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EDF et Engie, deux géants européens qui peuvent encore se décarboner

Grégoire Noble
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centrale thermique Cordemais EDF

Dans sa très complète étude "Changement climatique et électricité", le cabinet PwC s’intéresse au facteur carbone des principaux producteurs d’électricité européens. Et il ressort que notre champion continental, EDF, est un poids lourd mais qu’il n’a pas encore décroché la palme de la décarbonation.

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La COP27 s’ouvre en Egypte et l’Europe ne sait plus comment limiter l’empreinte carbone de son secteur énergétique à l’approche de l’hiver. La 21e édition de l’étude PwC « Facteur Carbone » révèle en effet que les émissions de gaz carbonique ont rebondi en 2021, après la baisse mécanique enregistrée lors des restrictions liées au Covid en 2020. La production électrique est remontée (+4,7 %) mais les émissions de CO2 ont augmenté dans une proportion plus importante (+8 %). La raison ? Le recours à davantage de sources fossiles comme le charbon, le pire émetteur de dioxyde qui soit.

Les énergies renouvelables ont fait leur possible pour limiter les dégâts avec une production en légère croissance (+1,7 %). L’hydraulique représente près de 18 % de la production électrique européenne, devant l’éolien (6,4 %) et la biomasse (2,7 %). Malgré tout, en 2021, le rebond de l’activité a été davantage alimenté par… des centrales à charbon. Sa présence dans le mix énergétique européen reste écrasante (14,4 %) et cette source d’énergie se place en 4e position… Olivier Muller, analyste chez PwC France, explique : « La décarbonation du secteur électrique est clé dans le dispositif européen pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Celle-ci permettra le développement de nouveaux usages qui permettront à leur tour de décarboner de nouveaux secteurs (industrie, immobilier) (…) Les efforts des principaux producteurs portent leurs fruits depuis plus de 20 ans mais qu’ils devront encore amplifier ».

Les deux principaux fournisseurs d’électricité français, EDF et Engie, font figure de bons élèves avec des empreintes carbone par mégawattheure inférieures à la moyenne européenne : 46 kg CO2 pour EDF et 107 pour Engie, contre 224 en Europe. Ils devancent largement leurs concurrents allemands (542 kg CO2 pour RWE, 386 kg pour EnBW) ou polonais (1 029 kg pour PGE !), la pire empreinte de tout le continent. Cependant, les deux acteurs français ont encore une certaine marge de progression, puisque le trio de tête est composé d’un énergéticien autrichien (Verbund, 14 kg), d’un norvégien (Statkraft, 20 kg) et d’un britannique (Drax, 33 kg).

Grégoire Noble
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