Les EnR à la rescousse du pouvoir d’achat des ménages

Les ménages sont désormais majoritaires à craindre de ne pas de ne pas pouvoir faire face à la hausse du coût de l’énergie (52 %, + 7 points v. 2023), selon le dernier baromètre Qualit’EnR – OpinionWay. Alors que le budget moyen consacré aux dépenses énergétiques (chauffage, eau chaude, électricité) atteint le niveau historique de 20 %, 45 % des Français anticipent une hausse moyenne des factures de 218 € en 2024. Comment agir ? Les particuliers se disent prêts à rogner sur certaines dépenses tels que les achats de vêtements (60 %) ou les loisirs, tandis que d’autres seraient disposés à réaliser des écogestes (55 %), des rénovations partielles (26 %) ou d’ampleur (18 %) ou encore à changer d’équipements (23 %). 

Faire des économies reste l’objectif premier des Français qui s’engagent dans un projet de rénovation énergétique. Cette année, 30 % des sondés devraient sauter le pas (contre 37 % l’an passé), à condition d’obtenir les aides, indiquent 52 % des répondants. Si près d’un Français sur trois s’attend à obtenir une subvention, estimant que l’Etat devrait prendre en charge 60 % du coût total du chantier, 73 % des ménages admettent mal les connaître. « Les dispositifs sont parfois un peu trop complexes. Nous avons besoin de clarté et de stabilité dans le temps, avoir de la continuité dans l’action pour pouvoir mobiliser les professionnels qui sont les premiers à porter l’information aux clients », souligne André Joffre, président de Qualit’EnR.

Le coût des travaux n'est pas le seul obstacle à la rénovation énergétique. La forte médiatisation des arnaques fait chuter de 16 points sur un an la confiance des ménages envers les installateurs. Pour André Joffre, cette mise en avant est nécessaire. « Ce qui est important, c’est que nous ayons cette préoccupation de long terme, que l’on assainisse véritablement ces métiers ». « Il faut que l’on arrive à ce que l’ensemble de la profession puisse rejeter tous ces malfaisants », poursuit André Joffre. Quoi qu’il en soit, les déterminants de la confiance sont les mêmes que précédemment. Les ménages s’attachent principalement à la qualification (79 %) et au label RGE (78 %). Ils attendent prioritairement une installation de qualité (52 %), un service de maintenance ou d’après-vente digne de ce nom (42 %) ou encore une garantie de résultat (39 %). Pour ce qui est des travaux, les EnR ont fait du chemin puisque 98 % des Français se disent favorables à leur développement avec, sur la première marche du podium, le solaire thermique (89 %). 8 sondés sur 10 estiment en effet que les EnR sont incontournables pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Elles permettent également de se sentir bien chez soi (87 %), sont respectueuses de l’environnement (86 %) ou encore favorisent l’indépendant énergétique (84 %). Par conséquent, 82 % choisiraient un équipement EnR s’ils devaient remplacer leurs installations actuelles et 46 % déclarent en être déjà équipés. « Cela peut paraître peu mais les aficionados qui sont multi-équipés ne sont pas rares », souligne André Joffre. 89 % des Français jugent néanmoins les EnR « trop chères ». Sur le solaire, le président de Qualit’EnR rappelle que le prix a été divisé par dix en dix ans. « Mais cela ne se répercute pas encore sur les installations, contrairement à l’Allemagne où le marché est plus structuré ».