiers, mais dans leur très grande majorité (95%), les dirigeants ont géré les démarches administratives, notamment celles liées à la crise : demande d’aide financière, chômage partiel, mise en place des règles de sécurité…. 80 % d'entre eux expliquent également avoir maintenu durant la période le contact avec leurs salariés via des appels téléphoniques ou des mails.
Les mois qui ont suivi, les chantiers ont repris, mais les sources de stress ont été nombreuses (voir graphe ci-dessous).

Alors quelle perception, au global, ont-ils eu de leur activité ? Plutôt satisfaisante pour 55% et même très bonne pour 16%. En revanche sur les projections, ils se montrent beaucoup plus prudents : 54 % des chefs d'entreprises préférant ne pas se prononcer sur l'évolution de leur société. Et 23% se disant encore inquiets pour la pérennité de leur activité. Un chiffre tout de même en baisse par rapport à celui de 2019 (31%), sans doute à relier à la très forte activité enregistrée au 1er trimestre.

Le baromètre entre plus dans le détail de l'organisation du travail afin d'évaluer le niveau d'anxiété actuel des dirigeants. Sur la question du temps de travail, il semblerait que les artisans aient volontairement mis un peu le pied sur le frein : " Malgré un rythme de travail toujours très soutenu, on constate toutefois une légère diminution du temps de travail. 47 % des artisans déclarent travailler entre 6 à 7 jours par semaine contre 54 % en 2019. Et pour la deuxième année consécutive, le nombre de dirigeants travaillant plus de 60h par semaine est à la baisse (18 % contre 21 % en 2019)", constate l'étude.

Autre point encourageant : le taux de réponses positives sur le nombre et la qualité du sommeil. De même que sur l'accompagnement face aux difficultés puisque 76 % des artisans déclarent s'être sentis soutenus. Enfin, dans les chiffres que nous retiendront, le taux de 90 % (en hausse) des dirigeants qui trouvent leur travail exigeant, voir très exigeant (59%) mentalement mais aussi celui plus joyeux, du nombre d'artisans déclarant avoir le moral : un chiffre qui s'élève quand même à 75% ! (M-L.Barriera