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Sylvalliance : ses leviers pour rebondir face à la crise Covid

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] À l’issue de la 6e édition du Salon Bois & Dérivés qui s’est tenue ce 9 décembre en version digitale, Thierry Chambost, le président du groupement d’indépendants, et Benoit Venessy, son délégué général, dressent un premier bilan d’une année 2020 particulière.

UN PREMIER SALON AU FORMAT 2.0

Thierry Chambost : En dépit de la crise Covid, il n’était absolument pas envisageable que le groupement supprime de son agenda un événement annuel qui est l’un des rares moments où nos adhérents peuvent rencontrer et échanger de visu avec les fournisseurs partenaires. Avant même la crise sanitaire, Sylvalliance et ses membres avaient déjà recours aux visioconférences entre autres dans le cadre des réunions de nos cinq commissions d’achats groupés. Bien sûr, il y a eu un peu d’appréhension en amont concernant l’organisation optimale des rendez-vous d’affaires entre les adhérents et les fabricants référencés. Les chiffres sont forcément inférieurs aux précédentes éditions. Mais nous restons satisfaits, a posteriori, de cette toute première session digitale.

Benoit Venessy : Au total, 64 fournisseurs ont répondu présents contre 79 lors de la 5e édition qui avait eu lieu de façon classique en janvier dernier. La grande majorité des adhérents a aussi participé malgré un nombre d’équipes un peu plus restreint : 56 contre 68 sur le salon 2020. Forcément, le nombre de rendez-vous d’affaires n’a rien à voir avec ce que Sylvalliance a l’habitude d’enregistrer sur son salon physique : environ 400 speed-meetings en ligne contre plus de 1 000 en une journée lors de la précédente édition. En revanche, la durée de chaque rendez-vous a été étendue de 20 mn habituellement à 30 mn cette fois-ci pour optimiser les temps d’échange, de prise de commandes, mais aussi de prospection et de mise en contact entre les marques et les négociants.

Th. C. : Au final, le volume d’affaires enregistré reste un peu inférieur comparé aux scores de la 5e édition [environ 12 M€]. Bien que l’ensemble de la filière du Bâtiment manque encore de visibilité sur la sortie de crise, les adhérents se sont pourtant tous bien engagés sur leurs niveaux de commandes durant ce salon 2.0.

EN PHOTO • Même organisé en visioconférence par le groupement Sylvalliance, le récent salon Bois & Dérivés reste « une formule qui marche », selon son président Thierry Chambost, malgré la « chute historique d’activité » que connaît le secteur du Bâtiment.

PRÉ-BILAN 2020 : PAS DE CASSE

Th. C. : Globalement, la grande majorité de nos 21 adhérents indiquent être satisfaits de leur exercice 2020 malgré les effets de la crise sanitaire au début du printemps. Après l’effet de rattrapage durant l’été, il n’y a pas eu de trou d’air cet automne comme certains experts du Bâtiment le craignaient. La chute des permis de construire nous questionne tous, mais notre activité demeure moins tributaire des fluctuations du marché neuf. Les membres de Sylvalliance restent essentiellement positionnés sur le marché de la rénovation et des segments porteurs comme l’agencement. Face à une conjoncture qui a été compliquée, le groupement table sur un chiffre d’affaires (ventes) qui devrait être en retrait de -4 à -5 % cette année [pour une prévision de croissance estimée, en janvier 2020, à +4 % : Ndlr]. Côté développement, après deux adhésions en 2019 (Bâtiland et le belge VC Wood), nous n’avons pas eu de nouveaux entrants cette année. Sylvalliance reste toujours en veille. Mais pour conserver son état d’esprit à taille humaine, sa culture d’échanges et des relations équilibrées entre ses membres, le groupement ne souhaite pas aller au-delà de 25 ou 27 adhérents au maximum.

DES INCERTITUDES POUR 2021

Th. C. : Si nos fondamentaux sont bien orientés, il faut rester prudent. D’autant qu’en bois et panneaux par exemple, la hausse des délais d’approvisionnement liée au premier confinement risque encore d’avoir des répercussions sur les niveaux de stock du négoce en début d’année prochaine. La profession pourrait aussi être impactée par de nouvelles hausses tarifaires sur certaines essences de bois (les épicéas en raison des ravages causés sur les forêts par les scolytes, le Douglas*…) ou encore sur les colles et liants pour les panneaux. Avec un bond des coûts de 25 à 30 % depuis le printemps 2020, l’évolution des coûts de transport n’est pas anodine non plus sur les marges de la distribution. Malgré cette crise sanitaire et économique inédite, notre filière dispose de marges de manœuvre. D’une part, les deux confinements ont mis en exergue l’envie des ménages pour améliorer leur habitat. D’autre part, le plan de relance fait de la rénovation énergétique un levier important. Sur le terrain, la force de vente des négoces est un réel relais d’information et de formation auprès des artisans RGE pour valoriser non seulement les différentes aides de l’État (MaPrimeRénov’, CEE, coups de pouce…), mais aussi préparer concrètement les esprits à la RE 2020. Actuellement, moins de 10 % du segment de la maison individuelle neuve est aux mains des charpentiers et mobistes ; tandis que les extensions et surélévations en bois demeurent des marchés sous-exploités. Il faut aussi renforcer les actions de pédagogies auprès des clients finaux.

* En France, les prix des sciages Douglas (avivés), par exemple, ont augmenté de +2,7 % au T3 2020 vs le T3 2019 selon le CEEB. Une hausse de +15% est annoncée pour 2021.

WOODALLIANCE MONTE EN CHARGE

Th. C. : Actée en février 2019, cette alliance avec notre confrère Nebopan, membre comme nous de CMEM, est officiellement en place depuis maintenant un an et demi. À eux deux, nos groupements représentent plus de 40 % de parts de marché dans le secteur des bois et dérivés en France et un chiffre d’affaires cumulé (ventes) d’environ 1,5 Md€ HT. En massifiant les achats, cette structure commune permet également d’afficher et d’affirmer nos positions sur le marché. Au total, les 45 adhérents que fédèrent les deux groupes disposent d’un parc de 45 ateliers de transformation de panneaux : c’est une fabuleuse force de frappe commerciale. Si la crise sanitaire a un peu ralenti son déploiement opérationnel, Woodalliance s’appuie désormais sur 13 partenaires industriels référencés contre six en 2019.

B. V. : Les contrats commerciaux sont basés sur des engagements de volumes pour massifier les chiffres d’affaires achats. Début 2021, trois nouveaux fournisseurs vont rejoindre Woodalliance. L’objectif est de disposer d’un panel d’une quinzaine de partenaires d’ici à la fin de l’an prochain. Avec un principe figé : il ne doit y avoir pas plus de deux fabricants référencés dans chacune de nos sous-familles de produits.

Th. C. : Ce dossier Woodalliance reste notre fil rouge pour 2021. Pour les adhérents, il s’agit d’un service premium qui permet de valoriser les innovations des industriels, mais aussi de développer des exclusivités commerciales en partenariat avec eux.

Propos recueillis par Marie-Laure Barriera et Stéphane Vigliandi

Sylvalliance • Chiffres-clés

Création en octobre 1999

• 21 sociétés adhérentes dont 1 en Belgique (Flandres)

• 145 points de vente dont 6 en Belgique

Plus de 2 200 collaborateurs

• 840 M€ HT de CA ventes consolidé en 2019 dont 795 M€ en France

Stéphane Vigliandi
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