Après une année 2020 compliquée, un exercice 2021 exceptionnel pour la salle de bains ?

Jérémy Becam
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À l’occasion de la 5ème édition des Etats Généraux de la Salle de Bains, l’AFISB a présenté le bilan 2020 de son étude de marché du secteur. Principale information à retenir : le marché de la salle de sains est en baisse (-5,4%) pour la première fois depuis quatre ans à cause de la crise, l’activité reprenant à partir de juin. Les acteurs du secteur sont pourtant très optimistes pour l’année 2021 avec une « demande exceptionnelle ».

L’optimisme était à l’honneur jeudi 20 mai à l’occasion de la 5ème édition des Etats Généraux de la Salle de Bains , organisée par l’AFISB, l’association française des industries de la salle de bains, en partenariat avec les six syndicats de fabricants du secteur (Ameublement Français, Evolis, Uniclima, Gifam et Gil). En plus du palmarès des Salles de Bains Remarquables, l’Afisb a profité de cet évènement pour dévoiler sa traditionnelle étude de marché du secteur. Cette étude, revient en détail sur les différents segments - tous réseaux confondus - qui composent ce marché. Le bilan 2020 est évidemment marqué par un début d’année très compliqué avec une activité quasiment à l’arrêt jusqu’en juin. Finalement, pour la première fois depuis quatre ans, le marché est en baisse de - 5,4 % en valeur, à 1697 M€. « Sans surprise, l'année 2020 était une année atypique pour le marché de la salle de bains. La fermeture des points de vente et l'arrêt quasi-total des activités des acteurs de la filière ont interrompu quatre années de croissance discontinuent », explique Yves Danielou, le président de l'Afisb.

Ainsi, tous les segments sont en baisse, à l'exception de la famille colonnes applique et équipements de douche. Surtout, les réseaux professionnels ont particulièrement souffert de la fermeture des showrooms et des points de vente professionnels en raison des confinements. Le segment douche (receveurs, colonne, équipement de la douche, parfois cabines, thermostatiques) représente d’ailleurs 44% de l’activité de la salle de bains, soit plus de 750 millions d’euros. Derrière, le segment robinetterie et équipement de robinetterie pour la douche, représente un tiers du chiffre d’affaires du secteur avec 520 millions d’euros.

Les MDD gagnent du terrain en réseau pro

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Pour la première fois depuis 2015, le segment « céramique » est en baisse de 8,9% en volume et 9,3% en valeur. Le segment céramique souffre en particulier de la performance de la famille des lavabos, vasques et plans en baisse de 13,2% en volume et de la famille des plans de toilette qui accuse une baisse en volume de 28%. Le marché des WC en revanche confirme la progression des solutions suspendues. En témoigne également l’engouement pour les WC lavants (+12,8% en volume), qui séduit de plus en plus les consommateurs soucieux d’hygiène et de confort. Si les réseaux professionnels restent dominants (74% en volume), ils connaissent une baisse plus importante (-8,2%) que les points de vente grand public (-3,9%) boostés aussi par les ventes e-commerce.

La famille des receveurs est quant à elle en baisse de 15% en volume pour l’année 2020. En revanche, on observe une augmentation du prix moyen des ventes pour cette catégorie de produits grâce aux matériaux de synthèse qui représentent la moitié du marché, mais plus des 2/3 de la valeur. Ici aussi, si les réseaux professionnels restent dominants (72% des volumes et 80% de la valeur), le réseau grand public, voit sa baisse de chiffre d’affaires limitée (10%) par rapport aux réseaux professionnels (13%). A noter, les MDD gagnent du terrain dans le réseau pro à 30% des ventes en volume de ce segment, soit une progression de 3 points alors qu’elle diminue dans le grand public.

Le segment des baignoires nues est en baisse de 8%, suivant de fait, le marché de la construction de logements neufs. Ici aussi, on observe une légère diminution des ventes de baignoires dans le réseau professionnel (65% contre 70% en 2019). Le marché de la baignoire balnéo quant à lui continue de baisser. En 2019, les ventes de baignoires balnéo sont passées pour la première fois sous la barre des 8000 exemplaires. La robinetterie tire son épingle du jeu est accuse une baisse limitée à -4,4% en volume et -2% en valeur. Certains segments comme celui des mitigeurs thermostatiques seuls sont particulièrement dynamiques (+9,6% en volume). Le marché des colonnes en applique et équipements de la douche nouvellement étudié par l’Afisb depuis 2 ans est réévalué à 232M d’euros.

Les parois de douche / pare-bains sont en repli de 10% en volume et en valeur. Privilégiant de plus en plus les espaces ouverts, le consommateur favorise l’achat de parois de douche fixes. En outre le réseau grand public et le réseau professionnel se partagent équitablement les ventes en termes de volume. En revanche, le réseau professionnel draine 60% des ventes en valeur.

Enfin, la famille des meubles de salle de bains est en baisse de - 9,9% selon l’Afisb mais de - 3,7, selon l’Ipea. L’Afisb va se rapprocher de l’Ipea pour mieux estimer le marché des réseaux grand public.

Une année 2021 record ?

Après cet exercice 2020 compliqué, l’Afisb est optimiste pour les prochains mois. « Les Français veulent rénover leur salle de bains. En 2021, la demande sur le marché est exceptionnelle, telle qu’on ne l’a jamais connue, et on a même du mal à suivre cette demande, que l’on n’attendait pas aussi forte. Les artisans ont des carnets de commande très importants », note Yves Danielou. Le président de l’Afisb explique cette situation par trois raisons. Premièrement, les Français ont accumulé de l’épargne tout au long de la période de confinement. Ensuite, une partie des Français étant en télétravail, ils ont souhaité déménager pour trouver un logement plus grand ou changer de région. Enfin, la crise sanitaire incite les Français à s’interroger sur les conditions d’hygiène. Yves Danielou s’attend à ce que l’engouement pour la salle de bains et l’amélioration de l’habitat continue après cette crise. Et estime que le moment est venu pour la filière de s’interroger sur son rôle : « nous sommes capables d’apporter des services, de la valeur ajoutée, du bien-être. Il faut mettre la qualité, et non le prix, au centre de nos préoccupations ».

Jérémy Becam
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