Une année "historique" pour la salle de bains
À l'occasion de la 6ème édition des États Généraux de la Salle de Bain, l’Association des Industries de la Salle de Bains (AFISB) a dressé le bilan très satisfaisant du marché de la salle de bains en 2021. Néanmoins, les fabricants du secteur craignent un exercice 2022 plus difficile en raison des pénuries et des hausses de prix.
Les prévisions étaient donc justes. L’année dernière, à l’occasion de la 5ème édition des Etats Généraux de la Salle de Bains, l’AFISB avait annoncé une baisse de 5,4% en valeur pour le marché en 2020 principalement à cause de la crise sanitaire et de l’arrêt des usines. « Sans surprise, l'année 2020 était une année atypique pour le marché de la salle de bains. La fermeture des points de vente et l'arrêt quasi-total des activités des acteurs de la filière ont interrompu quatre années de croissance discontinuent », expliquait alors Yves Danielou, le président de l'Afisb. Pourtant, l’association s’était montrée optimiste pour l’année 2021 grâce à une demande « exceptionnelle » de la part du marché.
Un an plus tard, c’est avec une satisfaction non dissimulée que le président de l’Afisb a dévoilé l’étude du marché portant sur l’exercice 2021. « L’année 2021 est incontestablement historique ! Après une année 2020 atypique, le marché de la salle de bains a connu en 2021 une croissance significative encore supérieure à 2019. Le secteur de la salle de bains a ainsi pleinement profité des projets de travaux et de rénovation et des nombreux achats immobiliers. De plus en plus de Français reconsidèrent la salle de bains comme une pièce maitresse de leur logement. Ce regain d’intérêt démontre qu’il est nécessaire de valoriser davantage les formations professionnalisantes des artisans de salle de bains » commente Yves Danielou.
Le secteur de la salle de bains connaît en 2021 une progression de +15% en valeur (+17% en volume). Comparées à 2019, les ventes sont en progression de +8% en valeur (et de +10% en volume) et toutes les activités de la salle de bains sont en hausse comparé à 2020. L’Afisb explique ces chiffres par plusieurs raisons : l’accumulation d’épargne par les Français, le fort dynamisme du marché immobilier et enfin les ménages considèrent aujourd’hui la salle de bains comme une pièce importante de la maison. En effet, d’après une étude publiée par Houzz autour des tendances de rénovation 2019 et 2020, 31% des Français ayant réalisé des travaux de rénovation, ont rénové leur salle de bains.
Toutes les activités en hausse
La totalité des activités du secteur (robinetterie, meubles, céramique, baignoires et douches) est en hausse pour afficher en 2021 un chiffre d’affaires à hauteur de 1,983 milliards d’euros HT. La répartition des ventes, quant à elle, évolue peu. 68% des produits du secteur sont vendus dans le cadre des réseaux professionnels (+1% par rapport à 2020 soit 1346 millions d’euros du chiffre d’affaires) contre 32% pour les réseaux grand public (dont 3% dans le cadre de ventes en ligne). A noter cependant, que le segment meubles de salle de bains est le seul pour lequel les réseaux grand public sont davantage sollicités (52% pour les réseaux grand public contre 48% pour les réseaux professionnels.
Cependant, si l’ensemble des activités de la salle de bains est en progression, toutes n’ont pas progressé de manière uniforme. Après la douche en 2020, c’est le segment de la robinetterie qui a porté le secteur l’année dernière avec 33% du chiffre d’affaires total soit 658 millions d’euros (+11% par rapport à 2020). Le segment de la douche, quant à lui, continue de progresser pour s’établir à 561 millions d’euros de chiffre d’affaires représentant ainsi 28% du CA total. Si l’ensemble des produits de cette catégorie est en hausse (+22% pour les portes et parois, +16% pour les receveurs), les ventes de cabine de douche explosent (+35% en valeur). Un succès qui s’explique notamment par le programme d’aide à l’adaptation du logement pour les séniors délivrés par Action Logement (qui a pris fin 2021).
Après une année 2020 compliquée, la céramique renoue avec la croissance et représente cette année 21% du chiffre d’affaires soit 415 millions d’euros (+15% en valeur). De leurs côtés, les meubles représentent 14% du chiffre d’affaires, soit 281 millions d’euros (+15% en valeur) notamment grâce notamment aux produits déjà montés. Enfin le segment des baignoires représente cette année 4% du chiffre d’affaires (soit 67 millions d’euros). Les baignoires balnéos sont délaissées par les consommateurs (-1% en valeur par rapport à 2019) au profit des baignoires nues, qui connaissent une très forte progression (+20% en valeur).
Enfin, à l’échelle globale, les marques nationales restent privilégiées par rapport aux marques distributeurs. Elles représentent ainsi en 2021, 74% du chiffres d’affaires (1477 millions d’euros) contre 26% pour les marques distributeurs (506 millions d’euros). Une performance stable depuis 2014. Au niveau de la structure de la distribution pour le secteur de la salle de bains, le réseau professionnel représente 68% du chiffre d'affaires (1,346 milliard d'euros) contre 29% pour le réseau Grand Public (576 millions d'euros). Un chiffre similaire à l'année 2020.
Des inquiétudes autour des pénuries
Pourtant quelques nuages planent dans le ciel bleu de la salle de bains. Si les carnets de commandes des artisans sont déjà bien remplis, les pénuries et hausses de prix inquiètent pour 2022. « Fin 2021, nous avons été confrontés à une très forte flambée des matières premières. En 2022, c'est la crise des matières premières qui vient se rajouter une crise de l’énergie. Nous sommes là devant un futur que nous avons beaucoup de mal à prévoir et à anticiper », a commenté Yves Danielou le président de l’AFISB. Ce dernier reste tout de même optimiste pour les prochains mois. Selon lui, les Français ont pris conscience de l'importance d'aménager leur intérieur, notamment la salle de bains et sont de plus en plus sensibles aux produits fabriqués localement.